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jeudi 24 mars 2022

Rire avec les anciens

J'ai repéré depuis plusieurs années cette collection Signets des Belles lettres. La présence de ce titre de Danielle Jouanna à la bibliothèque m'a enfin permis de la découvrir.  

Le principe : une thématique principale, ici le rire, déclinée en sous-thèmes, une intro, des extraits choisis et voilà ! C'est une anthologie de textes grecs ou romains qui font sourire voire rire. Au programme, des bien connus tels qu'Aristophane, Plaute, Pétrone, Lucien ou Martial voire Ovide. D'autres moins attendus comme Homère ou Platon et Tite-Live. Et puis d'autres, oubliés ou mal connus que les extraits permettent de rencontrer. Est-ce que nous rions toujours des mêmes choses ? Eh bien oui, ou en tous cas, il y a des histoires antiques qui peuvent toujours nous faire rire : les histoires de quiproquos ou de mauvaise foi, les histoires d'hommes et de femmes, les caricatures, les sujets de la vie quotidienne ou mythologiques...

Une jolie façon de renouer avec les textes antiques que j'affectionne, qui m'a donné envie de relire ou de me replonger dans les versions intégrales des textes ! 

mardi 28 septembre 2021

Quelques sorties avec pass...

Voilà bien longtemps que je n'ai pas parlé des sorties théâtre, musée, ciné... Séance de rattrapage !

Dune

Un film qui rend justice au livre, à son ambiance et à ses personnages ! Par contre, on en a pour des années à se faire toute la série au rythme de ce premier opus.


Nomadland

Documentaire sur les dessous du rêve américain, sur les précaires, les retraités qui doivent travailler ou vendre leur maison. On suit l'héroïne à travers ses contrats saisonniers, vivant dans son van, avec une grande liberté mais aussi peu de sécurité. Elle est attachante, traverse des endroits magnifiques et s'interroge sur sa place dans la société.



Le discours

On y est allés parce qu'on aime bien les BD de Fabcaro et son humour. C'était sympa mais sans plus de suivre cet homme qui doit préparer un discours de mariage, coincé dans une réunion de famille, avec son ex qui ne répond pas à ses messages.


Interdiction de fumer

Joué par une troupe d'amateurs, c'est une pièce absurde et drôle qui se joue au Funambule. Fumer est interdit, mais quelques fumeurs se retrouvent sur le toit de l'entreprise pour s'adonner à se péché mignon. Sauf qu'il est tout à fait déconseillé de fumer dans cette drôle de société - et qu'on découvre ainsi des morceaux de vie des personnages (divorce, deuil, ambitions professionnelles, relations amoureuses etc.)


Bio

Ce n'est peut-être pas la première fois que je vous parle des spectacles d'impro de la compagnie Eux. On est allé les revoir et on a encore été bluffés par leur talent ! L'idée est simple : le public propose un nom, une profession et un lieu que les trois comédiens vont utiliser pour nous conter l'histoire d'un héros anonyme. C'est inventif, drôle et mené tambour battant : à ne pas manquer.


Une histoire d'amour

On a renoué avec Michalik avec ce spectacle qui ne manque pas de rythme non plus. Cinq comédiens sur scène nous content une tragique histoire d'amour, une histoire belle, parfois drôle et surtout touchante.


Le petit coiffeur

Une histoire touchante également que ce morceau de la Libération - et pas les moments les plus glorieux. Il est question d'amour, de femmes, de peinture, de collaboration et de résistance.

lundi 11 janvier 2021

J'ai rêvé la révolution et Comédies tragiques

Deux pièces de théâtre de Catherine Anne, chacune intéressante et engagée dans son genre. L'une est plus féministe, l'autre plus sociale. Toutes deux parlent de droit et d'égalité. 

J'ai rêvé la révolution
Une femme, en prison, pendant la Révolution française. Elle semble être là par erreur. Avec le soldat et sa mère, parfois, elle discute mais ce n'est pas très autorisé. Elle écrit aussi. Certains tentent de la faire sortir de prison, mais elle a trop confiance en ceux qui vont la juger pour cautionner une fuite. Olympe de Gouges en prison, parlant d'amour, de mort, de gouvernement et de société...

Comédies tragiques
Dans un monde où la rentabilité est maître mot, des petites scènes viennent explorer la lutte des individus pour exister. Il y a ceux qui manifestent, ceux qui font la queue au Pole Emploi, ceux qui décident pour les autres, les machines qui remplacent mal les hommes, bref, plein de situations d'aujourd'hui et de demain, vues avec humour et lucidité. 



mercredi 4 novembre 2020

Les brigands

Cette pièce de Friedrich von Schiller était dans ma LAL depuis des années. C'est grâce à Babelio que j'ai enfin franchi le cap.

Terrible histoire de famille, qui nous fait entrer dans la violence du Romantisme allemand. Maximilian von Moor et ses deux fils, Franz et Karl, sont au centre de l'histoire. Franz annonce à son père combien Karl est un débauché, ce qui conduit à son reniement. Franz est un sacré manipulateur, qui cherche à récupérer l'héritage de son frère ainsi que sa fiancée. Très noir, il fait croire à la mort de Karl puis de Maximilian. Quant à Karl, il se fait chef d'une bande de brigands, sorte de Robin des Bois. 

Bien entendu, tout cela se termine affreusement mal pour tout le monde. C'est violent, c'est manichéen, c'est sans filtre. Puissant !

lundi 19 octobre 2020

Ça ira (1) La fin de Louis

Je poursuis ma découverte de Joël Pommerat avec cette pièce sur les premiers mois de la Révolution française, de la réunion des États Généraux au déménagement du roi et de l'assemblée à Paris. La prise de la Bastille, la déclaration des droits de l'homme, émaillent le texte mais ce n'est pas le plus important. Ce qui est proposé, ce sont les débats de l'assemblée, les liens avec le roi et ses ministres, les comités de quartier. Ça pourrait sembler inintéressant à première vue, tous ces hommes et femmes qui débattent, mais il n'en est rien ! Ces députés construisent la Révolution devant nous, sans en avoir vraiment conscience, oscillant entre réformer la constitution et réagir aux émeutes. Et si le contexte rappelle celui de la Révolution, ce n'est pas un texte historique à proprement parler : seul Louis rappelle le roi... mais avec qui on peut prendre des selfies ou qui reçoit des coups de téléphone.
Construit par Pommerat avec une équipe de comédiens improvisant sur les thèmes avant de figer le texte, il est tout à fait vivant et lisible. Hâte de le croiser un de ces jours au théâtre !


dimanche 27 septembre 2020

Révolte dans les Asturies

Cet ouvrage d'Albert Camus est de ceux que je n'avais pas lu dans mon adolescence, temps où j'ai dévoré ses œuvres. Oui, j'ai mangé des classiques au kilomètre entre 12 et 22 ans, chacun son vice ! Et j'aime bien y revenir maintenant :) Bon, ce titre n'est pas de ceux que je retiendrais. 

Alors cette courte pièce n'est pas seulement de Camus mais aussi de Jeanne-Paule Sicard, Bourgeois et Poignant, c'est une oeuvre collective en quatre actes, qui retrace une révolte ouvrière de 1934 en Espagne. C'est bien sûr une pièce engagée politiquement et actuelle (écrite en 1935), dont la représentation a été interdite à sa publication.  

On est du côté des révoltés, et l'on suit les débuts de la grève des mineurs communistes, les hommes qui se sacrifient à une cause, et qui sont écrasés dans le sang. Tout se passe autour d'un café, avec une grande place donnée à la radio qui informe de la pensée officielle. Il y a peu de textes et de personnages, c'est plus une base. Pas le temps de s'attacher aux personnages, on a à peine le temps de les connaitre et l'action va vite. C'est assez sec, très centré sur le politique.

dimanche 13 septembre 2020

Fates and Furies

 Livre de Lauren Groff noté à sa sortie, lecture repoussée, un peu poussive et maintenant terminée. 

De quoi ça cause ? Mathilde et Lancelot (dit Lotto), c'est le couple parfait ! Il est brillant, elle est superbe. Il écrit des pièces, elle gère la maison. Ils font la jalousie de leurs amis - et de la mère de Lotto, Antoinette. Mais sous leurs dehors lisses et parfaits, quelques ombres. 

Construit en deux parties, Lotto d'abord puis Mathilde, le récit est chronologique pour Lotto et regorgeant de flash back pour Mathilde. 

Lotto, fils choyé, ayant perdu son papa, vit avec sa mère et sa tante. Il a des fréquentations douteuses, est envoyé en pension, chope toutes les filles qui passent avant son coup de foudre pour Mathilde - et son mariage. Entretenu par sa femme avant de trouver sa voie, de comédien à dramaturge, il brille tant qu'il est au centre du monde. 

Mathilde, c'est une femme pure et discrète nous dit Lotto. Et puis, quand on découvre Mathilde, dans la 2e partie, on comprend mieux son comportement - et sa colère latente. Je ne vous en dirai pas plus sur elle, c'est la partie la plus intéressante du roman.

Ce que j'en pense ? C'est loin d'être le chef-d'oeuvre que l'on m'a décrit ! Oui, c'est une jolie pirouette que de montrer les côtés blancs puis noirs d'une vie de couple, de dévoiler mensonges et omissions, mais cela n'a rien de très original. Par contre, montrer combien l'on voit l'autre tel que l'on est, comment Lotto, aveuglé par son propre ego, est incapable de voir qui est sa femme ou comment Mathilde, si discrète, est bien plus qu'une gentille muse, ça l'est déjà un peu plus. La langue était à la fois vulgaire et pompeuse - quel intérêt de décrire les scènes de sexe de Lotto ? Je crois que c'est ce qui m'a le plus gênée avec l'arythmie du livre. Et les personnages me sont restés antipathiques, du début à la fin, creux malgré tous les efforts pour leur donner une histoire, une psychologie. Peut-être parce qu'on reste au théâtre ou dans son univers ? Lotto et Mathilde ne sont-ils pas uniquement des acteurs, des marionnettes présentées au lecteur ? J'ai l'impression qu'on voit les ficelles.

jeudi 21 mai 2020

Andromaque

Aurais-je relu Racine sans le challenge de Babelio, pas sûre ! Je crois que je préfère le voir joué. Et pourtant, il n'était pas désagréable du tout de replonger dans cette tragédie. Je l'ai étudiée en 4e, rapidement, relue en prépa, et cette année encore. J'apprécie beaucoup la langue du XVIIe siècle, les alexandrins, les personnages antiques, le jeu des passions... bref, c'était un plaisir que de replonger dans cette pièce.

L'intrigue en est simple. Troie est tombée. Andromaque a vu mourir Hector, qu'elle aime toujours, et a sauvé Astyanax. Elle est captive de Pyrrhus qui l'aime mais doit épouser Hermione, laquelle l'aime mais est aimée d'Oreste.
Oreste, envoyé par les grecs pour écarter et tuer Astyanax et pour encourager le mariage d'Hermione et Pyrrhus, aura un peu de mal à remplir sa mission, pris dans un dilemme entre amour et politique. Qui est partagé par les différents personnages de la pièce. Et les oscillations de la passion habitent les personnages tout au long des cinq actes. Evidemment, tout cela finit très mal.

Ce que j'aime particulièrement, ce sont les hésitations d'Andromaque dans l'acte IV et ses échanges avec Céphise. Je vous partage quelques extraits que j'apprécie !

"Phoenix. Vous aimez : c’est assez.
Pyrrhus. Moi l’aimer ? une ingrate
Qui me hait d’autant plus que mon amour la flatte ?
Sans parents, sans amis, sans espoir que sur moi,
Je puis perdre son fils ; peut-être je le doi.
Étrangère… que dis-je ? esclave dans l’Épire,
Je lui donne son fils, mon âme, mon empire ;
Et je ne puis gagner dans son perfide cœur
D'autre rang que celui de son persécuteur ?"
"Pyrrhus. Pour la dernière fois, sauvez-le, sauvez-vous.
Je sais de quels serments je romps pour vous les chaînes,
Combien je vais sur moi faire éclater de haines.
Je renvoie Hermione, et je mets sur son front,
Au lieu de ma couronne, un éternel affront.
Je vous conduis au temple où son hymen s’apprête ;
Je vous ceins du bandeau préparé pour sa tête.
Mais ce n’est plus, Madame, une offre à dédaigner :
Je vous le dis, il faut ou périr ou régner."
"Andromaque. Dois-je les oublier, s’il ne s’en souvient plus ?
Dois-je oublier Hector privé de funérailles,
Et traîné sans honneur autour de nos murailles ?
Dois-je oublier son père à mes pieds renversé,
Ensanglantant l’autel qu’il tenoit embrassé ?
Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle
Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle.
Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants,
Entrant à la lueur de nos palais brûlants,
Sur tous mes frères morts se faisant un passage,
Et de sang tout couvert échauffant le carnage.
Songe aux cris des vainqueurs, songe aux cris des mourants,
Dans la flamme étouffés, sous le fer expirants.
Peins-toi dans ces horreurs Andromaque éperdue :
Voilà comme Pyrrhus vint s’offrir à ma vue ;
Voilà par quels exploits il sut se couronner ;
Enfin voilà l’époux que tu me veux donner."
"Hermione. Quoi ? sans que ni serment ni devoir vous retienne,
Rechercher une Grecque, amant d’une Troyenne ?
Me quitter, me reprendre, et retourner encor
De la fille d’Hélène à la veuve d’Hector ?
Couronner tour à tour l’esclave et la princesse ;
Immoler Troie aux Grecs, au fils d’Hector la Grèce ?
Tout cela part d’un cœur toujours maître de soi,
D’un héros qui n’est point esclave de sa foi."

mercredi 25 mars 2020

La terre qui ne voulait plus tourner et Autrefois, aujourd'hui, demain

Sortie de PAL pour ces deux pièces de théâtre de Françoise du Chaxel. Destinées aux enfants, elles peuvent aussi se lire ou se jouer plus grands !

La terre qui ne voulait plus tourner
Imaginez que la terre, exaspérée de nos bêtises, s'arrête de tourner, qu'une partie du monde soit toujours au soleil et l'autre toujours dans la nuit. Oui, ce n'est pas loin du confinement finalement ! Une jolie histoire, avec pas mal d'humour, sur l'écologie. On y croise en guest-star la terre, la lune, le soleil et Mars !


Autrefois, aujourd'hui, demain
1945, 1965, 1989, 2009 avec des enfants et leurs grands-parents, qui se racontent ce qui existe, ce qui n'existe pas, ce qui se passe en France et dans le monde. Une réflexion sur le temps qui passe, l'âge, le progrès (ou non). 

Deux jolies pièces à lire, faire lire ou faire jouer !



mercredi 9 octobre 2019

Sorties des six derniers mois... oups, ça date !

Pour Sama
Documentaire filmé caméra au poing, essentiellement dans un hôpital, durant le siège d'Alep, c'est un film très dur. Waad et Hamza de 2011, dans l'enthousiasme du printemps arabe, à 2016, à la fin du siège d'Alep, c'est l'itinéraire de deux résistants et deux rescapés. Elle est journaliste, il est médecin. Et elle nous livre des images crues, dures, d'enfants morts sous les bombes, de familles en deuil, coincées dans une ville fantôme. Un documentaire qui laisse sans voix.

Nous les arbres
A la fondation Cartier, une étrange expo sur les arbres, à travers des artistes et des scientifiques. Expo dans l'air du temps, qui réunit des œuvres contemporaines variées, provenant notamment de communautés indigènes du Paraguay et du Brésil (youpi). Représentations des arbres et liens entre la nature et les créations humaines sont au centre de la visite. Le parcours n'est pas forcément très clair mais c'est une belle promenade entre les dessins de Francis Hallé, les films de Depardon et les artistes du Chaco !

Les hirondelles de Kaboul
Magnifique film d'animation, aux images aquarellées et douces, qui contrastent fortement avec le fond de l'histoire : la vie d'une jeune femme à Kaboul, sous les talibans. Mohsen et Zunaira, deux intellectuels, vivent ensemble, ils s'aiment. Zunaira, cloîtrée chez elle, dessine à longueur de temps. Mohsen erre dans les ruines de l'université et participe à une lapidation. De ce geste et des humiliations des soldats, une dispute s'ensuit à l'issue de laquelle Mohsen meurt. Zunaira est emprisonnée mais Atiq, le gardien de prison, ne reste pas insensible à ses charmes. Un film très esthétique !

Amazonie : Le chamane et la pensée de la forêt
C'est une expo toujours visible au château des ducs, à Nantes. Expo de plumasserie exceptionnelle : les parures sont dingues ! L'objet de l'expo, ce sont les peuples indigènes d'Amazonie, qui luttent pour conserver leurs terres et leur droit à vivre dans la forêt. Ce sont leurs chefs qui en parlent, à travers plusieurs vidéos qui parcourent l'expo. Pensée par peuple, dont je n'ai malheureusement pas retenu tous les noms, on découvre à la fois les armes, des ornements et quelques éléments sur la vie quotidienne de chacun. Plus intéressant esthétiquement qu’anthropologiquement.

Rock ! Une histoire nantaise
Toujours au château des ducs de Nantes, c'est une histoire du rock à Nantes depuis les années 60 à nos jours. Ce sont des groupes, des lieux, des chansons, offertes chronologiquement. Avec un système d'ampli assez amusant pendant la visite et plein de noms que j'ignorais totalement !

Paris Romantique
Au Petit-Palais et au musée de la vie romantique, on parcourt les courtes mais foisonnantes années de 1815 à 1848, en s'arrêtant dans les divers quartiers de Paris. C'est passionnant - mais on n'avait pas prévu assez de temps, du coup fin du parcours en 4e vitesse. On part des Tuileries, du Louvre et du Palais Royal, les lieux du pouvoir politique et économique pour aller vers le Paris des Révolutions et des plus pauvres. Les nouveaux lieux intellectuels et artistiques comme la nouvelle Athènes sont évoqués, plus spécialement au musée de la vie romantique avec les salons. Une expo passionnante entre art et histoire !


Muse
Concert au Stade de France avec foule d'effets spéciaux. C'est un peu too much, non ? Même si ça fait toujours plaisir de retrouver ces artistes.

Parasite
Il est rare que je me sente mal au ciné, mais ce film - et la chaleur de la salle - m'ont épuisée. Cette histoire de famille pauvre qui s'incruste chez les riches fait passer par bien des émotions. Est-ce juste ou injuste ? Est-ce drôle ou pitoyable ? Est-ce gore ? Est-ce moral ou non ? Et finalement, à quoi ça sert la morale ? Un film esthétiquement très réussi, dont on sort avec des questions !

A gospel Feast par Diony'sVoice
Concert de Gospel hyper chouette par un jeune groupe.

Mes souliers sont rouges
Très belle soirée de concert au café de la danse avec le groupe reconstitué, des nouvelles chansons, toujours des souliers rouges et de la podorythmie. Et un petit plus avec l'accompagnement en langue des signes. De quoi danser la gigue toute la nuit !

Et pendant ce temps Simone Veille
Et si on rembobinait l'histoire du féminisme ? Des années 50 à nos jours par exemple. On suit trois femmes, et leur progéniture, dans la difficile libération féminine. Drôle, sans complexe, c'est un joli voyage que nous offre cette pièce.

Green Book
La tournée d'un musicien noir, Don Shirley, dans le sud de l'Amérique dans les années 60, n'est pas de tout repos. Tony Lip, engagé comme chauffeur et garde du corps, va découvrir les violences du racisme. Une belle histoire d'amitié et des moments édifiants.

Fernand Khnopff
Un de mes peintres chouchous depuis une expo au musée de Bruxelles... il y a des siècles ! J'ai eu beaucoup de joie à le redécouvrir à Paris au Petit Palais, même si j'avais oublié à quel point symbolisme et onirisme peuvent côtoyer mysticisme chelou. La scéno est superbe, dans un décor fin de siècle, et le parcours thématique permet d'observer les portraits, paysages, sculptures et peintures du rêve, d'Hypnos etc. chers à l'artiste. Belle rétrospective d'un peintre méconnu, dont j'aime l'onirisme et la touche ouateuse. 

A la bonheur
Au théo théâtre, voyage farfelu d'un clown qui nous vend du bonheur. Pas emballée.

Fendre l'air
Sur l'art du bambou au Japon, voici une exposition du quai Branly qui m'a laissée de marbre. A croire que la vannerie et l'art de la tresse ne sont pas mes tasses de thé. De panier décoratif à sculpture, la place de ces œuvres de bambou évolue, au point que certains soient aujourd'hui trésors nationaux.

Heptameron, récits de la chambre obscure
J'avais beaucoup aimé les récits de Marguerite de Navarre. Imaginez-les repris ici par des comédiens, des musiciens et des chanteurs de pièces baroques. Décor dépouillé, histoires d'amour et de mort, voix pures, préparez-vous à vivre un rêve éveillé. Magnifique !

Seule(s) en scène
Cinq comédiennes sur scène, dans les années 60. Elles répètent une pièce où il est question de meurtre. Mais très souvent, elles dérapent dans leur propre réalité. Drôle et bien mené, avec des actrices attachantes.

Peintures des lointains
Au musée du Quai Branly, on découvre des peintures qui retracent les liens entre colonisateurs et colonisés, orient et occident, du XVIIe au XXe siècle. De l'émerveillement -que c'est exotique !- au racisme, il y a un peu de tout dans cette expo. Rien de bien nouveau du point de vue historique, mais des peintures étonnantes, peu vues - pas toujours géniales esthétiquement !

jeudi 29 août 2019

ça sera comme ça et autres pièces courtes

C'est un recueil de petites scènes par Claire Lasne Darcueil. 

ça sera comme ça : est composé d'interviews de jeunes femmes : comment voient-elles leurs vies ? Quels sont leurs rêves ? Les réponses attristent ou effraient...
Georges Marchall : il s'est marié et remarié. Et vient de planter la dernière amoureuse au pied de l'autel.
La consultation : Elle est chez le médecin. Et les rôles s'inversent.
La demande : C'est le matin de leur mariage. Ils s'avouent ce qu'ils se cachaient depuis le début de leur relation.
La  visite : Il visite la maison. Il s'y est visiblement passé quelque chose de grave. Elle lui fait visiter. On ne sait pas qui elle est.
Toi et moi : Ils attendent un train. Ils parlent d'eux à la troisième personne. C'est bizarre de laisser passer les trains.
Bach, toi et moi : Elle joue de la musique. Il est sur la table d'opération.

Ces textes courts, souvent sous forme de dialogues, sont ajustés et drôles. C'est clair, court, ça va droit au but. On est presque dans une nouvelle avec les points de suspension qui closent certaines scènes. Chouette à lire, doit l'être plus encore à voir jouer. 


lundi 13 mai 2019

45 ça va et Moman 10 fois

Je poursuis ma découverte de Grumberg avec ces dialogues qui débutent tous par "ça va ?". Ils prennent tous la même forme et conduisent souvent à des situations ubuesques entre personnes qui s'énervent, d'autres qui ne se reconnaissent pas, ne se comprennent pas... C'est absurde, parfois drôle. Et ça se décline aussi autour de "bravo" et "pardon".

C'est certainement sympa au théâtre, là, c'était juste répétitif.



J'ai aussi lu Moman 10 fois, où Moman et Louistiti dialoguent autour de la peur, de la faim, de l'ennui, des pourquoi, des méchants, des bobos, de l'école... bref de tous les petits maux d'un petit loup. Et Moman répond, raconte, fait rire pour que son petit Louis s'endorme, sorte du lit, aille à l'école. C'est drôle et tendre !

Une relation que j'ai préférée aux "ça va", avec pas mal d'inventivité, de douceur...  

mardi 9 avril 2019

Les courtes

Je ne sais pas si vous avez remarqué mais j'ai pas mal d'envies de théâtre en ce moment. J'ai embarqué plusieurs titres de Grumberg à la biblio. Je ne suis pas hyper emballée par ce recueil de courtes pièces, toutes baignées d'humour noir et grinçant. On y rencontre surtout des personnes de classe moyenne qui réagissent au regard des autres, au tourisme, à la chasse aux roux, au malheur, à la vocation d'un enfant... Les 15 pièces sont autant de regards sur la médiocrité et l'estime de soi des personnages. 


Michu : Un collègue met les gens dans des cases.
Rixe : quand un accrochage vire au meurtre.
Les vacances : une famille dans un restau à l'étranger, tensions autour de la carte et du pater familias.
Les rouquins : une chasse aux rouquins est lancée. Pour les détecter, rien de plus simple : l'odeur.
Les Gnoufs : un couple organise une soirée à thème. Des musiciens gnoufs arrivent mais ils ne correspondent pas aux attentes...
Maman revient pauvre orphelin : dialogue entre fils et...
Hiroshima commémoration : une victime et un soldat américain se rencontrent sur un plateau TV.
Nagasaki commémoration : une épicerie se fait braquer par un vieux soldat.
Commémoration des commémorations : à la télé, ce qui est bien, c'est qu'il y en a partout chez Marylou.
A qui perd gagne : finale entre deux femmes écrasées par le malheur.
Guerre et paix : la guerre commente les actes faits pour cette belle gosse qu'est la paix... et qui justifie tous les crimes.
Job : dialogue entre Job et Dieu.
La vocation : pour ce père, toutes les vocations sont acceptables sauf une.
Un jardin public : histoire de femmes et d'hommes trop beaux.
Pied de lampe : transformer sa femme en accessoire ou comment prolonger son mariage. 

lundi 1 avril 2019

Le petit chaperon rouge

Je suis dans ma période théâtre, j'en lis, j'en vois. Et je découvre petit à petit Joël Pommerat qu'une amie aime beaucoup. Ce texte est à destination d'enfants.

L'histoire du petit chaperon rouge, chacun la connait. Pommerat met l'accent sur le désir de la petite fille de sortir, toute seule. Et sur le chemin entre sa maison et celle de la mère de sa mère. Elle y rencontre le loup, bien sûr, mais aussi son ombre. Le tout porté par une jolie écriture, sans fioriture.



Histoire d'une petite fille qui veut grandir, qui découvre la vraie peur et non plus jouer à avoir peur. 

"La petite fille un jour avait voulu faire un cadeau utile à sa maman
lui offrir du temps
elle lui avait dit : tiens je te donne du temps maman
mais sa mère ne s'était même pas rendu compte du cadeau que lui faisait sa petite fille et tout était resté comme avant"

jeudi 7 mars 2019

Amphitryon 38

Vous connaissez l'histoire d'Amphitryon, dont la femme, Alcmène, est si belle que Zeus en tombe amoureux ? Et qui donnera naissance à Hercule, le héros des héros ? Eh bien, voici la version de Giraudoux. 

Le rideau s'ouvre sur Jupiter et Mercure, en voyeurs, devant la fenêtre d'Alcmène, la matant sans vergogne. Jupiter n'a qu'une idée en tête, passer une nuit avec la jeune mortelle. Sauf que celle-ci est désespéramment fidèle à son mari, dont elle est amoureuse. La poisse ! Jupiter n'a d'autre solution que de se faire passer pour Amphitryon et de ruser. Il envoie le mari à la guerre, se présente à sa place... et c'est l’imbroglio quand toute la cité apprend qu'un dieu aime Alcmène. Celle-ci refuse de céder, envoie Léda à sa place... dans les bras de son mari. 
Joli personnage que celui d'Alcmène, simple et fidèle, ferme dans son refus. Et jolis échanges entre les personnages, qu'il s'agisse de Jupiter et Mercure ou Jupiter et Alcmène. C'est finalement Amphitryon, l'éponyme et le cocu, qui est le moins intéressant. 

"Mercure : Et vous n'avez pas un préféré parmi les dieux ?
Alcmène : Forcément, puisque j'ai un préféré parmi les hommes...
Mercure : Lequel ?
Alcmène : Dois-je dire son nom ?
Mercure : Voulez-vous que j'énumère les dieux, selon leur liste officielle, et vous m'arrêterez ?
Alcmène : Je vous arrête. C'est le premier.
Mercure : Jupiter ?
Alcmène : Jupiter.
Mercure : Vous m'étonnez. Son titre de dieu des dieux vous influence à ce point ? Cette espèce d'oisiveté suprême, cette fonction de contremaître sans spécialité du chantier divin ne vous détourne pas de lui, au contraire ?
Alcmène : Il a la spécialité de la divinité. C'est quelque chose"

"Mon mari peut être Jupiter pour moi. Jupiter ne peut être mon mari"

"C'est un garçon, et il naîtra. Tous ces monstres qui désolent encore la terre, tous ces fragments de chaos qui encombrent le travail de la création, c'est Hercule qui doit les détruire et les dissiper. Votre union avec Jupiter est faite de toute éternité"

jeudi 14 février 2019

Siegfried suivi de Fugues sur Siegfried

J'ai beaucoup lu Giraudoux en terminale, je pense que j'ai même dévoré toutes ses pièces. J'étais fan de ses réécritures de contes et mythes. J'ai eu envie de replonger dans son théâtre, un peu par hasard, en dépoussiérant ma PAL. J'ai pris les œuvres complètes dans l'ordre, lu toute les petites notes, la préface etc - j'aurais pu m'en abstenir, je n'avais finalement pas envie de ça- et redécouvert Siegfried

Siegfried est un homme politique allemand, juste après la Première guerre mondiale. Soldat amnésique, il est l'espoir de la nation, pour qui il construit des budgets, des départements... Un seul semble avoir deviné son identité, le baron von Zelten, qui rêve encore d'une Allemagne éternelle et légendaire.
Siegfried, désespérément en quête des siens, reçoit des parents en recherche de fils lors qu'on le rencontre. Et Zelten a invité des amis français, Geneviève et Robineau, qui reconnaissent en Siegfried leur ami et amant Jacques Forestier. C'est l'histoire de cette découverte par Siegfried qui nous occupe : va-t-il choisir sa vie française, étriquée, où personne ne l'attend plus ou sa vie allemande, où tous le voient comme l'espoir de la nation ?

Histoire d'antagonisme et de réconciliation entre France et Allemagne, incarnées par deux femmes qui gravitent autour de Siegfried : Eva, l'infirmière qui en a fait un héros et Geneviève, la compagne qui lui rend son passé.

Belle langue, belles trouvailles autour des personnages secondaires !

"Cela ne peut que lui faire du bien de passer ses pensées bouillonnantes dans une langue toute fraiche, pour les tiédir un peu"

"Je n'ai plus le temps. Tu me distribueras toi-même, il y a suffisamment pour tout le monde ici ; mon amour du vent, du grand vent, de celui qui balaye les oiseaux, des grands plateaux plantés de genièvre ; tu sais, enfin, tout ce qui peut se rassemble de poussière d'or dans les plis d'une âme humaine... Secoue la bien..."

dimanche 9 décembre 2018

Un instant

Joli moment de théâtre hier, au théâtre Gérard Philipe avec une création autour de la Recherche. C'est beau d'écouter au théâtre les longues phrases de Proust, avec des temps inusités aujourd'hui, de se laisser porter par une pièce onirique, qui nous questionne sur notre propre rapport au temps et nous habite de ses interrogations et de ses mots. 

Dans un décor de salle bondée de chaises empilées, un bric à brac de souvenirs, ou sur deux bancs, puis plus haut, dans une chambre capitonnée, dialoguent deux personnages. On reconnait Proust et l'on rencontre une dame âgée, qui raconte quelques souvenirs d'enfance, d'exil et d'amour familial. Une histoire de boat people. Petit à petit, la Recherche gagne toute la place, avec un focus sur le fameux temps du coucher du jeune Marcel, sur le décès de sa grand-mère, le tout bercé par les réflexions autour de la mort, du temps et des souvenirs. 

Campés par Hélène Patarot et Camille de la Guillonnière, nos deux personnages échangent, partagent un thé, une promenade, puis se font écho l'un de l'autre, se parlent à travers les mots de Proust, malgré leurs histoires différentes. Et ces échos dialoguent avec les souvenirs des spectateurs, comme dans un rêve, un moment hors du temps, bercé par une douce mélancolie, quelques notes de musique, des rires, quelques larmes. La mort n'est jamais loin mais les souvenirs nous assurent que "la mort est une maladie dont on revient".


samedi 13 octobre 2018

Edmond

Après des mois d'attente, on a enfin réussi à aller voir Edmond au théâtre du Palais Royal avant l'été. Cette pièce d'Alexis Michalik nous branchait pas mal, même si, je le disais, Edmond n'a pas écrit que Cyrano !

Comment Rostand a écrit Cyrano ? Comment de versificateur pénible il devient l'idole des jeunes ? C'est un peu ce que conte la pièce. Comme souvent avec Michalik, la rédaction et le montage de la pièce jusqu'aux rappels filent à toute allure, sans laisser au spectateur le temps de dire ouf ou de ne pas être emporté par le flux incessant. On applaudit et c'est déjà fini.

Il faut dire qu'en quelques mots, quelques scènes et personnages, l'époque et les difficultés de Rostand sont esquissées : famille à charge, Feydeau triomphant, début du cinéma... Tout va contre le jeune auteur d'un autre temps, nostalgique du Romantisme. Et pourtant, malgré lui, il trouve un héros, une pièce et des répliques inoubliables. Comme c'est simple d'écrire et de créer !

C'est divertissant, c'est sympathique, pas très historique, mais qu'importe puisqu'on sait encore se divertir au théâtre. 


mercredi 10 octobre 2018

Ovni(s)

Etrange spectacle que celui que propose le collectif Ildi ! Eldi au théâtre Ouvert avec une mise en scène pas tout à fait claire pour moi. Elle rappelle le projet initial du film, transformé en une pièce de théâtre.

D'une pièce d'Ivan Viripaev où il est question de rencontre avec des extraterrestres, le collectif en sélectionne et en présente cinq. Cinq moments de contact avec l'autre et l'ailleurs, cinq moment de présence au monde, d'omniscience, de sérénité parfaite... Bref, un être au monde différent, plus entier, plein. Une connexion. Une expérience intime très forte et transformante pour chacun des cinq personnages, de l'étudiante au concepteur de jeux vidéos. Et en même temps, petit paradis perdu, impossible à retrouver.

Étonnants ces mots et ces attitudes qui décrivent l'expérience, critique d'un monde hyperactif et d'une déconnexion de soi, moment innommable et intransmissible. Mais aussi très décontenançants pour le public qui reçoit ces situations. Au début, on s'étonne, on cherche à comprendre, puis on commence à s'ennuyer...

lundi 8 octobre 2018

L'Aiglon

Je comprends mieux pourquoi l'on ne connait que Cyrano de Rostand. Parce que franchement, ce n'était pas le pied cette lecture. 

Nous sommes à Schonbrunn avec Marie Louise et François Bonaparte, le fils de Napoléon. François, Franz, Duc de Reichstadt, Napoléon II ou comme il vous plaira de l'appeler. Il a une vingtaine d'années et il ne peut connaitre son père qu'en cachette. Car Metternich veille à ce que l'aiglon ne déploie pas ses ailes sur l'Europe. Et il manœuvre durement le petit prince. Sauf que les bonapartistes ne sont pas mort. Et complotent gaiement. 

Tout cela ne va pas réussir à notre jeune duc romantique et sensible...


ça gagne peut être à être vu ou joué mais franchement j'ai trouvé l'écriture pesante, le déroulement aussi.