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lundi 26 février 2018

Si un inconnu vous aborde

Est un recueil de nouvelles de Laura Kasischke, une auteur que j'affectionne particulièrement. Je vous avais parlé de ses poésies, de ses romans et déjà de ses nouvelles. En voici 15 autres qui plairont aux fans. 

Mona : elle fouille dans les affaires de sa fille adolescente.
Melody : un père, en plein divorce, se rend à l'anniversaire de sa fille par une journée de canicule.
"Lorsqu'on commence à chercher au-delà de chez soi ce qu'on a perdu, y compris le vide, cette chose ultime que l'on peut revendiquer, le monde nous l'arrachera des mains"
"Tout semblait si parfait. Tellement fait d'espoir et d'exclusion arrivés à maturité. Mais Tony repérait de petits problèmes ici ou là - une gouttière décrochée que personne ne s'était donné la peine de fixer, une boîte aux lettres bourrée de prospectus que personne n'avait vidée - l'indice que tout n'allait pas si bien, que les gens ne pouvaient avoir une véritable idée de ce qui se passait derrière cette porte"
Notre père : un père caché par ses filles, en période de guerre.
La maîtresse de quelqu'un, l'épouse de quelqu'un : Karen était la maîtresse d'un homme. Elle vit tranquillement. Et pourtant, tout est gore et bizarre dans cette nouvelle.
"La vaste dentelle de la décomposition étendait son voile terrible à travers le pays"
Virée : il emmène sa grand mère en voiture.
La saisie : elle tombe amoureuse d'une maison.
Vieil homme disparu : les recherches se poursuivent : un vieillard et un petit garçon, qui sont-ils ? Où vont-ils ensemble ? Et pourquoi les personnages autour d'eux sont toujours les mêmes ?
La barge : elle a lâché sa poupée, une autre a pris sa place.
Monument aux morts : un ange veille sur les enfants morts dans un incendie
Tu vas mourir : une fille doit l'annoncer à son père.
Le bâton fleuri : ils vont se marier. Elle est plus âgée. Est-ce un problème ?
Les prisonniers : elle se réveille et tente de retrouver ses mots, des visages, des prisonniers.
ça doit être comme ça, en enfer : elle fait la queue alors que ses invités l'attendent et que son mari vient de renverser un enfant.
Le don : elle peut abréger des souffrances.
"Si un inconnu vous aborde pour vous demander de transporter un objet à bord d'un avion" : Elle attend son vol et accepte une petite boite d'un inconnu.


Des nouvelles étranges, ciselées, poétiques, aux images étonnantes et belles, qui se finissent souvent avant la fin. A nous d'imaginer ce qui suit. Et c'est souvent terrible ce qui est suscité par l'abrupte fin. 

lundi 15 mai 2017

Mariées rebelles

Wild brides, c'est le premier recueil de poésie publié de Laura Kasischke. Et le premier qui nous est traduit en français. Mais en nous proposant les textes originaux en face (ce qui est super chouette). Du coup, tu lis en anglais, tu apprécies le rythme, le choix des mots, l'ambiance bizarre (oui, dans sa poésie aussi) et puis tu jettes un oeil au français pour les mots qui t'ont échappés. Et tu avances tranquillement dans le recueil. Parfois, tu frissonnes. Parfois, tu trouves ça glauque. Parfois, tu ne comprends pas tout. Tu te repères avec Médée, qui coupe en quatre le recueil. Tu croises des femmes, des épouses, des familles. C'est malsain. C'est eros et thanatos en banlieue. Mais c'est puissant !

J'ai envie de vous mettre quelques extraits, de vous encourager à découvrir ce recueil. J'aurais pu en mettre bien plus, mais il faut choisir ! Parmi ceux que j'ai beaucoup aimé aussi il y a Palm, After my little light, I sat in the dark, Bells of ice, Passion, The sorceress and the wife.


Massacre of the Innocents (after Pieter Brueghel)

Pale rubies dripped from the branches
like red gems of ice, and Rachel
was weeping. And the cold
snow of Bethlehem, of Flanders.
The soldiers moved slowly
as a forest, confused
and eager as metal animals. Herod
was sleeping. Rachel
refused to be consoled. Hide
the childrens, the cried. Hold
the babies higher. But 
the world was unraveling. The future
had found them. The pond
was frozen sharp
and white as a wing.
And no one saved them. No. God
fled to Egypt, by donkey
through the snow, cold
snow of Egypt, of Flanders, of France.
A star was seen exploding
in the East, precisely
over themselves. They could have hidden, but
no angel appeared
to them. The soldiers arrived
grey and still, and their mothers
pleaded, and a voice was heard,
too late and wailing. In the cold
snow of Oklahoma,
or Dachau, or Peru. Wailing
and loud lamentation.
An old man got down on his knees
and begged to have
the baby back. Cape
of Good Hope.

Porch

When she died I believed that she was dead, but now
we meet each night in a world between ourselves
where she is more alive
than I have ever been.

On the front porch we talk
Baldung Grien, trois âges de la vie, 1510and rock in the wicker rockers
that ruined in the rain
even before she had gone.
The dead we love enter
the earth from here :
It is night, the front porch
between a meteor storm
and the new grass growing.

The yard is full of sweat-pea
and poison sumac, bittersweet
and brimstone.
The summer before
and all the summers since

are over and have never been.

In space the stars turn
to ash and incandescence, 
but it's too much to try to understand.
She says, Someday you'll learn to see
with all your eyes.

This amazes me.
My breath light is burning down but hers
has turned inward, become
truly lucent,
purely life.
She pulls her nightgown down
to show me the scars again
where they let death out of her.

I turn my head :
too bright, too beautiful.

She laughs. She says,
You're still the weaksister, the one
who was meant to die.

When I wake up
I need to believe -

Though - once I watched a swan die
of a fishhook caught in her throat.
In that still black river 

she seemed to sing
but it was pain that peeled
the notes from her.

Maybe that's all it is
to dream about the dead.

The bride between them

That night his bride's face
becomes the moon's surface
in his bed. Between dreams
he is climbing
the narrow step to her.
She wakes that night,

saying :

Now, think out
into all that might happen
to us. What it means, the future.
We'll look back later and remember
how it was tonight,
not knowing.

The house fills up with winter
months later. He sweeps up
the fireplace, afraid 
to find something
still alive among the ashes.
She is gone, fallen
into the bed of a man
he knows and loves.
Her bridal dress burns black.

Years ago, at any wedding
in any room full of people,
he would not have known
how a man's best friend
could become his bitter enemy,
how the eyes of the woman
he would love would look
moon-cold and closed.

He would not have known 
that to crawl up to the black, sad
sleep of love
is not to want to live.
His own ghost glowing there. 

In any room full of people
there are already two or three
wearing funeral shrouds
beneath their wedding clothes.
There is one at the altar
who will hold a knife 
to the throat of a friend.
A woman who can forget anything.
Two men who might share
the bride between them. 

The wind is cold.
Two dark cats claw in the snow.
He stands at the window
and understands
how one sweet creature
could gnaw another to death. 

mardi 4 février 2014

Eden Springs

Grande fan de Laura Kasischke, j'avais très envie de lire son très court roman (novella pour être précise) sur une secte du début du XXe siècle. A ma connaissance, ce livre n'a pas encore été traduit en français (mais il est très lisible en VO). 


1903, Benton Harbor (Michigan) accueille Benjamin Purnell qui y fonde la Maison de David. Le charismatique jeune homme annonce que seuls les membres de sa communauté, Eden springs, parviendront à la vie éternelle. Avec leur corps et leur chair. Le leader est rejoint par des disciples venus du monde entier, la secte s'étoffe et grandit. La communauté cultive vignes et vergers. C'est un peu le paradis sur terre. Bien sûr, il y a des règles : chacun doit rester chaste, ne pas manger de viande, etc. Quelques années après sa fondation, la Maison de David diversifie ses activités et ouvre un parc d'attraction et un zoo. Cela ne semblait pas forcément contradictoire avec la joyeuse philosophie de cette secte. 
Néanmoins, le vers est dans le fruit... Benjamin n'est-il pas trop beau et charismatique ? Ne plait-il pas trop aux jeunes filles ? Et qui est cette jeune femme que le fossoyeur a enterré en croyant ensevelir une vieille dame ? 

Laura Kasischke propose ici un roman illustré de photos et de cartes postales de cette Maison de David (qui a réellement existé et dont le parc d'attraction vient d'être remis en activité). Elle parsème son texte d'extraits de journaux. Et nous propose de pénétrer dans cette communauté au bord du déclin. Nous rencontrons les jeunes vierges qui entourent Benjamin, la vieille Cora Moon qui le conseille, la belle et rebelle Lena qui veut fuir les lieux. Le puzzle se met en place. Certaines pièces nous déconcertent voire nous dérangent : les victimes seraient-elles aussi coupables ? Mais l'ensemble fait sens. 
On retrouve dans ce texte le style cru de Laura Kasischke. On y lit le thème de la décomposition, très présent dans ses autres romans, cette pourriture sucrée des fruits trop mûrs. L'atmosphère est mystérieuse et malsaine mais pas aussi pesante que dans ses derniers écrits. Il y a ici une subtilité presque perverse qui nous fait imaginer ce que l'auteur tait.

Bref, le thème de ce livre et son traitement, un peu différent de ce à quoi Kasischke nous a habitué, m'ont beaucoup plu. J'ai été fascinée par cette secte. J'ai aimé cette façon de présenter les personnages par quelques facettes et de nous laisser imaginer le reste, de confronter roman et réel, de ne pas donner de solution mais de laisser le lecteur trancher.

samedi 16 novembre 2013

Esprit d'hiver

Cela fait plusieurs jours que j'ai terminé le dernier roman de Laura Kasischke. Et je ne suis pas sûre d'être tout à fait remise. Laissez-moi vous décrire les symptômes : une envie de le dévorer depuis des mois, une lecture d'une seule traite, une prostration une fois la dernière page tournée, une relecture de cette page le lendemain matin, puis le jour d'après...


J'ai rarement ressenti de façon si physique l'effet d'un roman. C'est comme si j'avais pris un coup ou vu une scène traumatisante. Et pourtant, ce n'est pas non plus si fracassant cette révélation finale : Kasischke sait distiller des indices qui pourraient laisser entendre que... Mais le lecteur est tellement entraîné par le flot qu'il se fait avoir. Bref, la narration est diablement bien menée.

Le plot ? Huis clos entre une mère et sa fille, adolescente. Un jour de Noël. Alors que la région est bloquée par une tempête de neige. Oui, ce n'est pas terrifiant à première vue, c'est même assez banal, voire cliché. Et pourtant... Le petit détail en plus : la jeune fille, Tatiana, a été adoptée en Russie à la naissance.

Oui, on reste dans une maison américaine, dans un lotissement américain et dans une ambiance américaine très Desperate Housewives. Mais avec une maîtrise psychologique puissance 1000. Et une tension dans l'écriture qui gagne le lecteur sans qu'il ne puisse jamais prendre du recul. Je ne sais pas si j'aime cette sensation d'être prise en otage par un roman. Mais il faut avouer que c'est un réel tour de force. 

Avec ces quelques jours de recul, je puis vous assurer que j'ai beaucoup aimé cette lecture. J'ai aimé être bouleversée. Certainement le meilleur roman de l'auteur à l'heure actuelle ! 
Et pourtant, les autres sont très bons aussi. Vous trouverez quelques billets sur le blog :

Ma première rencontre avec Kasischke 
Celui que je prête aux copains qui veulent la lire mais pas que ce soit trop long 
Celui qui quitte les banlieues des US pour le Mexique 
Celui d'une mère disparue... d'une fusillade... d'une épidémie... et de fantômes 
Son premier roman 

Merci à PriceMinister pour l'envoi !

jeudi 29 août 2013

A Suspicious river


Eh non, je n'ai pas encore lu tous les Laura Kasischke ! Pourtant, c'est une auteur que j'adore. Mais depuis que j'ai dévoré (inconsciente que j'étais) tous les Zola ou les Stendhal sans que jamais ils n'en sortent de nouveaux, je suis un peu plus patiente. Je me garde des belles découvertes pour plus tard. Bref, voilà le pourquoi de cette lecture que j'aurais pu faire depuis des années. 

Leila est une jolie jeune femme. Elle travaille dans un hôtel. Elle vit avec Rick. Et elle se prostitue. 
En parallèle de ses aventures actuelles, certains chapitres nous font découvrir Bonnie, la mère de Leila. Et petit à petit, s'écrit l'histoire de la jeune femme.
Je ne souhaite pas trop en dévoiler mais sachez que, comme souvent avec Kasischke, on est face à une héroïne qui semble regarder ce qui lui arrive de l'extérieur. Est-elle touchée ? concernée ? On en douterait presque au ton détaché employé.
Et comme souvent, les images macabres et malsaines dansent dans le texte. 

Une histoire banale en apparence, dans une petite ville américaine, qui prend des allures de drame... Brillant ! 


lundi 7 mai 2012

Les Revenants

Entre Somoza et Kasischke, c'est un peu la période des valeurs sûres et des bons moments. 
Le dernier opus de la dame m'a tellement emportée que je n'ai pu le lâcher de la soirée : commencé le matin, je l'ai fini le soir même. Il faut dire qu'avec ces histoires de fantômes, l'auteur sait accrocher ses lecteurs.

Juste un mot sur le principe du roman avant de vous déballer l'histoire : les chapitres du passé et du présent se mêlent. La première et la seconde année universitaire de Perry et Craig s'entrecroisent allègrement, permettant de mieux accrocher le lecteur : que s'est-il donc passé pour que tout soit si semblable mais en même temps si différent ? 
La réponse, vous l'avez dans le prologue : un accident de voiture.

Craig et Perry se retrouvent colocataires et font leur rentrée universitaire. Perry bosse. Craig fume, bouquine et regarde Nicole. Nicole, c'est une belle et brillante étudiante, issue comme Perry d'un petit bled, Bad Axe. Elle est fine, délicate, pure. Elle appartient à une sororité qui lui demande de rester sage sous peine de bizutage. Malgré leurs différences, Craig devient son petit ami. Et son meurtrier. Les amoureux de l'accident, ce sont eux.

L'année suivante, déprimé, Craig revient sur le campus. Perry est devenu son ami et le soutient dans cette passe difficile. D'autant plus que le deuil n'est pas évident à faire quand le fantôme de Nicole se met à hanter les lieux. 

Perry s'intéresse au problème et suit les cours de Mira Polson, spécialiste des rituels funéraires et des superstitions morbides. Quant à Shelly, prof de musique, on comprend mal ce qu'elle vient faire : elle a assisté à l'accident et tente de rétablir les faits. Quant au reste, je vous laisse le découvrir...

Dans un roman qui mène son lecteur de main de maître, peu de psychologie des personnages, toujours cette froideur distante, qui donne à chacun un rôle primordial. Et ce que chacun dit ou voit, prend les allures du vrai, du scientifique, même si l'ambiance glisse dangereusement vers le surnaturel. 

Encore une fois, une analyse superbe de l'adolescence, des réussites et des gâchis, de l'Amérique et de ses échecs, des rites... Et bien sûr, ambiance malsaine, images sanglantes, faune omniprésente, bien des contrastes pour ce roman qui ne se laisse pas réduire à une seule fin : surnaturel ou naturel, à vous de voir... Superbe !

jeudi 18 août 2011

La vie devant ses yeux

Laura Kasischke m'a encore épatée. Remarquable ! Étonnant ! Malsain. Une fin ambiguë. Je préfère vous l'annoncer dès ce début de billet car je sais que certains seront déjà récalcitrants à ces caractéristiques.
Le plot est plutôt simple. 

Nous sommes dans un lycée, petite ville des US, deux copines, Diana et Maureen, papotent dans les toilettes. Au loin un bruit peu identifiable. Qui se rapproche. Un homme s'encadre dans la porte et demande avec sadisme : "Qui dois-je tuer de vous deux ?"
La réponse ? Elle s'écrit dans ce roman.

Diana, jolie quarantenaire, mère d'une mignonne fillette, épouse modèle, coule des jours heureux dans cette petite cité. Elle a une grande qualité, c'est une Bree, sens du contrôle, de la propreté, de la morale, elle est rigide et droite. Artiste mais pas folâtre, elle est satisfaite. Pourtant, de petits détails, des flash back, polluent ses jours. Des jeunes gens inconnus qui profitent de la piscine des voisins, des mots d'insulte, un chat qui rappelle étrangement son précédent... De petites anomalies qui pourrissent un peu la vie, qui questionnent, mais jamais longtemps.

Je n'ira pas jusqu'à dire que c'est un roman d'ambiance car on est happé par la question initiale : qui a survécu ? Comment ? Et pourquoi le passé rattrape-t-il tout à coup le présent ? Et comment notre héroïne peut-elle vivre avec ses crimes ? 

Comme toujours, un roman mené de main de maître par Laura Kasischke. Et qu'il ne me reste plus qu'à découvrir en VO si je suis trop en manque car j'ai fait le tour de ses oeuvres traduites.

mercredi 16 décembre 2009

Un oiseau blanc dans le blizzard

Kat est une adolescente de l'Ohio. Elle vit dans une banlieue à la Desperate Housewives avec sa mère et son père. Enfin avec son père car sa mère a disparu. Nous suivons Kat pendant trois ans, jusqu'à ce qu'elle retrouve sa mère. Que se passe-t-il pendant trois ans ? A vrai dire, pas grand chose car Kat est toujours tournée vers son passé. Elle revit son adolescence avec sa mère qui ne cessait de critiquer son poids. Elle regrette ce temps où Phil, son copain, l'embrassait et la touchait encore. Elle analyse la triste vie de sa mère, dans sa petite maison trop propre avec son époux grossier.

Mais ce qui compte ici n'est pas tant l'histoire insignifiante de cette adolescente aux cauchemars affreux que l'ambiance malsaine et mystérieuse qui monte en puissance. De petits détails interpellent.


Kat semble tout d'abord pareil à ces autres héroïnes de Laura Kasischke, sans sentiments, sans morale, froides. Mais ce n'est pas vraiment ça. Elle déteste sa mère et ses horribles piques, donc elle éprouve quelque chose. Elle s'interroge. Elle est sujette à une crise de larmes, à des cauchemars récurrents, à une certaine nostalgie.

Encore une fois, Kasischke nous entraine dans un univers lissé mais moisi de l'intérieur, où la mort, la décomposition et les détails malsains affleurent et perturbent l'équilibre général. On est ici proche d'A moi pour toujours... et j'aime bien ça !

mercredi 14 octobre 2009

La couronne verte

J'ai cédé à la tentation Kasischke à la bibliothèque.

Comme dans Rêves de garçons, l'histoire est centrée sur trois filles. Ces adolescentes partent en vacances avant de rentrer à la fac. Elles quittent le printemps pluvieux de l'Illinois pour les plages mexicaines.

Terri se fond tout de suite dans le moule. Elle flirte, boit, bronze et profite des plaisirs de l'hôtel club. Anne et Michelle se sentent moins à l'aise qu'elle dans cet univers. Elles rencontrent un homme qui a l'age de leurs parents et propose de les accompagner et de les guider dans les ruines de Chichen Itza. Si Michelle est sous le charme de leur guide et suit parfaitement la visite, Anne est plus méfiante et se rappelle, un peu tard, toutes les recommandations familiales.

Encore une fois, un livre entrainant ! Et un jeu sur l'ambiguïté, la surprise, le retournement de situation avec une montée progressive de l'angoisse et de l'inévitable. Un roman à deux voix qui m'a semblé un peu moins abouti que les autres mais qui restitue bien l'ambiance malsaine et inquiétante de l'auteur.

jeudi 25 juin 2009

Rêves de garçons


Quand le livre de poche m'a proposé cette lecture, je me suis jetée dessus. J'avais adoré Kasischke dans A moi pour toujours. J'ai retrouvé cette même ambiance dans ce court roman.

Trois pom-pom girls partent dans un camp de vacances. Kristy, Kristi et Desiree évoluent dans un monde qui leur sourit. Elles sont jolies, elles sont sympathiques, elles sont intelligentes sans être brillantes, elles sont riches... Elles sont américaines et jeunes. Et monstres d'égoïsme.
Desiree est une salope nymphomane très jolie.
Kristi une capricieuse fragile et frivole.
Kristy est la bonne copine populaire, moins sexy mais plus sage.

Tout cela pourrait être prétexte à des mièvreries mais, très vite, une atmosphère malsaine et une attente s'installent. Le lecteur guette le moment où tout va basculer car il plane sur ce camp l'impression qu'une catastrophe menace. Et si l'on a des doutes, l'introduction façon "fais moi peur à me raconter une histoire atroce autour du feu de camp" nous a bien mis dans l'expectative. Le malaise concerne le rapport de ces filles et plus particulièrement de Kristy, la narratrice, à deux garçon qu'elles ont croisé. Kristy leur a souri, comme une miss Amérique bien élevée. Peut-être aurait-elle pu s'abstenir...

Encore une fois, la narratrice se met dans des situations ordinaires mais pas banales. Comprenez qu'elle va se confronter à elle-même dans un environnement hostile. Et que cela va vous étonner ! Bonne lecture.

mardi 30 décembre 2008

A moi pour toujours

Ce roman de Laura Kasischke m'a été envoyé par le livre de poche. 

C'est Ys qui m'a donné envie de le remonter sur ma PAL. Et j'ai profité des vacances pour le dévorer. Je vous préviens, c'est un livre qu'on ne peut lâcher avant la fin.

Sherry Seymour est professeur dans une petite université. Quarantaine éclatante de santé et de beauté, elle vient de laisser son fils partir en Californie pour les études, son père est en maison de retraite et sa vie sexuelle avec son mari est à nouveau active. Surtout depuis qu'elle a reçu un petit mot d'un admirateur dans son casier. Du petit mot, cela devient une puis plusieurs lettres. L'excitation de l'époux augmente. Il demande à sa femme de prendre un amant. En même temps, son fils Chad devient plus distant alors qu'un de ses anciens amis, Garrett, prend une nouvelle place dans la vie de Sherry. Son amie Sue semble la battre froid. En arrière plan, les animaux sauvages offrent un curieux spectacle : vautour fondant sur leur proie, biche morte et pourrissante...

Un roman introspectif prenant, dans lequel on regrette la place omniprésente du sexe, assez malsaine, mais en même temps cœur du roman et des interrogations de Sherry. Et un suspense haletant jusqu'aux derniers paragraphes !