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lundi 14 novembre 2022

Un instant dans le vent

Sortie de PAL pour ce roman d'André Brink, un auteur dont je ne connaissais pas l'existence et qui s'est engagé contre l'apartheid. 

Dans ce roman, on suit le périple d'Adam et Elisabeth. Elisabeth, jeune femme du Cap, blanche, suit son mari, Erik Larson dans son expédition scientifique. Il part herboriser et empailler des animaux qu'il affuble de noms latins avant de les envoyer en Europe. Hélas, l'expédition ne fait pas long feu et Elisabeth reste seule au milieu de la savane. C'est sans compter sur Adam, un esclave enfui, qui suit le convoi de loin en loin et décide de rejoindre la jeune femme. Ils vont devoir faire équipe pour regagner le Cap, apprendre à se connaitre, à s'apprécier...

Une histoire d'amour et de trahison, une histoire où les mots souvent se mélangent à mesure que les personnages avancent dans leurs épreuves. Un peu longuet et planant parfois, malheureusement. Et puis, les quelques informations sur le fait divers qui a inspiré le roman donne pas mal de clés à qui le lit attentivement.


lundi 29 novembre 2021

Le bureau des jardins et des étangs

C'est une copine qui m'avait offert ce roman de Didier Decoin qui se passe dans le Japon du XIIe siècle. J'ai passé un bon moment de lecture même si le roman historique n'est pas mon genre favori.  


Katsuro, pêcheur de carpe et fournisseur du bureau des jardins et des étangs, vient de mourir. Sa veuve, Miyuki, est chargée par le village d'assurer la livraison des précieux poissons à la cité impériale de Heian-kyō. Chargée de 8 carpes, elle entreprend le voyage, toute à sa stupéfaction devant la mort d'un mari aimé. C'est l'occasion de se remémorer les bons moments avec le défunt, notamment ses "fiançailles" ou ses intrusions nocturnes, ainsi que les moments du quotidien. Pourtant, le voyage est loin d'être paisible et l'arrivée à la capitale réserve à la jeune paysanne quelques surprises avec un concours de senteurs, le takimono awase. 

Un roman agréable, bien écrit, bien mené mais qui ne m'a pas beaucoup touchée.



lundi 8 novembre 2021

Le bal des folles

Ce roman de Victoria Mas a pas mal tourné sur les blogs. Je ne sors pas mécontente de ma lecture mais pas emballée non plus. Le sujet est intéressant, mais finalement assez peu creusé.
C'est un roman féminin, qui tourne autour de plusieurs personnages : Eugenie, une jeune bourgeoise qui voit les morts ; Geneviève, une infirmière de la Salpetrière ; Louise, une adolescente abusée par son oncle. Dans un XIXe siècle à peine évoqué sinon par des références à Zola, on suit le quotidien de l'hôpital psychiatrique et de ses patientes. Sont-elles là pour être soignées ? Pas réellement, dans ce que nous montre l'auteure, elles sont plutôt destinées à faire progresser la science ! Pas de souci pour les soumettre à des expériences et les exhiber.
Avec l'arrivée d'Eugenie, Geneviève, la rigide infirmière change. C'est ce changement sur quelques semaines que nous suivons. On croise Charcot en coup de vent - et on ne l'apprécie pas. Tout reste très féminin et intime, les hommes étant présents pour toutes les décisions et activités sociales.

Roman intéressant pour son contexte mais léger en termes de ressorts narratifs et d'exploration de ce milieu. Dommage.



lundi 1 novembre 2021

Léon l'africain

Cet ouvrage d'Amin Maalouf est un roman historique s'attachant à la personne d'Hassan, un homme né à Grenade en 1488. Nous le suivons a posteriori à travers son autobiographie qui nous mène autour de la Méditerranée : Hassan fuyant l'Andalousie prise par les chrétiens avec ses parents, vivant au Maroc, ambassadeur et marchand jusqu'au Caire et Istanbul, prisonnier à Rome... 
Ce voyageur de commerce, fin politicien et poète, nous entraine dans les enjeux de la Renaissance entre Orient et Occident, entre papes, sultans ou empereurs. Bien sûr, on découvre également sa vie personnelle, ses divers mariages, avec des femmes des différents pays traversés. On découvre les histoires familiales, les questions d'honneur, d'argent, bref ce qui fait le quotidien d'une vie... surtout lorsque Hassan est encore enfant. Adulte, on est un peu moins informé de son sort que de celui du monde : guerres, pestes et autres catastrophes. 
Un joli roman historique, sympathique, qui rappelle que nous sommes de partout !



lundi 4 janvier 2021

Pastel

Joli roman que celui d'Olivier Bleys sur la couleur au XVe siècle ! Ce roman historique, découvert par hasard, m'a beaucoup plu par son style et sa langue, médiévaux et rythmés. 

Albigeois, 1423, Simon nait avec une tache rouge sur le visage. C'est un signe du destin pour ce fils de teinturier qui ne jure que par la pourpre, l'écarlate, la garance, le coquelicot... Il est formé à l'art de teindre par Lucas, son père, plein d'orgueil et de principes. Leurs rouges sont recherchés mais le jeune homme a besoin de reconnaissance, il veut sa propre affaire. 

Lorsqu'il croise Fressard, il s'engage dans un drôle de contrat. Le voilà dédié au bleu. Cela vous parait dérisoire ? ça ne l'est pas. Simon est chassé de chez les siens. A cause d'une histoire de couleur mais aussi d'une histoire d'amour ancienne, entre l'épouse de Fressard et son père. Il s'adonne au bleu, cherchant sans cesse à le perfectionner, pour atteindre le bleu du manteau de la Vierge. Cela devient son unique quête. Et pourtant, le monde continue de bouger autour de lui. Une femme le visite souvent, Fressard s'enrichit, le rouge baisse et Lucas est en prison... Les aventures ne manquent pas mais Simon n'en est souvent que spectateur. 

Un roman historique sympathique, que j'aurais aimé plus détaillé sur les techniques de la couleur justement, les pigments, les bains, les durées.


lundi 30 novembre 2020

Inès del alma mia

Voilà un bout de temps que je n'avais pas lu Isabel Allende. Avec ce titre, elle nous entraîne à la suite d'Inès Suarez dans la conquête du Chili !

Inès Suarez, couturière espagnole, grandit dans une humble famille. Elle épouse l'homme qu'elle aime et qui lui fait découvrir l'amour, Juan, mais qui se révèle un piètre travailleur : joueur, buveur et aventurier, il n'est pas souvent à la maison. Et il poursuit le rêve d'aller en Amérique chercher de l'or. Il laisse son épouse qui ne tarde pas à vouloir le rejoindre. Après une traversée mouvementée, Inès pose le pied en Amérique, commence à rechercher son époux et apprend qu'elle est veuve. Mais le coup de foudre pour Pedro de Valdivia change son destin. La voilà désormais partie non plus pour le Pérou mais pour le Chili, une nouvelle terre à conquérir ! 
Nous la suivons dans la traversée du désert, les luttes contres les mapuches et la fondation de Santiago.

Femme de ressources et sourcière, elle ne cesse de relever la tête pour affronter de nouveaux défis. Et rencontrer un nouvel amour, Rodrigo.

Les mémoires d'Inès, au soir de sa vie bien remplie d'aventurière, s'attachent à ses aventures amoureuses, qui ne nous intéressent qu'à moitié, et à l'histoire de la conquête, tout en rebondissements et défis nouveaux. 

Une héroïne pas très attachante mais un intéressant destin de femme de pouvoir, contée par la plume alerte d'I. Allende. Une lecture en espagnol qui m'a pas mal plu !




lundi 24 août 2020

La Senora

Il est dans ma PAL des livres que j'avais complètement oublié. Celui de Catherine Clément en fait partie. C'est un roman historique qui se déroule au XVIe siècle, un siècle où tout change avec la découverte récente des Indes, la Réforme de Luther, la Renaissance, l'empire des Habsbourg et l'expansion de l'inquisition.


Notre histoire débute en 1510 à Lisbonne où Joao et Béatriz grandissent ensemble dans une famille marrane, c'est à dire de juifs contraints à la conversion qui continuent de suivre leurs rites. Les deux cousins sont fascinés par les caravelles du port où ils aiment à jouer jusqu'aux fiançailles et au mariage de Béatriz avec Francisco Mendès. Joao est formé au commerce chez sa cousine tandis qu'il brûle d'amour pour elle. Et cet amour ne cessera jusqu'à sa mort ! Béatriz semble très attachée à son mari. A la mort de celui-ci, c'est le premier bouleversement. La situation change au Portugal, il vaut mieux rejoindre Diogo, le frère de Francisco à Anvers. Ce n'est que le début du voyage car Béatriz et les siens n'aurons de cesse que de trouver un lieu accueillant et protégé pour les juifs. Le voyage les conduira de Venise à Istanbul en passant par Ferrare, Chypre, Naxos, Salonique, la Palestine et bien d'autres lieux. 

Ce roman est à la fois un roman d'aventures, où nous suivons Joao sur les mers, commis de sa cousine, banquier et chevalier - puis duc de Naxos ! - mais aussi un roman d'amour, où nous suivons les sentiments complexes que se portent les cousins et un roman historique inspiré de personnages réels. La Senora - Béatriz ou Gracia - a effectivement soutenu la fuite et l'installation de juifs dans l'empire Ottoman tandis que Joao a eu comme créanciers les Habsbourg et le royaume de France. Si Joao est assez attachant, Béatriz passe de la froideur à la colère, propose des plans étonnants, bref n'est pas rendue très sympathique. Par contre, quelle femme de tête et d'action ! 


jeudi 30 juillet 2020

La mort viennoise

C'est un roman étonnant et saisissant que celui-ci. Ecrit par Christiane Singer, dont j'apprécie les essais comme les romans, il nous plonge dans un temps d'épidémie. C'est de saison.

En 1679, à Vienne, chez les nobles, plus spécialement chez Balthasar de Lichtenburg, on mange, on chasse, on gaspille. C'est là que le jeune Johannes préfère traîner avec les palefreniers qu'avec les siens. Quand à Éléonore, sa mère, elle ne fait que perdre des enfants et supporter son mari avec froideur. 
On découvre cette famille lors d'un dîner particulièrement inquiétant, après un suicide. On parcourt Vienne avec elle, on note la morgue et le mépris des riches, on découvre l'horreur de la vie des plus pauvres. Bref, c'est peu ragoutant. Et puis, survient la grande faucheuse, la peste, l'épidémie, qui ravage la cité, faisant fuir les riches, se nourrissant des pauvres, enterrant des hommes par milliers. Mais ce temps de mort est aussi un temps de vie, de vie plus féroce, dévorée, passionnée. Un temps où la mort met tout le monde à égalité, poussant certains à des folies. 

Roman de contrastes, d'une société décadente et gavée, il est plaisant à lire par son écriture et sa narration. Attention, âmes sensibles, il y a de la violence dans cet ouvrage. 


jeudi 6 février 2020

Écorces

Ce court ouvrage de Georges Didi-Huberman fait partie des recommandations qui traînaient depuis trop longtemps sur ma LAL. Oui, je continue à tenter de la faire baisser, le carnet est presque plein ! J'avais un souvenir assez complexe de ma première rencontre avec le philosophe, il faut être concentré pour le lire. Ici, c'est moins dense mais ça ne pose pas moins de questions.

Visitant Auschwitz et Birkenau, le philosophe photographie et ramasse des écorces de bouleaux, qui ouvrent et ferment l'ouvrage. 
"Comme pour rendre évident qu'une image, si on fait l'expérience de la penser comme une écorce, est à la fois un manteau - une parure, un voile - et une peau, c'est-à-dire une surface d'apparition douée de vie, réagissant à la douleur et promise à la mort [...] Or, là précisément où elle adhère au tronc - le derme, en quelque sorte -, les latins ont inventé un second mot qui donne l'autre face, exactement, du premier : c'est le mot liber, qui désigne la partie d'écorce qui sert plus facilement que le cortex lui-même de matériau pour l'écriture. Il a donc naturellement donné son nom à ces choses si nécessaires pour inscrire les lambeaux de nos mémoires : ces choses faites de surfaces, de bouts de cellulose découpés, extraits des arbres, et où viennent se réunir les mots et les images. Ces choses qui tombent de notre pensée, et que l'on nomme des livres. Ces choses qui tombent de nos écorchements, ces écorces d'images et de textes montés, phrasés ensemble"

Il interroge la muséification des camps, le rôle de l'image dans l'histoire, la symbolique des lieux. Illustré, le livre s'écoule avec les photos. On réfléchit sur le cadrage, le geste photographique, témoignage, trace, notamment devant un ensemble de bouleaux qui regardait auparavant un four crématoire et dont quelques images demeurent, témoignant de l'horreur, mais aussi du geste d'un homme à l'appareil caché, qui a pris ces photos un peu floues et mal cadrées, urgentes. Bouleaux qui ont grandi. Bouleaux toujours présents, témoins muets et nourris des cendres.

On découvre les lieux dont le sens demeure mais la forme change : barbelés neufs, baraquements transformés, porteurs de cartels et explications, langage explicitant ce que regarde le visiteur. Ou ce qu'il doit regarder. Monde expliqué, sous-titré, pour le devoir de mémoire. 
"Mais que dire quand Auschwitz doit être oublié dans son lieu même pour se constituer comme un lieu fictif destiné à se souvenir d'Auschwitz ?"

Un de ces livres à la fois poétiques et profonds, qui interrogent, avec des moyens simples, sur des questions complexes. On est dans les doutes et les interrogations de l'auteur autant que dans ses images et ses pas. On le suit comme un guide qui aurait proposé une autre lecture de ce lieu de mémoire et de mort, une lecture à la fois personnelle et sans pathos, une lecture qui sort des sentiers battus. 

"La culture, ce n'est pas la cerise sur le gâteau de l'histoire : c'est encore et toujours un lieu de conflits où l'histoire même prend forme et visibilité au cœur même des décisions et des actes, aussi "barbares" ou "primitifs" soient-ils"

"Mais c'est tout le contraire que l'on découvre peu à peu. La destruction des êtres ne signifie pas qu'ils sont partis ailleurs. Ils sont là, ils sont bien là : là dans les fleurs des champs, là dans la sève des bouleaux, là dans ce petit lac où reposent les cendres de milliers de morts. Lac, eau dormante qui exige de notre regard un qui-vive de chaque instant. Les roses déposées par les pèlerins à la surface de l'eau flottent encore et commencent de pourrir. Les grenouilles sautent de partout lorsque je m'approche du bord de l'eau. En dessous sont les cendres. Il faut comprendre ici que l'on marche dans le plus grand cimetière du monde, un cimetière dont les "monuments" ne sont que les restes des appareils précisément conçus pour l'assassinat de chacun séparément et de tous ensemble."

lundi 12 août 2019

La trahison des dieux

C'est une relecture d'un livre de Marion Zimmer Bradley lu à l'adolescence. Vous le savez, j'aime ce qui tourne autour des mythes, et plus spécialement de la guerre de Troie. C'est avec joie que j'ai recroisé le personnage de Cassandre, au centre de ce roman. 

Cassandre, c'est la fille de Priam et Hécube, prêtresse d'Apollon, condamnée à voir l'avenir et à le raconter, sans jamais être crue. Élevée chez les amazones, c'est aussi une guerrière et une guérisseuse. Et bien sûr, c'est une amoureuse - inévitable, chez Marion Zimmer Bradley. Ce qui est chouette dans ce roman, c'est de suivre un personnage très incarné et vivant, alors qu'il est plutôt discret dans d'autres textes. Le revers, c'est qu'Hector est humanisé aussi et devient un mec qui se la pète. Tout comme Achille. Bon, remarque, Achille était déjà relou à bouder dans sa tente dans les sources antiques. 

L'écriture par contre n'est pas dingue, faut pas s'attendre à de la grande littérature. Mais c'est entraînant, ça me plonge dans l'Antiquité... et voilà !


lundi 8 juillet 2019

Le jardin forteresse

Bienvenue en Sicile, dans le palais de Denys de Syracuse, en -400. Ou plutôt dans son jardin, au coeur de ce roman. Un jardin où évoluent trois grâces, les filles du tyran : Sophro, Harmonia et Diké. Tout y est doux et joyeux, les jeunes filles jouent, se lavent, papotent dans un monde ouateux, hors du temps. Si leurs mères nourrissent encore des rivalités, c'est moins le cas des filles. Mais dans ce monde protégé, quelques informations mettent en garde les jeunes femmes contre les folies du temps et des hommes, à travers des mythes rapportés par leur nourrice. 

Et en grandissant, leur vie idyllique se transforme. Certes, le cadre ne change pas, reste luxuriant et protégé, mais il ressemble de plus en plus à une prison pour ces femmes mariées aux membres de leur famille, femmes-pions sur l'échiquier paternel. Et le jardin se transforme en serre étouffante et malsaine, gorgée de désirs de pouvoir et de sensualité...

Ecriture magnifique, personnages finement accompagnés dans leur évolution, atmosphère pesante palpable, c'est un magnifique roman malgré ses thèmes plutôt glauques. Une belle première découverte de Claude Pujade-Renaud !

lundi 18 mars 2019

Là où les tigres sont chez eux

Est un bon gros pavé aux multiples personnages et histoires de Jean-Marie Blas de Roblès. 
Attention, il faut aimer les personnages qui se croisent et se font signe, entre les lieux et les siècles. Et peut-être les biographies. Car notre fil conducteur est une biographie du jésuite Athanase Kircher, un savant du XVIIe siècle qui a cru déchiffrer les hiéroglyphes, inventer mille et une machines, s'intéresser à tout ce qui faisait son siècle, surtout dans le domaine des sciences et des langues. C'est un esprit encyclopédique, qui démontre tout par la Bible : origine des hommes, des langues et même Dieu unique dissimulé dans les polythéismes. Cette biographie est entre les mains de notre héros, Eleazard von Wogau, qui la commente depuis le fond du Brésil, qui lui est plus agréable que la France. Cet Eleazard a une famille, en pleine explosion : sa femme Elaine l'a quitté, sa fille Moéma aussi. Il a heureusement quelques amis, une gouvernante et un affreux perroquet. Et puis, il y a une italienne de passage qui l'occupera un petit temps. Et Elaine, sa femme, est paléontologue, en mission. Avec Mauro, fils de la comtesse Carlotta et de l'homme d'affaire et gouverneur Moreira, que l'on verra aussi avec Eleazard. Quant à Moéma, elle étudie (peu), baise et se drogue (beaucoup). En outre, on rencontre Nelson, handicapé et l'oncle Zé qui vivent dans les favélas. Ils ont croisé et croiseront aussi certains personnages. Et autant vous le dire, dans ce Brésil hostile et corrompu, tout va de mal en pis. 

Ouvrage et histoires aussi baroques que le fourmillement de Kircher et son cabinet de curiosité, ce livre est un plaisir de lecture, avec une belle langue et des aventures picaresques. Il est toutefois fondé sur le faux et l'échec, à l'image de Kircher, ce qui donne une fin frustrante et déprimante : on ne sait pas exactement ce qu'il advient de chacun mais aux dernières nouvelles, c'est pas du tout l'extase. Et jamais je n'ai réellement réussi à m'attacher aux différents personnages.

Bref, si vous aimez les romans à la Umberto Eco, foncez, c'est le même genre !

lundi 11 mars 2019

Underground Railroad

J'ai pas mal hésité avant d'emprunter ce livre de Colson Whitehead. J'avais peur de tomber sur un roman lambda sur l'esclavage. En fait, c'était plutôt chouette comme découverte avec cette matérialisation de chemins de fer clandestins pour favoriser la fuite d'esclaves.

Notre héroïne est une jeune femme de 16 ans, Cora, qui a la réputation de ne pas se laisser faire. Sa mère l'a abandonnée en fuyant et elle s'est élevée toute seule sur son bout de lopin qu'elle défend fièrement - c'est une des rares de sa plantation de coton à avoir un micro-potager. L'initiative de fuir, elle la tient de Caesar, un jeune noir qui a grandi librement. Les voilà donc sur les chemins de la liberté, empruntant de véritables trains souterrains, passant sous des granges-gares. Mais il n'est pas si simple de fuir, surtout lorsque Ridgeway, fameux chasseur d'esclaves, se met à pister les fugitifs. Passant par divers états, Cora découvrira les ravages de l'esclavage et du racisme, la violence des hommes - de même ou différente couleur - entre eux.

Au-delà du roman d'aventure entrainant, notamment autour de ce chemin de fer, le romancier pose des questions sur le racisme ordinaire, la peur et la rapacité des hommes. Cora n'est pas forcément attachante mais elle transforme ceux qu'elle croise, les condamnant ou les éclairant. C'est bien mené, ça va vite, l'héroïne est un peu agaçante mais ça passe, et ça fait cogiter sur des sujets de société tout en restant un roman divertissant - avec des passages bien glauques.

lundi 14 janvier 2019

Le chevalier de Maison-Rouge

Quoi de tel qu'un petit Dumas pour relancer une lectrice essoufflée ? Certes, c'est loin d'être son meilleur, les personnages principaux sont agaçants et l'intrigue pas trop compliquée mais c'est plutôt agréable et reposant. Et pourtant, quelle époque ! Nous sommes en 1793, la Révolution bat son plein et le rasoir national est bien opérationnel. Louis XVI l'a testé et Marie-Antoinette est emprisonnée au Temple. 

Maurice, jeune officier, enfant de la Révolution, raccompagne une jeune femme qui n'a pas sa carte de civisme. Il tombe amoureux de la jolie Geneviève. Et bascule sans le comprendre dans un nid de contre-révolutionnaires qui n'ont qu'un but : faire évader la veuve Capet. Notre roman oscillera donc entre les sentiments des jeunes gens et les tentatives d'évasion de la reine dans l'entourage de Geneviève - composé notamment du fameux chevalier de Maison-Rouge. Nos deux amoureux sont un peu lents, Maurice est aveuglé par la passion, bref, le lecteur a envie de le secouer un peu. Heureusement, il y a le meilleur ami, Lorin qui fait des vers comme il respire. L'ami enjoué, fidèle, qui détend l'atmosphère ! Et il y a justement cette ambiance bizarre de fin du monde, de mort à tous les coins de rue.

Bien entendu, tout cela termine mal, à la fois pour Marie-Antoinette, pour son chevalier servant comme pour nos héros mais c'est une époque sanglante, qui ne pardonne que l'amour tienne lieu de patriotisme.


jeudi 3 janvier 2019

Le Grand Coeur

Connaissez-vous Jacques Coeur, bourgeois, voyageur, Argentier et ami de Charles VII ? Peut-être avez-vous visité son joli palais à Bourges ? Pour ma part, c'est d'abord comme ça que j'ai entendu parler de lui, avant de découvrir ce roman de Rufin. 

Hotel Jacques Coeur, Bourges

Nous suivons toute l'histoire du ministre sous sa plume, alors qu'il est dans l'île de Chios, poursuivi par des personnes qui en veulent à sa vie. Cloitré dans une maison, il revient sur chaque étape. 
Fils de fourreur, il grandit avec les autres enfants de Bourges dans une atmosphère paisible malgré la guerre qui fait rage et c'est vite l'occasion pour lui de montrer son intelligence. Il remarque également la perte de pouvoir de la noblesse. 
Et puis Jacques se marie, se lance dans la monnaie, et se retrouve en prison. A sa sortie, départ pour l'Orient et naissance d'un plan de commerce international ! Dans une France encore ravagée par la guerre, il souhaite commercialiser des produits de tout l'Orient, de Flandres et d'ailleurs grâce à des comptoirs et des associés travailleurs. Mais au-delà, il souhaite se mettre sous la protection du roi et utiliser ses biens pour relever la couronne. Responsable à nouveau des monnaies puis grand argentier, Jacques fait pousser l'argent ! Des trésors passent entre ses mais, il est bien en Cour malgré une méfiance envers Charles VII. Conseiller du roi, ami des papes, il ne peut manquer sa jolie maîtresse, Agnès Sorel, dont il devient très proche. Et c'est un peu le début de la fin. Jalousé, créancier de tous, il est délaissé par le roi et doit fuir...


Une vie bien remplie, non ? Et surtout bien contée par Rufin, qui en fait un aventurier, un homme libre, qui croit en ses intuitions, ambitieux pour lui mais surtout pour les siens et son Royaume. L'auteur nous confie qu'il y a beaucoup de lui dans ce livre. C'est possible. Il a surtout mis un caractère sur un personnage historique un peu austère à première vue, millionnaire de son temps, homme de pouvoir et de rêves.

vendredi 12 janvier 2018

Le verre, un Moyen Âge inventif

Elle vient de se terminer. Mais je n'ai malheureusement pas pris le temps avant de vous parler de cette expo du musée de Cluny sur cette technique. 

Le verre, ce n'est pas nouveau au Moyen Age. Les civilisations antiques gèrent déjà bien. Mais le Moyen Age apporte son lot d'inventivité et de renouveau. Avec de très belles pièces, des vitraux aux verres à pied, ou d'autres moins esthétiques mais plus utiles, comme les urinoirs et les lunettes, c'est un parcours par usages et chronologique qui nous est proposé. 

Après une petite partie technique (chouette vidéo), on passe assez vite au vitrail qui orne les églises. Évolutions des couleurs, avec leurs teintes profondes. On peut aussi admirer quelques jolis exemples des usages du verre dans l'ornement et l'émail. Puis l'on découvre les verres de table, les gobelets et les coupes, ces verres creux, souvent prestigieux. Comme Dieu, les tables des princes méritent ce beau matériau. Mais il sert aussi aux scientifiques et aux médecins pour étudier les humeurs du corps. Fascinant par sa transparence, ses qualités réfléchissantes, il est aussi représenté par les peintres comme un morceau de choix. 

Expo intéressante mais manquant un peu de contenu à mon goût (peu de cartels bien étoffés), elle vaut certainement le coup que l'on s'intéresse à son catalogue. Mais elle demeure bien moins passionnante à mes yeux que ce qu'on a l'habitude de voir à Cluny.


lundi 8 janvier 2018

Le coffret

J'ai trouvé ce bouquin d'Allen Kurzweil, un peu par hasard, dans une bibliothèque voisine. Intriguée par les premières pages, je l'ai embarqué. 

Chinant des objets anciens à Paris, notre narrateur nous raconte sa découverte d'une boite à Drouot. Un memento hominem. Une boite qui raconte la vie d'un homme à travers quelques objets choisis. L'homme à qui appartenait cette boite, c'est Claude Page, un ingénieux inventeur du XVIIIe siècle. Dans cette boite, vous trouverez un bocal, un nautile, une morille, un mannequin, une perle, une linotte, une montre, une cloche, un bouton et... du vide. Comment faire parler ces objets ? Notre narrateur retrace pour nous, au fil des chapitres, ce qu'illustre tout cela. 

Claude Page est fils d'un horloger et aventurier disparu et d'une herboriste de l'est de la France. Il vit avec ses deux soeurs et s'adonne au dessin. Le comte de Tournay, qui se fait appeler l'Abbé, prêtre défroqué, repère ses dons pour le dessin et décide d'en faire son protégé. Il l'initie à toutes sortes de sciences et d'art. Claude se spécialise d'abord dans l'émaillage. Puis dans l'animation de petits objets métalliques. C'est une rente pour l'abbé ruiné, qui ne commercialise que des sujets scabreux. Oui, le XVIIIe siècle est autant celui des Lumières que de Sade et des galanteries. Après avoir vu ce qu'il n'aurait pas du voir, Claude fuit le domaine et rejoint Paris où une nouvelle vie commence, celle d'apprenti chez un libraire névrosé. Qui vend des livres pornographiques. Mais ce qui plait à Claude, c'est de bricoler, de faire fonctionner, de construire... Un chemin qui lui sera difficile de reprendre.

Ce roman d'aventure et d'initiation sous le signe des galanteries et de la mécanique était bien mené et réjouissant. Le point de départ est une belle idée, même si l'on regrette que ces objets ne soient pas mieux utilisés dans le déploiement des chapitres. Claude et l'Abbé sont de beaux personnages, quoi que manquant un peu de nuances. Les personnages secondaires sont quant à eux très caractérisés et trop caricaturaux. Un lecture divertissante. 

lundi 30 octobre 2017

Ecoutez nos défaites

Gaudé et moi, c'est une histoire d'amour ! Franchement, j'adore son écriture épique, ses personnages multiples, son goût de l'antique... Avec ce titre, je retrouve tous les ingrédients pour passer un excellent moment de lecture.

Six personnages, différents temps de combats et de guerre, dans des lieux divers. Hannibal, de l'Espagne à l'Italie avant le retour à Carthage. Assem, espion français. Mariam, archéologue des zones de guerre. Le général Grant durant la guerre de Sécession. Le Negus, Haïlé Sélassié, chassé d'Ethiopie. Sullivan, cet américain qui a traqué Ben Laden. Et qu'Assem doit à son tour neutraliser. Mais c'est aussi tous ces guerriers, ceux de la guerre de Troie, évoqués, c'est Antoine, dans l'épigraphe, c'est ceux qui n'ont pas laissé de nom et de traces.

Certains personnages se croisent donc. C'est Assem et Mariam, lors d'une étreinte d'une nuit, furtive mais marquante. C'est Sullivan (dit Job) et Assem, qui se parlent dans un hall d'hôtel. 

Mariam, qui travaille pour l'Unesco et les musées d'Irak. Qui cherche des objets sauvés des pillages. Qui donne des visages et des objets à l'Histoire, pour qu'elle puisse se raconter. Elle lutte, avec ses petites armes, contre la destruction et l'oubli qu'imposent les djihadistes. Elle tente de sauver des hommes, comme le gardien du site de Palmyre. Et peut-être, de se sauver elle-même ?
"Ce qui reste, c'est ce qu'elle cherche, elle. Non plus les vies, les destins singuliers, mais ce que l'homme offre au temps, la part de ce qu'il veut sauver du désastre, la part sur laquelle la défaite n'a pas de prise, les geste d'éternité. Aujourd'hui, c'est cette part que les hommes en noir menacent [...] Ce qui se joue là, dans ces hommes qui éructent, c'est la jouissance de pouvoir effacer l'Histoire"
"J'imagine qu'il a parlé de l'importance de ne pas oublier que nous sommes des pilleurs de tombes. Que les pharaons se sont enfermés dans leur tombeau pour l'éternité et que nos ouverture, nos effractions, même au nom de l'Histoire, restent des intrusions de forbans. Il ne faut pas l'oublier. Nous construisons une science, nous sommes rigoureux, nous étudions dans les bibliothèques, nous parlons de patrimoine, de l'Histoire, de la mémoire des civilisations, mais il ne faut pas taire cette chose-là : le plaisir de l'effraction. Les squelettes, les momies, les objets funéraires, nous les volons au néant. Nous ouvrons des salles qui devraient rester fermées. Hier c'était à la dynamite, aujourd'hui c'est avec une infinie précaution, mais malheur à celui qui oublie que le geste est le même"

Assem est fatigué. Il a mené bien des missions et celle-ci ne l'inspire pas. Il connait bien la guerre mais il sent aussi qu'il se perd.
"Il voulait être dans l'Histoire - pas reconnu par elle (il n'a pas cette ambition) mais la sentir, être dans les endroits du monde où elle se cherche, se convulse, hésite, prend des formes effrayantes, démesurées. Sentir son souffle, voir comment elle modèle des pays, déforme des vies, crée des espaces singuliers"
Sullivan aimait la guerre. Et puis, il a vu des choses qui l'ont déchiré. Qui l'ont fait sortir du rang. Et maintenant, c'est une menace.

Et tous ces généraux, ces rois, ces guerriers, Hannibal, Grant ou le Négus, ce sont des héros, des incontournables de l'histoire. On les suit dans les combats, au milieu de leurs hommes, dans les charniers d'une fin de journée de massacre. On les rejoint dans leurs moments de doute ou de bravoure, de solitude. Et même vainqueurs, ils sentent bien qu'il perdent...
 
"On ne peut partir au combat avec l'espoir de revenir intact. "Souviens-toi de Mycènes..." Au départ, déjà, il y a le sang et le deuil. Au départ, déjà, il faut accepter l'idée d'être amputé de ce qui vous est le plus cher. Au départ, déjà, la certitude qu'il n'y aura aucune victoire pleine et joyeuse"
"La seule chose qui les différencie des confédérés, c'est la cause. Ce n'est pas rien. Il faut s'accrocher à cela. Le reste va être sale. Les hommes vont se tuer à grande échelle et il va falloir tenir. Les soldats, quel que soit leur camp, vont plonger dans le feu et la mêlée et ils découvriront avec stupeur la face immonde du meurtre"
"Certains hommes font la guerre à condition qu'elle ne les touche pas. Ils acceptent de mettre leur vie dans la balance, oui, mais pas celles de leur femme, de leurs enfants, pas les caves pleines d'amphores d'huile et de vin de leur région, pas les belles bâtisses dont ils ont hérité. Flaminius est de ceux-là. Hannibal le sent. Il va mettre à feu et à sang cette région, et le Romain perdra son sang-froid et sa clairvoyance"
"Autour de lui, les hommes commencent à pleurer. Pas à chanter, pas à hurler de joie : à pleurer sur leur propre victoire"
 Un roman dur, pour ses descriptions des combats, pour les douleurs des guerriers, lucides sur leur sort et celui de leurs hommes, défaits par la violence, le sang, les armes. Mangés par la guerre. Mais beau par son écriture, par les portraits en creux de ces héros qui n'en sont pas, mais qui sont vus comme des justes ou des barbares, sans nuance, alors que Gaudé nous détache
de cette vision simpliste, par les réflexions sur l'histoire et son écriture, sur les combats de civilisations, qui font pencher les balances de l'histoire.

mercredi 27 septembre 2017

Austrasie. Le royaume mérovingien oublié

Tadadada ! Non, c'est pas trop pompeux ce titre ? J'ai l'impression qu'on va voir une série plus qu'une expo ! 
Boucle de ceinture, moselle, 6e siècle, alliage cuivreux

Au cœur du château de Saint-Germain-en-Laye, dans le labyrinthe des salles perdues, vous trouverez, pour les plus téméraires, un trésor d'expo. Chevaliers au coeur pur only ! En bref, c'est la première à droite après le portique vigipirate.

Là, vous découvrirez ce qu'est l'Austrasie, zone qui recouvrait l'est de la France, la Belgique, le Luxembourg, une partie de l'Allemagne et quelques autres régions (ben oui, la géographie est assez peu stable dans le temps. Une 'tite guerre, un problème d'héritage et paf, tu perds des terres). Accessoirement, vous réviserez, car vous avez bien entendu appris tout ça à l'école, vos rois de France. Clovis, Thierry, Clotaire, Childebert, etc. Et puis, vous observerez quelques objets archéologiques par-ci, par-là. Ils sont parfois décrits avec des termes très accessibles comme "ardillon". Heureusement, il y a un glossaire pour les incultes ! Vous ferez attention aussi, car des fac-similés se cachent dans l'expo. Et ça c'est vraiment pas cool, ça te donne limite envie de visiter les musées sur G...Art.

La prochaine épreuve ? Elle ne vient pas tout de suite. Vous découvrez les objets de fouille, quelques céramiques, des pierres gravées, des boucles de ceinture ou d’aumônières, quelques armes. Vous croisez une partie super développée sur l'étude des os humains (trépanations, fractures et autres réjouissances). Un spécialiste dans l'équipe ? Et à côté de ça, des dispositifs un peu surprenants de médiation autour des parfums, des céréales, qui prennent pas mal de place et nous laissent entendre qu'il n'y a pas grand chose de plus à dire ou à montrer. 

Le tout se termine sur la légende noire de l'Austrasie (enfin, du Haut Moyen Age en général) avec quelques représentations XIXe, des extraits de séries (Viking et Game of Throne, quelle originalité) et des petits portraits de rois (oh, fac-similés aussi). 

Bref, une expo qui aurait pu être intéressante si elle n'avait hésité sans cesse entre l'ultra-spécialisation et l'ultra-démocratisation, entre l'objet archéologique pas très intéressant si on ne l'explique pas, le bel objet (mais qui réduit inévitablement la vision de l'époque) et le fac-similé qui frustre le rapport à l'objet... Bref, l'Austrasie en sort à peine un peu plus connue.

vendredi 22 septembre 2017

Pierre le Grand. Un tsar en France, 1717

De passage dans la jolie cité de Versailles et en promenade au Trianon, j'ai découvert cette expo par hasard. Elle ne vaut pas spécialement le déplacement mais elle agrémente la visite.

Carel Allard, Feu d'artifice du 26 aout 1697 en l'honneur de l'arrivée à Amsterdam de la Grande Ambassade, Ermitage, St Petersbourg, 1697

Le thème en est le passage du tsar en France en 1717, alors que Louis XV est encore enfant. Bien entendu, les trois mois en France de Pierre le Grand ont un peu de mal à remplir les huit salles de l'exposition et le personnage, mal connu des français, mérite d'être introduit.

On découvre le tsar par ses portraits et par ses terres. Ce géant curieux et voyageur règne sur quatre mers et s'intéresse à tout. Voyageur, il étudie incognito l'ingénierie, la construction navale et bien d'autres sciences notamment entre 1697 et 1698 lors d'une mission diplomatique, La grande ambassade. Cet intérêt pour les sciences est développé ensuite, à l'aune du voyage à Paris, où il visite manufactures et académies. Quelques objets sont ainsi exposés, compas, équerres, sphère armillaire ou cadrans solaires. On entre un peu plus dans le détail du voyage français, les rencontres avec la Cour, le traité de commerce, la diffusion de cette visite auprès des français... Et les moments marquants dans des jardins et châteaux français. Ou devant la machine de Marly.

Enfin, il est question d'art et d'influence. Qu'apporte l'art français à la ville nouvelle de Saint Pétersbourg ? Et qu'apporte le tsar à la France ? Deux thèmes qui auraient pu être exploités plus largement car on reste sur sa fin dans cette section.

Présentant de nombreux objets du musée de l'Ermitage, cette exposition cible bien son propos mais présente finalement peu d'objets intéressants. Pierre le Grand semble juste un prétexte à quelques prêts et à une collaboration.