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jeudi 26 août 2021

Les nourritures affectives

Avec cet ouvrage de Cyrulnik, on n'est pas directement dans la résilience. C'est pas mal, parce qu'on pourrait se lasser du thème ! Ici, il est question d'affectivité et de développement humain, en partant de la conception d'un enfant à la mort du vieillard. Au programme, le sens de la vie, de l'appartenance, la construction personnelle, mais aussi la violence et l'inceste. Un ouvrage assez chronologique dans le développement, on sort de la pensée en spirale.

Notre histoire commence avec la rencontre des parents de l'être humain. Ben oui, ce n'est pas le petit d'homme uniquement qui se construit, il hérite aussi de pas mal de trucs - qu'il découvrira peut-être toute sa vie ! Cyrulnik s'intéresse à la vie mentale du fœtus et surtout à ce qui fait son hérédité et son héritage, entre ce qui est choisi ou subi. On s'attarde sur les sens. Mais l'auteur développe surtout longuement, et c'est intéressant, l'appartenance : 

"Puisque appartenir est une fonction, cela peut donc mal fonctionner. On peut ne pas appartenir, vouloir ne plus appartenir, appartenir à un autre, appartenir à soi-même, trop appartenir c'est-à-dire mal appartenir. Chaque trouble de cette fonction se manifeste par un trouble du fonctionnement de l'individu"

 La violence et l'inceste, violence destructrice ou créatrice, interdit de l'inceste dans les sociétés, voici deux questions abordées selon le rapport nature / culture. Ce sont les parties qui m'ont le moins intéressée. Il conclue sur le récit qui émerge de la mémoire des hommes âgés, comme sur un palimpseste où tous les événements vécus n'ont pas été effacés mais recouverts... pour mieux resurgir plus tard.

Un ouvrage très intéressant mais assez daté sur les rôles des parents et la place de la femme. A rafraichir ?

"Dans le mariage d'amour, c'est l'intimité de la personne qui s'exprime en priorité. Voilà pourquoi, aujourd'hui, les rencontres se font beaucoup plus entre inconscients qu'entre familles. Voilà pourquoi j'ai pu dire que le mariage arrangé facilitait la reproduction des structures sociales, comme le mariage d'amour facilite la rencontre des névroses"

"L'enfant comprend, vers deux-trois ans, qu'en le regardant, l'autre le capture. S'il désire cette capture, il sourit et se précipite à la rencontre de l'autre, dont le regard assume alors sa fonction d'appel. S'il refuse cette capture, il va se cacher pour éviter l'autre, dont le regard assume alors sa fonction d'intrusion"

"La rencontre crée un champ sensoriel qui me décentre et m'invite à exister, à sortir de moi-même pour vivre avant la mort. C'est pourquoi il y a toujours quelque chose de sensuel dans la rencontre qui m'excite et m'effraie, comme la vie"

"Il faut donc appartenir. N'appartenir à personne, c'est ne devenir personne. Mais appartenir à une culture, c'est ne devenir qu'une seule personne. On ne peut pas devenir plusieurs personnes à la fois sauf à connaitre des troubles d'identité qui compromettent son insertion dans le groupe [...] Quand un enfant n'appartient pas, il ne connait pas l'histoire de sa famille ou de sa lignée. Or, cette lacune empêche l'enfant de structurer son temps. Lorsqu'un enfant sans famille raconte sa vie, je suis toujours ahuri par la désorganisation temporelle de son récit"

"Les contresens culturels sont fréquents parce que des gens qui vivent dans le même espace-temps et s'y côtoient physiquement, ne vivent pas du tout dans le même monde mental où chacun est fier des valeurs culturelles du groupe auquel il appartient. Ce sentiment de fierté que procure un mode d'emploi du monde procure à son tour le plaisir de pouvoir y construire son identité"

"La perte de sens des objets participe de la crise de l'appartenance, elle fragmente le corps social et libère les individus qui ne veulent plus lui appartenir"

"Finalement, dans notre culture de la personnalisation, la réponse à la question : "A qui appartient l'enfant ?" serait : "Il appartient à lui-même !" Cette aimable réponse n'a pas de sens, puisque l'enfant de personne devient personne. Il lui faut quelqu'un pour devenir quelqu'un. Un nouveau-né qui n'appartient pas est condamné à mourir ou à mal se développer. Mais un enfant qui appartient est condamné à se laisser façonner par ceux à qui il appartient. Le plaisir de devenir soi-même, de savoir qui on est, d'où on vient, comment on aime vivre, passe par le lien qu'on tisse avec les autres"

"Que nous soyons prédateurs, commensaux ou parasites, c'est l'indifférence affective qui autorise la destruction de l'autre. Et cette indifférence s'explique par le fait que nous vivons dans des mondes incommunicables"

"L'âgé, en perdant son amarrage au monde, désémantise les objets, puis les désaffective jusqu'à les transformer en matière inerte. L'objet meurt lentement avec le sujet qui s'éteint"

lundi 16 août 2021

Le murmure des fantômes

Je continue à explorer les écrits de Boris Cyrulnik et je dois avouer que ça me passionne ! Il est bien sûr question de résilience encore une fois. Suite à un traumatisme, qu'est-ce qui fait qu'un enfant s'en libère ou non ? 

La figure de Marilyn ainsi que celle d'Andersen émaillent l'ouvrage. Il y est beaucoup question d'enfants et des âges de la vie : celui où on apprend à faire semblant, celui où on va à l'école etc. avec les différents apprentissages et comportements acquis à ces âges. Et ce qui peut empêcher leur développement. Le fil rouge de ce livre, c'est qu'il y a deux éléments nécessaires pour devenir soi-même : des liens et une histoire. Que sans cela, un enfant blessé aura du mal à se reconstruire. Les blessures les plus importantes proviennent des proches, avec lesquels on est engagé dans une relation. Et un telle blessure, qu'il s'agisse d'un coup, d'un mot ou d'un geste fera doublement souffrir : pour le coups en lui-même et pour le coup qu'il porte à la relation. Et à partir de là, se crée un récit lié à l'émotion suscitée par le coup et par ce que la personne en fait ou s'en raconte !

Pas de solutions miracles mais une variété d'exemples et d'histoires d'enfants qui trouvent ou non des liens pour se renforcer ! Facile et agréable à lire.



mercredi 21 juillet 2021

La nuit, j'écrirai des soleils

Je continue mon exploration des livres de Boris Cyrulnik. Je dois dire que je me régale, même si les thèmes sont souvent proches d'un essai à l'autre. L'écriture est agréable, la pensée, toujours en spirale, fait des détours pour revenir au sujet principal. Cet ouvrage a deux ans et traite des bienfaits de l'écriture et de l'imaginaire pour se reconstruire. Il s'intéresse notamment à la mémoire et à comment celle-ci peut changer selon la lecture - et l'écriture que chacun en a. Il nous fait croiser quelques écrivains, évoque sa propre résilience et fait le lien avec des expériences de psycho et neurologie, notamment sur le développement des enfants et adolescents.

"Le monde écrit n'est pas une traduction du monde oral. C'est une création puisque le mot choisi pour nommer la chose est une découpe du réel qui lui donne un destin. « J'écris pour me venger » ou « j'écris pour donner sens au fracas » oriente l'âme vers une lumière au bout du tunnel. Le mot qui vient à l'esprit pour désigner la chose imprègne l'événement d'une signification qui vient de notre histoire"

On rencontre ainsi Jean Genet par exemple, enfant placé, mortifié que ses parents adoptifs touchent de l'argent pour l'élever et insensible à leur affection. Il se réfugie dans les livres et l'écriture, il vole - et se laisse prendre - pour pouvoir écrire en prison. Il remplit le vide de mots. Cette capacité à enchanter le réel par des mots, des romans, des poèmes, le neuropsychiatre l'effleure en citant Villon, Sade, Gary, Sartre, Rimbaud mais aussi Depardieu et bien d'autres. Il souligne l'importance de l'attachement précoce qui sécurise l'enfant et du récit que celui-ci se fait d'événements traumatisants. Ce qui est intéressant, c'est qu'il sort du fatalisme. On retrouve bien entendu la notion clé de résilience. Mais il ne suffit pas d'écrire, de mettre à distance pour revivre. L'écriture peut creuser un sillon répétitif et mortifère comme creuser de nouveaux chemins. Tout dépend de la représentation que se fait chacun du monde. 

Un ouvrage qui se lit très bien, mais qui, encore une fois, semble devoir se résumer en quelques mots alors qu'il est bien plus riche. Les digressions sont nombreuses et noient parfois le propos.

"Deux grands dangers menacent la mémoire. Le premier, c'est de ne pas avoir de mémoire, ce qui nous fait vivre dans la tombe. Le second, c'est d'avoir de la mémoire et de nous en rendre prisonnier. La seule bonne stratégie, c'est d'élaborer, se donner de la peine, afin de donner du sens aux faits"

"Après un événement émotionnant, la plupart des commotionnés ont besoin de parler. L'enjeu de ces récits n'est pas de dire la vérité, il vise à donner une forme verbale à la bousculade émotionnelle pour apaiser le parleur et pour que son monde redevienne cohérent"

lundi 17 mai 2021

Ivres paradis, bonheurs héroïques

Je crois que je n'avais jamais lu encore Boris Cyrulnik dont j'avais par ailleurs entendu beaucoup de bien. C'est en écoutant récemment une de ses conférences que je me suis décidée à sauter le pas. J'ai lu avec plaisir cet essai mais en le refermant, une question demeure : ai-je lu plusieurs fois le même livre, y-a-t-il beaucoup de répétitions, est-ce une écriture en spirale où l'on revient sur un thème en l'abordant un tout petit peu différemment ? Est-ce parce que l'histoire elle-même se répète ? Bref, j'ai eu des impressions de déjà lu à mesure que je tournais les pages et j'en ressors avec un petit besoin de structurer les choses en notant les idées principales plus que le déroulé. Les citations sur les différents sujets seront donc données par thème plus que par chronologie du livre - ce qui est ma façon plus habituelle de procéder.

Le sujet, c'est celui du héros, du sauveur, de celui admiré de tous... au risque de nous éloigner de notre pensée critique et de nous embrigader ? Et ce héros, il est construit par d'autres que lui-même, par l'écriture ou le récit qui est fait de ses actes héroïques. C'est ce récit, cette interprétation qui va plaire et inviter à suivre ce héros, à le croire, à y croire. Séduisant, il peut être un modèle motivant tant que chacun garde son libre arbitre. Mais quand il devient un sauveur, prêt à se sacrifier pour les autres, ne les met-il pas sous sa coupe ? Le héros sacrificiel ne prend-il pas le pouvoir sur des victimes asservies ? 

"Pour déclencher un tel rapport, il faut que la situation soit tragique et que le candidat héros possède un talent théâtral. Il ne peut gouverner les émotions de la foule, provoquer son indignation, son espoir ou son enthousiasme que s'il est capable de gestes grandiloquents, s'il a une voix de stentor et s'il porte sur lui des objets de héros. Quand la mise en scène est fascinante, les idées passent au second plan, la foule réagit comme un seul homme, synchronisée par l'émotion"

"Aujourd'hui, une épidémie de croyances peut se déclencher en quelques jours grâce aux médias modernes, télévision, radio, journaux, et en quelques heures grâce à Internet. Mais toujours l'épidémie démarre dans une société en crise. La rupture d’équilibre peut être provoquée par la misère, par la guerre, par une désorganisation sociale ou spirituelle, ou même par une modernisation rapide qui provoque un changement brutal de culture. Quand un milieu se désorganise, les représentations culturelles ne sont plus partagées et les individus qui vivent dans ce groupe incohérent ne savent plus à quel saint se vouer. C’est alors que surgit un sauveur qui dit : "Je sais d’où vient le mal, et je vais vous dire ce qu’il faut faire pour que le bien revienne." C’est donc au nom de la morale et pour sauver son groupe qu’un prophète de bonheur apporte le malheur"

Conviant des études variées - psycho, histoire, littérature, neuropsy etc. - l'auteur va déployer sa pensée autour de ce thème, revenant régulièrement à la Résistance, au nazisme, au terrorisme, à ceux qui ont dit non et à ceux qui ont suivi, qui se sont faits machines d'un système, rouages. 

Il commence par nous présenter ses propres héros, ses héros littéraires, de Rémi sans famille à Tarzan : il y retrouve ses aspirations d'enfant. Comme nos héros parlent de nous, les héros d'une société racontent ce qu'elle est.

"Ce héros est notre porte-parole, il donne de nous-même une histoire revalorisée"

"Chaque culture, en fabriquant son type de héros, a révélé, en une seule image, son projet de société. nos héros ne sont plus militaires ni saints, ils sont incarnés par des femmes, enfin victorieuses, et des handicapés qui ne sont plus des hommes amoindris quand ils triomphent de l'adversité"

Il s'intéresse à la construction, "l'étoffe" du héros, à sa temporalité, à l'espérance qu'il suscite. Il y a ceux qui disent "non" et ça, ça m'a beaucoup marqué. Ils ne disent pas "non" à tout évidemment. Mais pour dire "non", ils doivent douter de ce qui est montré, donné et cela a des conséquences, cela provoque une vraie inquiétude émotionnelle. Il pointe la sécurité de la soumission, la paresse de la pensée qui "se soumet à la conviction délirante que la loi est la loi".

"Quand on dit "non", on s'éloigne, on s'isole parfois. Mais quand on dit "oui" pour simplement rester dans le groupe, que devient notre authenticité ? [...] Par malheur, la doxa apporte un grand bonheur [...] Quand les représentations sociales apportent de tels bénéfices tragiques, les adaptations sont claires.
- Si vous voulez être heureux, sans vous poser de questions, chantez avec le chœur, soumettez-vous. 
- Si vous préférez devenir vous-mêmes, rebellez-vous, vous payerez plus tard. 
- Et si un autre groupe éprouve son bonheur en chantant d'autres hymnes et en célébrant d'autres héros, déclarez-lui la guerre car vous êtes les seul à dire la vérité"
"Un enfant qui désobéit se socialise mal, comme on le voit chez les psychopathes ou les enfants hyperactifs qui, de conflits en rejets, de renvois répétés en réactions impulsives, finissent par être chassés de la société. Mais un adulte qui ne fait qu'obéir entrave le développement de sa personnalité. Il se transforme en rouage déshumanisé ou en perroquet culturel. Sans obéissance, l'espèce humaine aurait disparu, mais avec trop d'obéissance, c'est un régime totalitaire que nous laissons s'installer. C'est probablement l'âge du "non", l'opposition de l'adolescence et les conflits des adultes qui permettent l'évolution culturelle" 


Il évoque aussi les mouvements qui agitent les sociétés, les vagues qui emportent les individus dans des contagions collectives. Pensons au suicide et à Werther par exemple. Il montre comment les récits construisent une logique dans les croyances collectives, même si elles peuvent être coupées du réel. Il s'appuie souvent sur des expériences en psychologie et sur les développements de l'enfant pour argumenter son propos.

"Dès qu'il acquiert la possibilité d'entendre un récit, l'enfant voit ce qu'on lui dit de croire. Le fait d'accéder à un monde de représentations verbales l'entraine à accorder plus d'importance aux croyances qu'à ses propres perceptions. C'est pourquoi on peut s'arrêter facilement de penser. Il est plus facile de réciter que de juger, il est plus confortable d'adhérer aux représentations de ceux qu'on aime que de se retrouver seul, privé de liens"

Le héros ne parle pas à tout le monde de la même façon. Il va plus parler à un individu qui cherche à se sécuriser. Et en cela, nous ne sommes pas tous égaux : notre cerveau d'enfant n'aura pas développé les mêmes circuits selon l'environnement de l'enfant, entouré ou isolé, stimulé ou non... Parmi les sentiments intenses et qui naissent tôt, celui de la justice - qui habite l'adolescent justicier ! - et la morale qui est élaborée par les appréciations émotionnelles de l'entourage. Il n'y a pas de morale universelle, mais bien des morales liées aux valeurs et à la culture des proches. 

Le risque ? Nier l'autre en projetant sur lui une idée plutôt que de le connaitre. C'est ainsi que nait la perversion. La représentation de l'autre n'est pas innée, elle se développe chez l'enfant après 4 ans. Et peut ne pas se développer. Et peut s'étioler lors de chocs. 

"On était moral, et soudain on ne l'est plus : on vient d'être perverti ! Un danger, une douleur nous obligent à ignorer l'autre pour consacrer nos forces à notre propre défense"
"La médecine nazie n'était pas une absence de morale, au contraire, elle témoignait d'un engagement dans un idéal de purification de la condition humaine. Ces médecins n'étaient ni sadiques ni tueurs en série. Ils avaient été élevés dans des familles aimantes, qui leur avaient donné accès à une instruction dispensée dans les universités où on leur apprenait une seule morale, une seule vérité, un seul chef qu'il fallait vénérer et suivre avec passion. Le postulat raciste était accepté comme une évidence scientifique. Tout le reste en découlait dans une construction logique mais délirante car coupée du réel. "Logique", parce qu'il est normal d'éliminer les souillures, et "délire" parce que ces souillures ne sont souillures que parce qu'on les nomme ainsi"
"Quand une culture dégradée se défend par un délire logique, elle cherche un héros pour réparer son image. Alors, une guerre d'images s'installe et les récits sociaux gouvernent les pulsions. "Les holocaustes légaux du XXe siècle sont la preuve renouvelée qu'une société entière peut basculer dans une politique du sujet marquée de perversion [...] dès lors que le mythe adéquat, pervers ou psychotique, s'est emparé du lien [...]. L'obscurantisme et le monstre sortent de la même fabrique que la pensée et la civilisation"

Il pointe aussi la responsabilité des artistes, des médias, qui contribuent à raconter et à formaliser ces mythes. Leur puissance tient aussi dans le fonctionnement de notre cerveau : 
"Ce qui reste dans la mémoire, c'est la première impression, celle qui déclenche l'émotion. Tout le reste n'est que travail fastidieux, nuance qui éteint la vertueuse indignation et laisse peu de traces dans la mémoire engourdie"

Il s'attarde aussi sur les nouveaux héros, des héros victimes : 
"Les victimes ne sont pas portées en triomphe, mais elles sont célébrées quand elles prennent la fonction d'un héros qui nous montre comment on peut surmonter un malheur. Leur aventure douloureuse mais conquérante nous sauve de la morosité, en démontrant qu'après la défaite, une victoire est encore possible"
On retrouve ici le thème de la résilience, si cher à notre auteur. Il montre combien cette conception est récente. Les victimes ne parlaient pas, ou peu, notamment suite à la déportation. C'était à la fois un impensé et un impensable pour la société à laquelle il a fallu du temps pour croire. Cette libération de la parole date pour l'auteur des années 1980 et la victime devient héroïque tandis que le vainqueur ou le guerrier est vu comme agresseur. 

Il conclut tout de même sur le sens que les héros donnent à nos vies, nous donnant envie d'aller au delà de notre simple réalité, changeant selon nos âges et intérêts !