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lundi 21 février 2022

Les Bourgeois

Voici un roman d'Alice Ferney, sur ma PAL depuis des années. Il est un peu trop à l'image de son titre, enfermé dans une société bourgeoise, une famille aisée entre la fin du XIXe siècle et du XXe. 

A l'occasion de la mort de Jérôme, un des plus jeunes frères, on rencontre la fratrie Bourgeois, les enfants de Mathilde et Henri mais aussi leurs cousins, les enfants de Gabrielle.

A total chez les Bourgeois, 10 enfants : Jules, militaire, Jean aussi. Nicolas, André, Louise, Joseph, Jérôme, Claude, Guy et Marie. Ils évoluent dans des milieux d'affaires, des milieux privilégiés, ils sont médecins, avocats, gradés... Enfin, les hommes. Leurs épouses et les femmes en général sont surtout là pour faire des enfants. 

En même temps qu'on découvre le quotidien de cette famille, on suit la grande histoire de France, celle des guerres mondiales et de la guerre d'Algérie. On suite les évolutions sociales, le rapport à la religion qui change, le rôle des femmes qui s'étoffe. C'est amusant cette grande fratrie mais le lecteur s'en fiche un peu. Et surtout, il peut être un peu décoiffé par les propos sur les droits des femmes, sur leur quotidien et la liberté à laquelle elles ont - ou non - accès. 




lundi 18 octobre 2021

L'intimité

J'étais à la fois très tentée et très méfiante par rapport à ce nouveau roman d'Alice Ferney. Méfiante parce que j'ai l'impression que ses romans se concentrent sur un micro milieu, des histoires de familles bourgeoises, toujours un peu les mêmes. Méfiante aussi par rapport au sujet de la sexualité, de la maternité, de l'éthique de la vie, qui sont souvent traités à l'emporte-pièce. Mais aussi tentée de savoir ce qu'elle voulait dire sur ce sujet, si elle pourrait m'y surprendre. Et ça a été le cas. Une lecture intéressante, donc !

Ce roman s'ouvre sur une scène de départ à la maternité. Ada va accoucher de son second enfant, conduite par Alexandre. Elle confie son fils Nicolas à Sandra, une voisine avec qui elle a sympathisé. Sandra a accepté par amitié mais n'aime pas spécialement les enfants et a choisi de ne pas être mère, ni même en couple. Elle préfère garder sa liberté et répondre à ses désirs sans s'engager. Elle découvre toutefois ce soir-là que tous les enfants ne se ressemblent pas et s'attache à Nicolas. Quant à l'accouchement, il s'avère plus compliqué que prévu et Ada ne reviendra pas de la maternité. Alexandre doit alors faire son deuil d'une femme qu'il a poussé à lui faire un enfant, voulant à tout prix être père. Il se console dans une amitié croissante avec Sandra. Et se lance sur des sites de rencontre où il croise Alba, une femme superbe (dans tous les sens du terme), aux idées bien arrêtées, qui souhaite être mère en étant no sex. On découvre avec elle le monde de la gestation pour autrui.

Un roman sur le désir et le pouvoir, le pouvoir d'imposer son désir ou non à l'autre, dans les relations amoureuses et amicales. Des personnages intéressants, notamment Sandra, qui cachent surtout des interrogations sur la vie de couple et la parentalité. Bémol quand même sur la fin, où Sandra semble aller contre ses valeurs - et Alexandre retomber dans le piège de la puissance.


mercredi 14 juillet 2021

Cherchez la femme

Voici un épais roman d'Alice Ferney, parfait pour les vacances. Il sort de ma LAL pour le challenge Pavés (700 pages chez Actes Sud) et malheureusement, comme souvent lorsqu'un livre y a patienté trop longtemps, c'est un petit plaisir plus qu'un éblouissement. Oui, je cherche ce qui fait vibrer dans les livres !

Voici l'histoire de Serge, depuis la rencontre de ses parents, jusqu'à sa mort. Ou son accident de voiture, le doute peut persister. C'est avec la rencontre de Vladimir et Nina que commence l'ouvrage. Il est ingénieur des Mines, elle est lycéenne, ils se rencontrent à l'orchestre. Il imagine qu'elle sera la mère de ses enfants. Elle se rêve femme d'ingénieur. Sur ce malentendu, l'aventure peut commencer. Et voilà que plus vite que prévu, Serge nait, suivi de Jean. Serge l'enfant chéri, l'enfant doué, le normalien. Serge que l'on suit de l'enfance à l'adolescence, dans les études comme dans son entreprise, dans ses aventures amoureuses et dans son mariage. C'est d'ailleurs beaucoup autour de son mariage avec Marianne que se vit le roman, de leur rencontre à la tromperie et au divorce. 

C'est agréable à lire, la voix narrant l'histoire et déjà omnisciente nous annonce la suite ou nous donne des explications sur l'impact des actes des uns et des autres. C'est assez psychologisant parfois. Et c'est surtout terriblement pessimiste voire fataliste : nul ne semble pouvoir échapper aux tares de ses ancêtres ou à leurs manques affectifs ! Un peu triste et pas très rythmé... et toujours dans ces mêmes milieux sociaux bourgeois finalement. Mitigée.


lundi 17 janvier 2011

Passé sous silence

Sous un air de roman, Alice Ferney retrace un triste évènement de l'histoire de la république. C'est une histoire de deux caractères qui s'opposent, de la soif de pureté d'une âme exaltée, de deux terres qui se séparent dans l'horreur de la guerre civile.
La terre du sud et le vieux pays s'affrontent à travers des hommes. D'un coté ceux qui veulent rester, de l'autre ceux qui veulent leur indépendance. Et au Vieux pays, une majorité d'indifférents. La situation se détériore, s'enlise. De loin, un homme laisse faire le temps, il attend son heure, sûr d'être appelé. C'est Grandberger. Ambigu et fuyant, il intervient comme un sauveur et trahit les espoirs de ses concitoyens (Voilà pour les parties le déchirement et le malentendu). En parallèle, une deuxième voix, un deuxième regard : Donadieu. Pilote et ingénieur, l'homme a des valeurs qu'il place au dessus de tout : Dieu, la patrie, la famille.
Complètement désorienté par les actions et les compromis de Grandberger, il décide de le menacer et prépare un attentat. Puis il est jugé (Conjuration et simulacre).
Ce roman est assez différent de ceux que je connaissais d'Alice Ferney. Il est un peu historique, un peu politique. Mais en même temps, il ne cite ni sources ni noms. Le narrateur inconnu tutoie et interpelle Donadieu mais reste extérieur à Grandberger. Absolument loin d'être neutre, le roman désigne clairement la victime. Bref, cette vision de l'attentat du Petit Clamart se veut partisane, romancée. Elle change des histoires de femmes même si les sages épouses apparaissent auprès de leurs époux.

vendredi 15 octobre 2010

L'élégance des veuves

Comme souvent avec Ferney, je suis sous le charme. Ces portraits de femmes, ces générations qui enfantent et aiment leur progéniture, leurs époux, leurs taches quotidiennes, sont à la fois tendres et forts.
Tout commence avec Valentine au début du siècle. Épouse et mère, elle perd à la fois ses enfants et son mari. Mais les enfants qui n'ont pas péri restent son soutien, sa raison de vivre. Mathilde et Henri lui succèdent. Les enfants se multiplient dans les jupons. Ils sont évoquées rapidement car c'est bien plus la figure de la mère qui est mise en exergue ici. Gabrielle et Charles, leurs amis les plus proches, vivent aussi entourés d'enfants. Gabrielle la discrète à coté de Mathilde, plus exubérante. 
Et le siècle avance, moissonnant les vies. Les uns disparaissent par égoïsme, d'autres par générosité. Peut-on parler du sacrifice de ces femmes ? J'y vois plutôt le carcan d'une époque et l'amour fou qui donne envie de multiplier. Font-elles de bons ou de mauvais choix ? Elles réalisent ce qui leur semble juste, ce qui leur parait bon, ce qui se fait, acceptant les hasards et le destin.
Porté par une plume classique, ce roman est une courte saga familiale qui fait la part belle aux dames !

mercredi 22 septembre 2010

Le ventre de la fée

Ce roman d'Alice Ferney, son premier il me semble, est autant l’histoire d’une femme que de son enfant. 
La première partie est toute douceur, amour et tendresse. La fée du titre est au centre de l’histoire et y influence les autres personnages. Son mari et elle forment de ces couples que l'on admire ou que l'on envie pour leur amour au delà de l'entente. Ils sont tout harmonie. Puis la fée veut donner cet amour qu'elle possède en trop plein, elle se dévoue à son petit.
Et c’est Gabriel, nom et gueule d’ange qui la remplace au centre du roman. La fée s’est envolée. Le monstre a pris sa place. Son fils, devant tant de douceur, réagit avec froideur, avec haine. C'est un très bon travailleur manuel, il a l'obsession des collections puis des boites qu'il fait de toute beauté, adaptées à leur contenu. Une obsession qui devrait inquiéter.
Depuis la mort de sa mère, il vit isolé. Son père a préféré quitter cette maison qui lui rappelait trop de souvenirs. Seul, Gabriel se laisse aller à ses passions malsaines et morbides : viol, meurtre.
Un roman court, bien troussé, qui joue du contraste pour présenter un objet aux reflets changeants, des caractères extrêmes, l'enfer au paradis.

dimanche 31 août 2008

Paradis conjugal


Me voilà de retour ! Je n'ai pas encore eu le temps de passer vous saluer mais ça ne va pas tarder :) Difficile de choisir quel livre mettre à l'honneur aujourd'hui, l'été fut assez fécond en la matière. J'ai choisi un de mes derniers achats et un récent plaisir.
L’héroïne de ce roman, dernier né d’Alice Ferney, est une danseuse. Elsa Platte est mère de quatre enfants et épouse d’Alexandre Platte. Depuis plusieurs semaines, cette femme regarde chaque soir le même film : Chaînes conjugales. Seulement, ce soir n’est pas comme les autres. Son mari, lassé de cette attitude, lui a dit la veille qu’il ne rentrerait plus. Pendant tout le film, Elsa s’interroge. Rentrera-t-il ? Où sont les torts ? Qui est responsable de cette situation ? En même temps que trois personnages hollywoodiens, la valse amoureuse, ses temps et contretemps, défilent. Et les narrations se mêlent : film et réalité s’interpellent et se répondent. L’intrigue du film ? Trois amies partent une journée en mer. Elles ont reçu une lettre annonçant le départ d’Addie, la femme fatale de leur club, avec l’un de leurs époux. Chacune fait son examen de conscience et s’imagine être l’abandonnée.
J’ai dévoré ce dernier roman avec une joie et un plaisir féroce, regrettant toutefois le changement d’éditeur… Pourquoi être partie chez Albin Michel ? Personnellement, le papier et le format d’Actes sud me plaisaient mille fois plus. Mais passons... Ici, le thème de l’amour, de la lassitude, de l’usure des sentiments, de leur réveil parfois brutal, parfois trop tard. Des thèmes universels renouvelés par cette narration peu banale. Alice Ferney m’a offert dans ce livre un double plaisir, celui du scénario hollywoodien avec ses actrices à la beauté parfaite et celui du roman. Merci !

vendredi 9 novembre 2007

Grâce et dénuement

Premier choix du diner livres échange, ce petit Alice Ferney m'a tentée dès qu'il a été posé sur la table. Sorti du sac de Malice, j'ai jeté mon dévolu sur lui, toujours sous le charme de la Conversation amoureuse. Ce livre a été agréable à lire même si je ne crie pas au chef d'oeuvre. Je le conseille comme une belle détente, un livre entre dureté et douceur.
L'auteur nous fait vivre quelques mois en compagnie d'une famille de gitans. La mère et grand mère, Angéline, et ses fils, ses brues et leurs enfants. Les relations mère-enfant sont étudiées et mises en valeur ; la famille est le coeur de ce livre. Sans entrer dans les détails, les difficultés des gitans sont mentionnées, leurs choix, leur liberté n'est-elle pas aussi contrainte ? Pauvreté et rejet sont au rendez-vous. Les habitants fuient les gitans. Tous ? Sauf Esther. C'est une bibliothécaire - juive - de la ville où est installée la famille de gitans. Elle arrive un jour avec un livre, fait la lecture aux enfants... et les captive. Son passage devient alors régulier : un mercredi, un livre. Après une méfiance initiale, une amitié se construit entre Esther et les mères des enfants. Partage d'un même passé de souffrance, de rejet, de camps pour leurs ancêtres ? Découverte de la lecture et émerveillement devant les livres, scolarisation et socialisation des gitanes, les aspects abordés sont multiples. Pour moi, cette oeuvre aurait mérité d'être étoffée un peu, elle laisse parfois des vides agaçants et multiplie les considérations morales. L'ensemble est touchant, intéressant mais l'auteur ne semble pas aller au fond des choses.

lundi 26 février 2007

Les autres

Alice Ferney m'avait séduite avec sa Conversation amoureuse. Les autres m'a tout à fait convertie ! Je crois que je vais filer lire ses autres romans bientôt.

Les autres campe en trois parties l'histoire de la soirée d'anniversaire de Théo, 20 ans. Son frère Niels lui offre à cette occasion un jeu de société, Caractère. Il s'agit de poser des questions aux différents joueurs et de se débarasser ainsi de ses cartes. Réticents, amusés ou étonnés, les jeunes gens commencent à jouer. Ce groupe compte deux couples : Théo et Estelle, Claude et Fleur ; Niels et Marina (amie de Théo) participent aussi... et Moussia (la mère de Niels et Théo) par intermitence. Nina, la grand-mère et Luc, le père, sont aussi évoqués. Rapidement, le jeu dégénère, les tensions s'exacerbent, la colère monte, les incompréhensions et les mensonges se font jour tandis que des secrets sont révélés. Toute la subtilité de ce huis-clos tient dans la multiplicité des points de vue. Dans une première partie, ce sont les choses pensées par chacun des personnages qui sont racontées (le "je") ; dans la seconde, ce sont les paroles ("tu"), tel un dialogue de théâtre. La dernière partie ("il, elle") est contée par un narrateur omniscient qui dévoile enfin la totalité des allusions des précédents chapitres.

Ce livre est très prenant et contrairement à certains, je n'ai pas trouvé les trois parties redondantes. Elles se complètent. Les angles variés, les différentes paroles, aussi bien du point de vue de la narration que des personnages sont impressionnants et séduisants. Le seul bémol, des passages un peu pontifiants ou généralisants... mais un très bon moment, quoique trop court.