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vendredi 24 janvier 2020

Black

J'aimais bien le challenge classique de Platypus, qui a maintenant disparu. Je lui ai trouvé une alternative sur Babelio avec le challenge solidaire qui propose de lire pas mal d'auteurs présents dans ma PAL. C'est l'occasion de lire un petit Dumas pas bien connu... et pas dingue non plus, il faut le dire.


Tout commence à Chartres, quand Dieudonné de la Graverie croise un grand chien noir qui ne le quitte d'une semelle. Sur ce chevalier, qui n'est en rien agréable ou aimable nous dit l'auteur, nous allons presque tout savoir via un long flash back. Né pendant la Terreur, élevé dans un couvent de dames sensibles et niaises, il épouse Mathilde, sa seule amie. Monté à Paris, il découvre ce qu'impliquent les fonctions de chevalier et la vie de cour. Après un drame, il quitte la France et voyage avec son ami Dumesnil jusqu’à Tahiti. A la mort de ce dernier, qui espère se réincarner, il revient s'enterrer à Chartres pour finir sa vie dans le calme et la gourmandise. Mais ce grand chien noir, héros du roman, entraîne le chevalier hors de sa routine. Dieudonné en devient obsédé et cherche à l'acquérir à tout prix... flouant ainsi sa maîtresse, ce dont il ne tardera pas à se repentir !

Plus que l'histoire, finalement assez convenue et son scénario romantique bien huilé, c'est la narration de Dumas qui est plaisante. Il ne cesse de se moquer tendrement de son héros et, moins tendrement, des héros parfaits des autres auteurs de son temps. 


"Nous avons résolu, dans un moment d’humour qui nous a sans doute été inspiré par le brouillard que nous avons respiré dernièrement en Angleterre, de faire un roman complètement neuf, c’est-à-dire de le faire à l’envers des autres romans. Voilà pourquoi au lieu de commencer par le commencement, comme on le fait jusqu’à présent, nous le commencerons par la fin, certain que l’exemple sera imité, et que, d’ici quelque temps, on ne commencera plus les romans que par la fin"

lundi 14 janvier 2019

Le chevalier de Maison-Rouge

Quoi de tel qu'un petit Dumas pour relancer une lectrice essoufflée ? Certes, c'est loin d'être son meilleur, les personnages principaux sont agaçants et l'intrigue pas trop compliquée mais c'est plutôt agréable et reposant. Et pourtant, quelle époque ! Nous sommes en 1793, la Révolution bat son plein et le rasoir national est bien opérationnel. Louis XVI l'a testé et Marie-Antoinette est emprisonnée au Temple. 

Maurice, jeune officier, enfant de la Révolution, raccompagne une jeune femme qui n'a pas sa carte de civisme. Il tombe amoureux de la jolie Geneviève. Et bascule sans le comprendre dans un nid de contre-révolutionnaires qui n'ont qu'un but : faire évader la veuve Capet. Notre roman oscillera donc entre les sentiments des jeunes gens et les tentatives d'évasion de la reine dans l'entourage de Geneviève - composé notamment du fameux chevalier de Maison-Rouge. Nos deux amoureux sont un peu lents, Maurice est aveuglé par la passion, bref, le lecteur a envie de le secouer un peu. Heureusement, il y a le meilleur ami, Lorin qui fait des vers comme il respire. L'ami enjoué, fidèle, qui détend l'atmosphère ! Et il y a justement cette ambiance bizarre de fin du monde, de mort à tous les coins de rue.

Bien entendu, tout cela termine mal, à la fois pour Marie-Antoinette, pour son chevalier servant comme pour nos héros mais c'est une époque sanglante, qui ne pardonne que l'amour tienne lieu de patriotisme.


lundi 7 août 2017

La colombe

Roman court ou nouvelle de Dumas, cette lecture fut tout à fait charmante.

Stilman BeatriceAprès des jours d'absence, Iris, la colombe d'une jeune nonne, retrouve son foyer. Mais elle a à la patte une lettre qui explique sa disparition. Une correspondance commence entre un jeune frère et la nonne. Tous deux se sont cloitrés pour fuir une histoire d'amour douloureuse. Hélas, la correspondance n'est pas le meilleur moyen pour sortir du monde et notre colombe est bien mise à contribution... 

Jusqu'au jour où les nouveaux amis décident de se révéler mutuellement leur identité. Je vous laisse la surprise, même si on sent venir la révélation. C'est alors une nouvelle partie qui se joue, toujours autour de notre jolie colombe.

Héroïsme, amour blessé, correspondance, il y a de tout pour faire de cette histoire une romance d'été sympathique et pas mal écrite. Le suspense n'est pas trop lourd et le happy-end pointe son nez. De la chick-lit à la Dumas.


lundi 8 février 2016

La boule de neige

Bon, je crois que c'est le plus mauvais Dumas que je connaisse. Autant au niveau de l'intrigue que de l'écriture... Vous voulez tout de même que je vous raconte ?

http://profplatypus.fr/challenge-classique-2016/

On est à Derbend, sur les bords de la mer Caspienne, et il fait chaud. Les tatars et les russes cuisent derrière leurs fortifications. Il y a bien une légende qui raconte qu'un jeune homme pur peut faire pleuvoir s'il verse de la neige dans la mer... Mais bon, on n'y croit moyen. 
En désespoir de cause, on envoie Iskander-Beg, un jeune garçon pur et fier. Mais pauvre. Accompagné de Ioussouf, un homme au nez si imposant qu'il mérite tout un chapitre sur les beautés du nez et ses usages (complétement délirant le truc). Bien sûr, les deux compères rencontrent un brigand célèbre, Moullah-Nour, sinon ce serait trop facile.
En plus de l'histoire de la sécheresse, une histoire d'amour se développe. Iskander est en effet amoureux de la belle Kassime, aparentée à son pire ennemi.

Alors, qu'est-ce qui pèche dans ce roman ? D'abord, l'exagération du contexte. On est dans un univers oriental et les "Par Allah" et les phrases longues et métaphoriques rendent le style imbuvable. C'est too much ! Ensuite, le scénario est sans surprise et sans intérêt. Les personnages ? A peine esquissés. Bref, ça fait roman bâclé. C'est toi Dumas ? Ou se sont tes nègres ?


jeudi 15 octobre 2015

Dieu dispose

Après l'histoire dramatique du Trou d'Enfer, Dumas n'a pas souhaité laisser ses personnages dans une si grande détresse. Il faut dire que le premier tome de cette histoire se termine dans les larmes et la tristesse. 

Avec ce deuxième tome, nous retrouvons Julius et Samuel, 15 ans après. Julius, ambassadeur pour Berlin en France, est prématurément vieilli par les excès via lesquels il a tente de se consoler. Samuel, toujours manipulateur, n'a pas beaucoup évolué: il n'a ni or ni passion sinon celle de jouer avec la vie des autres. Et le fait de recroiser Julius lui donne des idées: s'il tentait de récupérer sa fortune ? Car son objectif est de gagner l'amour de sa pupille, Frédérique, et il ne voit que l'argent pour acquérir du prix à ses yeux. Triste personnage, n'est ce pas ? Il n'a pas beaucoup changé avec les années. 
À nos vieux compagnons s'ajoutent de jeunes et chastes figures: Frédérique, pupille de Samuel, dont seul le lecteur connait l'identité, et Lothario, le neveu de Julius. Bien entendu, une voire deux ou trois histoires d'amour se nouent. Bien entendu, Dumas joue avec les cliffhangers à chaque chapitre ou presque. Et les plans de Samuel ne cessent de changer et de s'adapter aux circonstances. 

Comme dans Le trou d'enfer, on est à 100% dans la littérature romantique: paysages grandioses, climat de fin du monde, mystères et fantômes... Mais les temps sont moins héroïques: Napoléon n'est plus au pouvoir, c'est Charles X en fin de règne qui a pris sa place. Et l'Allemagne à laisse la place à la France, une terre bien moins romantique !


vendredi 2 octobre 2015

Le trou d'enfer

Rien de tel qu'un petit Dumas pour contourner la rentrée littéraire !

Nous rencontrons Samuel et Julius dans un paysage des plus romantiques : les montagnes allemandes, de nuit, sous un orage ! Oui, Dumas ne lésine pas sur les moyens. Ces deux étudiants regagnent leurs pénates à Heidelberg mais s'arrêtent sur le chemin. Une petite chevrière, Gretchen, les guide jusqu'à la maison du pasteur Schreiber. Au réveil, Julius tombe amoureux de la jeune fille de la maison, Christiane. Mais les étudiants ont d'autres priorités que l'amour : une société secrète dont ils sont membres les attend à Heidelberg. Complotant contre Napoléon, cette société secrète va tester la fidélité des jeunes gens en leur proposant un dangereux duel. C'est à ce moment que nous découvrons un peu plus Samuel : mécréant et insolent, c'est aussi un homme savant et sans morale. Il aime jouer avec les autres, leur imprimer sa marque. C'est ce qu'il fait avec Julius depuis son adolescence. Mais l'amour de Christiane va l'écarter quelques temps de ses griffes... avant qu'il ne sombre à nouveau en entraînant bien des vies autour de lui.

Ce roman, assez noir, nous présente un Faust nouveau, qui n'a pas besoin de guide ou de pouvoirs puisqu'il croit déjà tous les posséder. Sans âme ni scrupule, son seul intérêt est de se glorifier auprès de la société secrète et de manipuler les autres... Triste sire qui règne en maître sur ces pages, lesquelles se terminent un peu en queue de poisson. Heureusement, il y a une suite : Dieu dispose. Peut-être Samuel y gagnera-t-il une âme ? Je vous l'annonce dès que je le découvre.

Romantique à souhait, on est dans du Dumas à 200%, teinté d'un peu de Goethe ! 

St Peter Zurich

vendredi 7 mars 2014

La femme au collier de velours

Dumas nous propose avec ce livre un conte fantastique voire gothique sur Hoffmann. 

Victor Hugo David d'Angers


Tout commence par une lettre de Dumas à Marie Nodier. Cette rédaction évoque des souvenirs de jeunesse chez l'écrivain. Celui-ci nous explique combien il a été proche de Charles Nodier, introduit dans son salon de l'Arsenal, le Cénacle, avec les plus grands (Hugo ou Lamartine entre autres). S'ensuit un véritable hommage à Nodier, à sa bibliophilie et à sa curiosité intellectuelle. Mais cet hommage est aussi une façon d'introduire la dernière histoire que lui a livré le bibliothécaire. 

Cette histoire concerne la jeunesse d'Hoffmann, le talentueux écrivain allemand. Celui-ci souhaite de tout cœur partir à Paris (au plus fort de la Terreur) avec son ami Werner. Mais une jeune fille retient son attention, Antonia, fille du compositeur Gottlieb. Il reste pour elle. Mais il se languit de découvrir le monde. Antonia l'encourage à partir en lui faisant jurer, devant elle et devant Dieu, qu'il lui sera fidèle et se tiendra éloigné des tables de jeu. Hoffmann promet. A Paris, la guillotine fait rage, le musée est fermé. Hoffmann découvre l'opéra. C'est là qu'il découvre Arsène, une danseuse fabuleuse, qui porte un collier de velours avec un pendant en forme de guillotine. Le voilà sous le charme... 

Ce court roman, dans la lignée des histoires de fantômes de Dumas, est intéressant à plusieurs titres. Tout d'abord, il nous fait bien sentir le regard de la fin du XIXe siècle, sur son temps et sur la Révolution. Puis, il rend perceptible la folie de la Terreur, propice justement à une histoire fantastique. Enfin, il nous propose un récit sur un écrivain, par un autre écrivain, dont il se fait la plume. L'ensemble se dévore avec passion ! 

Voilà un petit mot sur la passion du jeu, l'un des sujets du roman : "Le joueur a toutes les vertus de son vice. Il est sobre, il est patient, il est infatigable. Un joueur qui pourrait, tout à coup détourner au profit d'une passion honnête, d'un grand sentiment, l'énergie incroyable qu'il met au service du jeu, deviendrait instantanément un des plus grands hommes du monde. Jamais César, Annibal ou Napoléon n'ont eu, au milieu même de l'exécution de leurs plus grandes choses, une force égale à la force du joueur le plus obscur. L'ambition, l'amour, les sens, le cœur, l'esprit, l'ouïe, l'odorat, le toucher, tous les ressorts vitaux de l'homme enfin, se réunissent sur un seul mot et sur un seul but: jouer. Et n'allez pas croire que le joueur joue pour gagner ; il commence par là d'abord, maïs il finit par jouer poux jouer, pour voir des cartes, pour manipuler de l'or, pour éprouver ces émotions étranges qui n'ont leur; comparaison dans aucune des autres passions de, la vie ; qui font que, devant le gain ou la perle, ces deux pôles de l'un à l'autre desquels le joueur va avec la rapidité du vent, dont l'un brûle comme le feu, dont l'autre gèle comme la glace, qui font, disons nous, que son cœur bondit dans sa poitrine sous le désir ou la réalité, comme un cheval sous l'éperon, absorbe comme une éponge toutes les facultés de l'âme, les comprime, les retient, et le coup joué, les rejette brusquement autour de lui pour les ressaisir avec plus de force. Ce qui fait la passion du jeu plus forte que toutes les autres, c'est que, ne pouvant jamais être assouvie, elle ne peut jamais être lassée. C'est une maîtresse qui se promet toujours et qui ne se donne jamais. Elle tue, mais elle ne fatigue pas. La passion du jeu c'est l'hystérie de l'homme. Pour.le joueur tout est mort, famille, amis, patrie. Son horizon, c'est la carte et la bille. Sa pairie, c'est la chaise où il s'assied, c'est le tapis vert où il s'appuie."

Challenge classique Stephie

vendredi 17 janvier 2014

Gabriel Lambert ou le bagnard de l'opéra

Vous me connaissez, quand j'ai le malheur de croiser un Dumas, il ne fait généralement pas long feu. 

A Toulon, le narrateur, Dumas, repère un forçat dont la figure ne lui est pas étrangère. Pourtant, impossible de retrouver où il a bien pu le rencontrer. Cet homme, qui le reconnait aussi, est Gabriel Lambert, connu à Paris sous le nom d'Henry de Faverne. Le narrateur se souvient d'un duel confrontant un ami et ce Henry. Il enquête donc, notamment auprès du médecin qui a soigné le duelliste blessé, et se retrouve à nous conter toute l'histoire du bagnard. Et l'on découvre que Henry/Gabriel n'est pas quelqu'un de très fréquentable et surtout qu'il est très lâche. 

Dumas, qui manie délicieusement le récit imbriqué et la mise en abyme multiple dans ce livre, dresse le portrait d'un anti-héros. Il sait en faire le personnage le plus antipathique qui soit, sans nuire pour autant à l'intérêt du roman. Au delà de l'histoire personnelle de Gabriel, Dumas nous dévoile une société en pleine mutation, où la peine de mort recule, où les nouveaux riches fourmillent et où l'éducation n'est plus ce qu'elle était ! 


mardi 1 octobre 2013

Les mille et un fantômes

têteEn sortant du studio des Champs-Elysées, où nous avons vu récemment Le porteur d'histoire (excellent ! on vous en parle bientôt), j'ai eu une folle envie de lire un Dumas. N'importe lequel. J'ai trouvé ce titre en bibliothèque. J'avais aussi envie de lire du fantastique. Le choix n'a pas été difficile.

Dumas se trouve témoin d'un drame à Fontenay-aux-Roses. Un carrier vient d'assassiner sa femme. Il se livre aux gendarmes, tremblant comme une feuille. Car la tête de sa femme, une fois séparée de son corps, lui a parlé. 
Le maire du lieu, qui a invité le romancier à dîner, ne met pas en doute la lucidité du meurtrier. On se régale en compagnie choisie. Les convives rassemblés ont tous une histoire à raconter. C'est le maire qui commence avec des questions de têtes coupées pendant la terreur. Et de la douleur intense des condamnés. S'ensuivent et s’emboîtent d'autres récits. Celui de Lenoir, le fondateur du musée des monuments français, concerne les rois de France sortis de leurs tombes à Saint-Denis. Un autre, les hallucinations d'un juge. Un autre encore, les combats d'un bandit pour son âme. On parle aussi de vampires et de noirs présages. Bref, chacun a des histoires à se faire dresser vos cheveux sur la tête !

Dumas excelle à nous raconter des histoires. Il est peut-être moins connu pour ses écrits fantastiques mais je puis vous assurer qu'il y est très fort. Pas question de lâcher un personnage avant la fin de son récit ! 

jeudi 21 juillet 2011

Le Capitaine Pamphile

Ce roman de Dumas ne ressemble absolument pas à un Dumas. C'est plutôt un roman anglais de la fin du XVIIIe à mes yeux. Pourquoi ?
Déjà parce qu'il y est beaucoup question d'animaux. Que notre héros est un marin qui pratique l'escroquerie. Qu'on se croirait plus dans un roman de piraterie que dans un roman d'aventures... Bref, pas spécialement le genre historico-aventuro-sentimental auquel Dumas m'a habituée. 

En 1830, à Paris, une tortue que sa promptitude fera nommer Gazelle, est sauvée de la mort par un noble parisien. Lequel va lui faire rejoindre l'animalerie de son ami Descamps, peintre de son état. Celui-ci possède déjà une grenouille et un petit singe. 
Les histoires terribles de ces animaux dans l'atelier d'un peintre (histoires qui finissent souvent assez mal et avec une morale comme : la gourmandise mène à la crise de foie) alternent avec le récit héroïque des aventures du capitaine Pamphile, qui a ramené certaines bestioles du bout du monde.
Celui-ci est un sacré coquin : rusé, fort, habile commerçant, pirate, ... Il touche un peu à tout ! 
Entre le glacial atelier et les mers du sud, nos narrations se succèdent et se font échos, entre mini drames animaliers et grands drames humains. 

Une lecture distrayante mais pas spécialement mémorable pour moi. Un ovni.



lundi 20 décembre 2010

La Dame de Montsoreau


J’avais besoin d’une longue période de voyage pour venir à bout d’une telle somme ! Alexandre Dumas n’était pas des moins loquaces, vous le savez bien.  Ici ce roman se déroule à la cour d’Henri III. En quelques sortes, il fait directement suite à la Reine Margot (avec quelques ellipses bien sûr) et l’on retrouve cette cour de France, corrompue, conspirante, courtisane.

Au milieu du menu fretin, quelques fines lames et beaux gentilshommes se distinguent. Il y a Saint-Luc, favori du roi, dont le mariage ouvre le roman. Celui-ci est bien embêté car retenu prisonnier au Louvre par son roi qui ne veut s’en défaire. Difficile dans ces conditions de passer une heureuse nuit de noces.

Le second sublime est Bussy. Meilleure lame du royaume, il est un ami du Duc d’Anjou, le frère et rival aux petits pieds de sa majesté Henri III. Bussy est sans cesse sollicité et provoqué par les mignons d’Henri III, Quelus, d’Epernon, Maugiron et Schomberg qui ne le souffrent guère. Le soir du mariage, ils le provoquent et tentent de l’assassiner. Bussy n’échappe à ce guet-apens que par les bons conseils de Saint-Luc et les soins d’un généreux médecin.  Et cette attaque lui permet de rencontrer la bien jolie Diane de Montsoreau… Commence alors une histoire d’amour et de jalousie. Une histoire de guerre civile et de paix religieuse. Une histoire de traîtres et de fidèles. Une histoire où les mauvais restent très mauvais et bien souvent sournois et les bons ne sont que meilleurs. Une histoire de 1000 pages, avec bien des aventures, quelques longueurs, un personnage extraordinaire, le fou du roi, Chicot, certainement le plus intelligent de tous !

Avec Dumas, pas de surprise, c’est dense, ça se dévore, ça fait pleurer parfois, ça fait sourire. On s’attache aux personnages, on espère que les bons vont gagner mais c’est hélas rarement le cas. 

jeudi 18 février 2010

La princesse Flora

Dumas n'a pas écrit que Les Trois mousquetaires, qu'on se le dise ! Ce roman se déroule en Russie et en mer Baltique. C'est une histoire d'amour, d'héroïsme et d'amitié. Une histoire tragique, bien évidemment !
Flora est une belle jeune femme, l'épouse du prince Pierre, couple qui brille dans les salons de Saint-Pétersbourg.
Le second personnage important est un vaillant capitaine de navire, Pravdine, aimé de ses gentils marins et mis en garde contre les ravages de la passion par son ami et second Nil-Pavlovitch... 
Et ces deux personnages d'exception vont se séduire et se poursuivre, négligeant l'un et l'autre leurs devoirs. L'auteur alterne lettres des protagonistes et narration par un être omniscient, ce qui donne un rythme agréable au texte.
Entre désespoir, sens du devoir, force de l'amour et de la jalousie, Flora et Pravdine vont finalement céder à leurs sentiments... Et c'est parti pour une déclaration devant Psyché, dans un musée ! C'était la première fois que je lisais une telle façon de procéder : Je pense qu'on devrait mettre ça au centre de la communication du Louvre. Quel meilleur endroit pour rencontrer et séduire qu'un musée ?!

dimanche 12 avril 2009

La reine Margot

Tout commence par un mariage, celui d'Henri et de Marguerite. Mariage qui est aussi une alliance politique entre deux êtres qui désirent régner et que tout retient à des rôles de figurants. C'est aussi une paix de dupes entre protestants et catholiques. En effet, quelques pages plus loin, les massacres de la Saint Barthélémy noircissent l'avenir du bel Henri de Navarre, chef des huguenots. Mais sa tête est sauvée. Commence alors une histoire complexe faite de complots, de conjurations et d'empoisonnements. Mais ce n'est pas uniquement un roman politique, il y a des sentiments, de l'amour, de la jalousie, de la crainte et beaucoup d'humour. C'est d'ailleurs souvent ces sentiments qui guident les protagonistes plus que la réflexion politique. Margot apprécie Henri mais ne l'aime pas. Lui-même a le malheur d'aimer une suivante de Catherine de Médicis, Madame de Sauve, instrument de mort malgré elle. Les sentiments de la princesse de France changent le jour où de la Mole à la cape d'incarnat, partisan d'Henri, croise son chemin. De la Mole est l'ennemi puis l'ami de Coconnas ; ce duo de choc est particulièrement sympathique, prêt à tout pour l'amitié... et l'amour. Parmi les autres personnages, il y a ce cher Charles IX, roi de France parfois trop à l'écoute de sa mère, le duc d'Alençon, amoureux de sa soeur Margot, René, le parfumeur empoisonneur de la reine qui a trop bien éduqué la florentine à ses secrets funestes... La reine se voit d'ailleurs tailler un costume de veuve noire, ne cherchez pas plus loin d'où vient la légende noire qui colle à son nom. Un roman foisonnant, prenant, aux allures de roman d'aventure. On apprécie Henri et ses subtilités, Margot et sa finesse, Catherine, caricaturale... Bref, des personnages très attachants. On regrette simplement que Dumas ne continue pas au delà de la mort de Charles IX.

mardi 10 février 2009

Othon l'archer

Vous allez finir par croire que la bibliothèque d'Ikastor est plus engageante que la mienne car voici encore un livre qui vient de chez lui (à ma décharge, c'est un livre que je lui ai offert et qu'il m'a prêté... logique, non ?)! Ce petit Dumas est un régal et il m'a rappelé Lohengrin par bien des aspects. Notre histoire se déroule à l'époque des croisades et des chevaliers, dans des contrés germaniques. Le comte Ludwig est désespérément triste ce soir. Il n'arrive pas à se réjouir du retour de son ami Karl. Il ne quitte pas des yeux son épouse, Emma, et son fils, Othon. Il lui trouve une ressemblance terrible avec Albert, l'homme avec qui Emma a grandi. Ce soupçon lui fait envoyer sa famille au couvent. Karl découvre qui tente de tromper Ludwig. Mais il est trop tard pour pardonner car le jeune (et charmant, qui en doutait?) Othon a préféré se jeter dans la rivière que d'entrer au monastère. Comme il n'est pas maladroit, il remonte sur une berge éloignée et se fond dans une compagnie d'archers avec qui il partage des aventures incroyables : le fantastique est au rendez-vous avec un mariage fantomatique, une cloche magique et une résurrection (oui oui, rien que ça). Et bien sûr, l'amour qui guide tout chevalier s'éveille dans le cœur du délicieux garçon devant la fragile Helena. Dans cette ambiance de contes germaniques, le courant romantique transparaît et s'épanouit grâce à la plume de Dumas, de la première à la dernière page de cette œuvre.

mercredi 1 octobre 2008

La tour de Nesle

Cette pièce d'Alexandre Dumas revient sur la légende de Marguerite de Bourgogne, femme de Louis le Hutin, prompte à s'amouracher de jeunes gens. Pour une version plus vraie historiquement parlant, il vaut mieux lire Druon que Dumas. Dans la taverne d'Orsini, on cause. Le sujet récurrent ? Ces cadavres de jeunes étrangers retrouvés noyés sous la tour de Nesle. Un jeune homme, Philippe d'Aulnay, récemment arrivé à Paris, y est invité par une inconnue. Il décide de s'y rendre avant de retrouver son frère Gaultier. Le lendemain, son cadavre est repêché dans la Seine et Gaultier demande justice à la reine Marguerite de Bourgogne, sa maîtresse (ou presque). Elle promet de retrouver le coupable alors qu'aux yeux du spectateur, sa griffure la désigne comme telle. Buridan, jeune soldat, se pose en défenseur de la loi et produit une preuve contre la reine. Commence un petit jeu entre chat et souris et les révélations se succèdent. Une belle interprétation de la ruse et de l'intelligence des femmes, particulièrement de cette fameuse Marguerite. Hélas, le personnage perd de sa crédibilité à la dernière scène trahie par deux faiblesse : la maternité et la foi en sa rédemption.

jeudi 7 août 2008

Aventures de Lydéric

Alexandre Dumas a écrit des romans se déroulant sous Richelieu. Mais on connait peut-être moins ses romans médiévaux. Enfant, le jeune Lydéric est abandonné dans une forêt par ses parents prisonniers du prince de Buck. Un ermite et sa biche l’élèvent et le nourissent. Une fois grand, Lydéric quitte les bois et rejoint des régions plus civilisées. Sa première étape est une forge où il se forme et dépasse vite en force et en précision tous les compagnons. Il en repart avec son épée, Balmung, et accomplit son premier exploit : il délivre la contrée d’un énorme dragon, se plonge dans son sang afin d’obtenir ainsi une cuirasse encaissant tous les chocs. Puis, il découvre sa parenté et sauve sa mère des griffes de son ravisseur. Poursuivant son chemin, il réalise d’autres travaux herculéens (pas mal d'inspiration mythologiques dans ce livre, Atalante entre autres), croise des personnages étonnants voire merveilleux et conquiert une princesse de haute lutte. Un joli conte pseudo-historique, un peu féérique et très agréable à découvrir. Il est suivi d’un second récit : Les deux frères. Toujours cette ambiance moyenâgeuse, ces forêts, ces exploits guerriers de deux braves et la récompense qui leur échoit. Le tout est porté par un style vif, amusant, qui s’efforce de faire médiéval et transporte le lecteur dans un imaginaire coloré. A noter également : une belle couverture et une édition très agréable.