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mercredi 5 juillet 2017

Un ethnologue dans le métro

Petit livre de Marc Augé qui se lit bien, il plaira certainement aux parisiens qui me lisent. Attention cependant, c'est parfois un peu décousu.

Metro parisien
La première partie, qui s'intéresse notamment aux "Mémoires" que nous avons du métro m'a semblé la plus abordable et la plus sympa. J'ai particulièrement apprécié de lire combien le métro illustrait une partie de nos histoires :
"C'est bien un privilège parisien que de pouvoir utiliser le plan du métro comme un aide-mémoire, un déclencheur de souvenirs, miroir de poche où viennent se refléter et s'affoler un instant les alouettes du passé [...] Certaines stations de métro sont suffisamment associées à des périodes précises de ma vie, néanmoins, pour qu'y penser ou en rencontrer le nom puisse m'être l'occasion de feuilleter mes souvenirs comme un album de photos"

"Les lignes de métro, comme celles de la main, se croisent ; non seulement sur le plan où se déploie et s'ordonne l'entrelacs de leurs parcours multicolores, mais dans la vie et la tête de chacun"

"La majorité des parcours singuliers dans le métro sont quotidiens et obligatoires. On ne choisit pas de les garder ou non en mémoire : on s'en imprègne, comme du souvenir de son service militaire"

"Tel nom de station qui ne fut longtemps pour nous qu'un nom comme un autre, repère convenu dans une série invariable, a pu soudain revêtir une signification sans précédent, symbole d'amour ou de malheur"

Les parties suivantes, intitulées "Solitudes" et "Correpondances", et qui s'intéressent à l'altérité dans le métro, s'interrogent sur le "fait social" qu'est le rituel de prendre le métro, questionnent Marcel Mauss, m'ont moins parlé.
"La lecture y occupe encore une grande place [...] sous la forme de bandes dessinées ou de romans sentimentaux comme ceux de la série Harlequin. Ainsi, l'aventure, l'érotisme ou l'eau de rose se déversent dans les cœurs solitaires d'individus qui s'appliquent avec une constance pathétique à ignorer leur entourage sans rater leur station"
 Dommage que la moitié du livre soit finalement si abstraite, si peu liée au métro, mais s'inquiète plus de débats ethnologiques et de positionnement que de rendre son propos limpide.

mercredi 29 mai 2013

Pour quoi vivons-nous ?

Question existentielle s'il en est, dont l'écho résonne avec plus ou moins de force selon les périodes de la vie. Amis philosophes, lecteurs en questionnement ou curieux égarés, ce livre de Marc Augé ne vous donnera pas de réponse. Soyez-en conscients. Il ne vous donnera d'ailleurs que des pistes, façon terre battue plutôt que goudronnés et peu d'indications. Vous l'avez compris, je n'ai pas trouvé ce que j'espérais dans cet ouvrage. 

DR

L'intro était pourtant assez alléchante. Dressant le portrait d'une famille Dupont, empêtrée dans la routine et la consommation, l'auteur interroge sur le sens du bonheur et sur la relation aux autres. Puis, il dessine le chemin de ses recherches, depuis l'Afrique jusqu'à nos sociétés occidentales. 

Il étudie notamment la place des rites et des relations dans les sociétés africaines, s'attarde sur la place du rêve et des hiérarchies. Il interroge ensuite la mondialisation et la fin des grandes utopies qui laissent un vide. Quelles fins reste-t-il aux hommes, noyés dans une société de consommation qui se plait à faire des pourcentages et des sondages ? Vivant dans le présent, l'immédiateté, que reste-t-il au long terme ? Les religions en prennent pour leur grade ainsi que l'économie et la science. Mais elles constituent autant de pistes que l'anthropologue vise à suivre...