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jeudi 15 octobre 2020

La Passe-Miroir

 Billet global pour la tétralogie de Christelle Dabos que j'ai dévoré en une semaine. Oui, avec des petites nuits et pas de vie sociale. C'est le problème quand on découvre un univers fascinant, entre mythologie et expo universelles !

A travers quatre ouvrages, Les Fiancés de l'hiver, Les Disparus du Clairedelune, La mémoire de Babel et la Tempête des échos, j'ai suivi Ophélie, une jeune femme fort attachante. Après la Déchirure - comprendre la fin du monde, le monde s'est réorganisé en arches, dirigées par un esprit de famille - un personnage à la longévité extraordinaire, qui partage une partie de ses pouvoirs à ses habitants mais a perdu la mémoire. 

Sur Anima, on découvre Ophélie, descendante d'Artémis. Elle est liseuse - elle peut lire les émotions des personnes qui ont été en contact avec un objet à partir de cet objet - et passe-miroir - elle peut passer d'un miroir à l'autre. Elle mène une vie tranquille dans son musée et seule sa maladresse lui attire des petites mésaventures. Ayant déjà refusé deux mariages, elle est fiancée à Thorn, un homme du Pôle - une arche où règne Farouk, un esprit de famille qui détient des pouvoirs psychiques. Après avoir grandi dans l'ambiance familiale d'Anima, la découverte du Pôle avec sa cour, ses intrigues et ses violences est un sacré apprentissage pour Ophélie. Sans parler de la découverte de sa belle-famille et des pouvoirs de ceux-ci. 

Si le premier livre permet de rencontrer les protagonistes, de pénétrer dans un univers et de s'attacher à Ophélie, les suivants s'intéressent à des problématiques plus globales : qui est Dieu ? Comment sauver le monde ? Mais aussi à des questions existentielles "qui est je". 

Roman fantasy plein d'aventures et de rebondissements, il n'oublie pas d'être profond, notamment dans l'utilisation des pouvoirs de chacun. Par contre, il aurait mérité un peu moins de redondances notamment sur les caractères des personnages : on nous redit régulièrement leur maladresse, leur froideur, leur beauté etc. Enfin, le dernier tome est un peu décevant : révélations et mystères jouent à cache-cache et font perdre de sa crédibilité à la narration ; on rencontre beaucoup de personnages dans les 4 tomes mais leur sort dans le dernier est un peu expédié. Mais de chouettes romans jeunesse !

mercredi 23 septembre 2020

Les aventures de Tom Sawyer

Voilà un livre de Mark Twain qui patientait sur ma liseuse depuis des années et que je viens de me résoudre à découvrir pour le mois américain. 

Tom Sawyer, élevé par sa tante Polly vit dans la ville de Saint-Petersburg - sur les bords du Mississipi comme le disait la chanson du dessin animé. C'est un garçon plein d'imagination, malin et fort, qui aime se battre, faire le clown et jouer. Il se sort sans trop de souci de nombreuses situations désagréables : corvée de repeindre un portail ou messe un peu longue voire assassinat... Il joue avec des amis, notamment Huckleberry Finn, un enfant vagabond. C'est avec lui qu'il surprend un meurtre au cimetière et se met dans de drôles de draps. Mais la réalité se mêle toujours au jeu et le jeu à la réalité, la chasse au trésor et à l'homme deviennent prétextes à jouer aux voleurs, aux pirates ou à Robin des bois. 



Outre ses aventures et l'école buissonnière, on suit ses histoires amoureuses et ses tourments moraux. En effet, le jeune garçon s'apitoie beaucoup sur son sort et rêve souvent de la tristesse que causera sa mort. Qu'à cela ne tienne, il profite d'un de ses jeux pour participer à son propre enterrement ! Libre, vif, bagarreur, leader et menteur, il est attachant ce Tom. Mais on ne voit pas que lui, on aperçoit aussi la petite société de la ville, avec sa hiérarchie sociale, ses croyances, ses habitudes. 

Un joli roman jeunesse, pas toujours si jeunesse que ça d'ailleurs, bien rythmé, avec son humour et sa morale. 
"Tom se dit qu’en somme l’existence est fort supportable. Il avait découvert, sans s’en douter, une grande loi sociale : afin d’amener les hommes à convoiter quelque chose, il suffit de leur faire croire que la chose est difficile à atteindre" 
"Sur ce, nos écoliers s’habillèrent, cachèrent leurs armes et s’éloignèrent de la forêt de Sherwood, regrettant qu’il n’y eût plus de proscrits et se demandant ce que la civilisation moderne a fait pour compenser cette lacune"

jeudi 17 septembre 2020

Croc-blanc

 Avec cette lecture, je renoue avec une grande émotion de jeune lectrice. Je me souviens de la tension avec laquelle je suivais les combats de chiens, de la rudesse des hommes. J'avais oublié les débuts, avant la naissance du jeune chien-loup. Cette relecture m'a emballée !

Dans le grand nord, des chiens, un traîneau, un cercueil, des hommes, des loups et la faim. Voilà comment s'ouvre cet ouvrage, sur des steppes gelées, avec une course de fond entre deux mondes. La grande leçon de Croc-blanc, celle qu'il n'oubliera jamais, la loi fondamentale de la nature, c'est manger ou être mangé. Et dès les scènes inaugurales, le thème est lancé. 

On suit ensuite les loups, et notamment une louve, avec ses prétendants. Elle est remportée par le Borgne et donne naissance quelques mois plus tard à une nichée de louveteaux dont notre héros est le seul rescapé. C'est l'enfance, l'apprentissage de la curiosité, de la force de vie, et de la peur. C'est aussi le moment de la rencontre des hommes, que Croc-Blanc surnommera dieux. Nouveaux apprentissages, notamment celui du combat. Maltraité par les chiens, le jeune loup devient rapide, précis, bref, redoutable. Il ne répond qu'à son maître, Castor-Gris. Vendu à Beauty Smith pour du whisky, Croc-Blanc devient un tueur avant d'être tiré de l'arène par Weedon Scott et de découvrir l'amitié et la douceur.

A part la fin, qui est so "happy end", c'est un roman d'apprentissage extraordinaire et puissant que nous offre Jack London ! Suivre ce jeune loup à chaque pas, s'étonner avec lui de la lumière, de l'eau, des êtres vivants ou non : c'est le tour de maître déployé lors de la première sortie de Croc-Blanc. Et ça continue sur ce mode, ancré dans les sensations et les ressentis du héros, tout en gardant son animalité, sans chercher à en faire un homme. C'est manichéen, notamment dans les types d'hommes rencontrés par Croc-Blanc. On peut trouver ça limitant, l'animal est moins intelligent que l'homme nous dit l'auteur, mais c'est aussi très riche. 

Parmi les questions sous-jacentes, on retiendra celle de la liberté versus la fidélité ; la faim ou le confort ; l'animalité de l'homme et la possibilité de la dépasser ; la capacité d'apprentissage ; la résilience... Bref, des thèmes que l'on retrouve chez Jack London, notamment dans le merveilleux Martin Eden. Une magnifique redécouverte !


mercredi 26 août 2020

Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède

 Encore un classique qui dormait sur ma PAL. De Selma Lagerlöf, je n'ai jamais rien lu et pourtant, ses titres sont bien présents sur ma LAL. Avec ce titre, j'ai l'impression d'avoir lu Le tour de la France par deux enfants en Suède !

Nils Holgersson est un sale gosse, paresseux et cruel. Alors qu'il sèche la messe, il est transformé par un tomte (un lutin suédois) en tomte. Minuscule, il ne peut plus faire grand chose pour embêter les bêtes de sa ferme mais il comprend leur langage. En essayant d’empêcher un jars de s'enfuir, il est emporté par un vol d'oies sauvages. Et le voilà parti pour un tour de la Suède, suivant la migration et les pérégrinations des oies d'abord pour l'été puis pour la période automnale. Outre la relation du garnement aux oies, à qui il devra vitre prouver son utilité s'il veut voyager, cet épais roman décrit les diverses régions de la Suède avec son relief et sa géographie, ses industries et son économie, son histoire et ses légendes. 

Roman d'apprentissage destiné à des écoliers, c'est bien sûr très moral et rempli d'anecdotes et d'adjuvants sympathiques, humais ou bêtes. Le seul ennemi, Smirre, est un renard banni par les siens qui mettra tout en oeuvre pour tuer Poucet - Nils est surnommé ainsi par les oies - et Akka, l'oie qui guide les autres. 

L'ensemble est agréable à lire, bien écrit ; il manquait peut-être une carte à mon édition pour suivre le périple et localier les lieux mais même ainsi, on se laisse porter par les histoires sur chaque région. Je me suis amusée des contes communs à d'autres pays comme la ville engloutie, les rats ensorcelés ou les géants qui modèlent le pays. Et j'ai apprécié de croiser l'auteure elle-même dans son manoir avec Nils. Seul bémol : les longueurs et les répétitions de certains motifs. 


lundi 18 mai 2020

L'enfant océan

Voilà un bout de temps qu'on n'avait pas vu Mourlevat sur ces pages. Et pourtant, ce titre est sur ma LAL depuis des années. Oui, je vide petit à petit des parties de cette LAL, mon carnet explose ! 

C'est un livre jeunesse en deux parties, composé de courts chapitres qui sont autant de témoignages d'une fugue. Ils sont sept frères chez les Doutreleau, tous par paire de jumeaux sauf le petit dernier, Yann. C'est lui qui mène l'expédition vers l'océan suite à une dispute de ses parents. Il a convaincu ses frères qu'ils devaient fuir. Et voilà sept jeunes ado sur les routes, aidés par un routier, une boulangère, repérés par une jeune fille et une vieille dame. Les six frères disent aussi leur fatigue, leurs exploits, pour aller jusqu'à la mer. Seul Yann, étrange petit bonhomme, reste muet.

Inspiré du Petit Poucet, ce conte n'utilise ni miettes ni cailloux pour marquer le trajet mais plutôt des personnes, des témoins. Joli conte !

mercredi 8 avril 2020

Kamo

Je sors d'une chouette lecture détente de Daniel Pennac. Cela faisait très très longtemps que je ne l'avais pas lu. Ado, j'ai dévoré la saga Malaussène, adulte je dévore Kamo !

Dans mon édition, quatre histoires :
Kamo, l'idée du siècle
Tous les parents parlent avec angoisse de l'entrée en sixième. Agacés, les élèves de la classe de Kamo demandent à leur maître, monsieur Margerelle, ce qui est si inquiétant au collège. Celui-ci leur répond que c'est la diversité des profs. Qu'à cela ne tienne, Kamo demande à Margerelle de jouer tous les profs. Et le maître relève le défi... Ce qui amuse puis inquiète sa classe. Et si leur Instit'Bien Aimé avait réellement disparu derrière toutes ces personnalités ?

Kamo et moi
Crastaing, prof de français, est la terreur des collégiens. Toutes les semaines, il donne des rédactions à ses élèves. Et souvent il donne des colles et des rendez-vous dont les parents sortent tout déprimés. Alors, il faut bien s'y atteler à ces devoirs, même si aujourd'hui le sujet est bien corsé : "Vous vous réveillez un matin, et vous constatez que vous êtes transformés en adulte. Affolé, vous vous précipitez dans la chambre de vos parents : ils sont redevenus des enfants. Racontez la suite"
Evidemment, la rédaction va se réaliser... Et Kamo va tenter de remettre les choses à leur place.
Bon, si comme moi vous avez déjà lu Messieurs les enfants, ça fait redite.


Kamo, l'agence Babel
Kamo récolte des notes terribles en anglais. Suite à un pari avec sa mère, la redoutable Tatiana, il va devoir s'y mettre. Il a une correspondante anglaise, Cathy Earnshaw. Ce nom ne vous dit rien ? A Kamo, non. Par contre, il se prend de passion pour les lettres et devient incollable en anglais. A tel point que ses amis ont très envie de le retrouver et de démasquer cette femme du passé qui leur vole leur ami. 

L'évasion de Kamo
Tatiana est partie à la recherche de ses origines, laissant Kamo chez son ami. C'est là qu'il apprend à faire du vélo et devient le roi du deux roues. Mais une voiture le fauche et Kamo est hospitalisé. Ses amis se relaient pour penser à lui, le visiter... et découvrent l'histoire du grand père de Kamo.

Une tétralogie sympathique, aux personnages attachants !



lundi 23 mars 2020

Le bizarre incident du chien pendant la nuit

C'est ma petite sœur qui m'a prêté ce roman de Mark Haddon. Une découverte sympathique pour un titre inscrit sur ma LAL depuis (presque) sa sortie. 

Christopher Bone, 15 ans, 3 mois et 2 jours, trouve le chien de sa voisine assassiné, planté par une fourche dans le jardin. Il est minuit sept, Christopher embrasse le chien pour une dernière fois, la voisine sort en hurlant et Christopher se retrouve en prison. Heureusement, son père vient l'y chercher à 1h28. Après cela, Christopher décide de trouver l'assassin du chien et d'écrire un roman policier. Cette quête va lui faire découvrir des secrets et des ressources qu'il ne soupçonne pas, sur sa famille et sur lui-même.

La particularité de ce livre ? Le héros, Christopher, est autiste. Adorant les maths, le rouge, Sherlock Holmes et l'astronomie, il en parsème le roman. Par contre, il ne comprend pas bien les humains et peut péter un câble parce qu'on l'a touché. Oui, c'est pas simple comme vie.

Un roman étonnant par son héros, qui décrit et analyse un monde normal qui nous semble bien étrange dans ses yeux. Un roman parsemé de jeux et d'équations que le lecteur peut s'amuser à résoudre avec Christopher. Un roman à découvrir !


mercredi 7 août 2019

Faire écrire les enfants

C'est typiquement le genre de livres que je ne mentionne pas habituellement ici, je me dis que ça n'intéresse personne. Mais celui de Faly Stachak m'a tellement plu que j'ai envie de vous en parler. Il s'adresse aux enfants mais ça marche aussi pour les plus grands ! 

Sous-titré "300 propositions pour écrire des histoires", c'est un joli petit ouvrage qui propose plein de petits exercices et jeux d'écriture, répartis en plusieurs thèmes : histoires du réel, le monde de l'imaginaire, jeux d'écriture à plusieurs mains, comment écrire ton histoire. L'auteur propose des pistes d'écriture : un petit hyène qui détestait la viande s'enfuit du terrier un jour de chasse. Où va-t-il ? Qui va-t-il rencontrer ? etc. Il y a aussi des petits jeux d'inventaires et de listes, des jeux de sons, de mots, des jeux à plusieurs façon cadavres exquis, bref, plein de ressources pour braver les pages blanches !


lundi 1 avril 2019

Le petit chaperon rouge

Je suis dans ma période théâtre, j'en lis, j'en vois. Et je découvre petit à petit Joël Pommerat qu'une amie aime beaucoup. Ce texte est à destination d'enfants.

L'histoire du petit chaperon rouge, chacun la connait. Pommerat met l'accent sur le désir de la petite fille de sortir, toute seule. Et sur le chemin entre sa maison et celle de la mère de sa mère. Elle y rencontre le loup, bien sûr, mais aussi son ombre. Le tout porté par une jolie écriture, sans fioriture.



Histoire d'une petite fille qui veut grandir, qui découvre la vraie peur et non plus jouer à avoir peur. 

"La petite fille un jour avait voulu faire un cadeau utile à sa maman
lui offrir du temps
elle lui avait dit : tiens je te donne du temps maman
mais sa mère ne s'était même pas rendu compte du cadeau que lui faisait sa petite fille et tout était resté comme avant"

lundi 19 novembre 2018

Le livre de Perle

Ce titre de Timothée de Fombelle patientait également sur ma LAL. Livre jeunesse aux allures de conte de fées, il est enchanteur.

Tout commence avec une fée qui a renoncé à ses pouvoirs pour rejoindre celui qu'elle aime. Et qui arrive trop tard. C'est l'histoire d'un prince devenu cruel suite à la perte de sa mère. Un prince jaloux de son frère ou de sa soeur inconnu. C'est l'histoire d'un jeune homme, arrivé sans nom chez les Perle, fabricants de guimauves et qui prend la place de leur fils, Joshua. C'est l'histoire d'un jeune homme amoureux, hébergé par un vieil homme aux mille malles. Ce sont des histoires qui se croisent entre deux mondes, celui de la féérie et celui des hommes. Deux mondes finalement bien liés puisqu'on y rencontre des bottes de sept lieux et autres objets magiques.

Histoire d'amour et de magie, ce roman m'a paru bien mené et très poétique. Il garde une part de mystère dans la narration, joue du temps et des espaces... Un joli moment.

lundi 29 octobre 2018

Graine de crapule suivi de Les vagabonds efficaces

C'est une amie qui m'a conseillé ce livre de Fernand Deligny pour mieux connaître l'éducation spécialisée et populaire. J'ai donc emprunté cet ouvrage qui rassemble deux de ses textes. 

Graine de Crapule est constitué de courts textes ou aphorismes illustrés, à la fois non-méthode et expériences avec des jeunes délinquants, autistes ou considérés comme malades mentaux. Je vous en partage quelques uns qui m'ont interpellée.


"Il faut savoir ce que tu veux.
Si c'est te faire aimer d'eux, apporte des bonbons. Mais le jour où tu viendras les mains vides, ils te traiteront de grand dégueulasse.
Si tu veux faire ton travail, apporte-leur une corde à tirer, du bois à casser, des sacs à porter.
L'amour viendra ensuite, et là n'est pas ta récompense"

"Sais-tu chanter, improviser une histoire de pirates, marcher sur les mains, imiter les cris d'animaux, dessiner sur les murs avec un morceau de charbon ? 
Alors tu auras de la discipline"

"Dans les plus grands pagailles, tu es la calme souriant. Dans les grands calmes, tu es le vent"

"Arrange-toi pour qu'ils aient toujours cette sensation de choix, hors de laquelle il n'est pas de bonne volonté possible"

"Le plus grand mal que tu puisses leur faire, c'est de promettre et de ne pas tenir.
D'ailleurs, tu le paieras cher et ce sera justice"

"Il ne s'agit pas qu'ils prennent l'habitude d'un adulte, toi, mais l'habitude de vivre comme tout le monde"

"Ne leur apprend pas à scier si tu ne sais pas tenir une scie ; ne leur apprend pas à chanter si chanter t'ennuie ; ne te charge pas de leur apprendre à vivre si tu n'aimes pas la vie"

"Lorsqu'on te parlera de ton dévouement, j'espère que tu seras bien étonné.
Ou alors change de métier"

"Parce qu'ils sont sales et noirs, tu t'imagines peut-être qu'il s'agit de faire une grande lessive dont ils sortiront francs et courageux.
Prépare toujours brosses, savon, eau, vent et soleil.
Et puis, jour après jour, tu leur donneras l'habitude de se laver eux-mêmes."

"Garde les vivants. Si la vie, pour eux, c'est voler, c'est taquiner, c'est démolir, cherche tout simplement à ces verbes des compléments directs ou indirects qui feront insensiblement dériver leur force dans des actes avouables et utiles"

"Mieux vaudrait peut-être avoir auprès des enfants malheureux de vieux bagnards parés du titre d'éducateur que certaines "âmes" de bonne volonté.
Car si les uns peuvent dégouter du vice, les autres dégoutent de la vie honnête"

"Il y a trois fils qu'il faudrait tisser ensemble : l'individuel, le familial, le social.
Mais le familial est un peu pourri, le social est plein de noeuds. 
Alors on tisse l'individuel seulement.
Et l'on s'étonne de n'avoir fait que de l'ouvrage de dame, artificiel et fragile"

"Certains qui font ce métier, le nôtre, croient en Dieu ; d'autres ont foi dans les hommes"

"Quand tu auras passé trente ans de ta vie à mettre au point de subtiles méthodes psycho-pédiatriques, médico-pédagogiquess, psychanalo-pédotechniques, à la veille de la retraite, tu prendras une bonne charge de dynamite et tu iras discrètement faire sauter quelques pâtés de maisons dans un quartier de taudis. 
Et en une seconde, tu auras fait plus de travail qu'en trente ans"

 "Si tu es pour si peu dégouté du métier, ne t'embarque pas sur notre bateau car notre carburant est l'échec quotidien, nos voiles se gonflent aux ricanements et nous travaillons fort à ramener au port de tous petits harengs alors que nous partions pêcher la baleine"

Quant à Les Vagabonds efficaces, il comporte plusieurs temps. Une explication de la grande cordée, un réseau autour des auberges de jeunesses qui accueillait des délinquants. Pavillon 3 qui parle de jeunes internés pour raisons diverses. Et les Vagabonds efficaces qui sont aussi des observations et des histoires vécues dans l'éducation spécialisée avec des "jeunes à problèmes". Ce n'est pas vraiment une méthode, c'est clairement une critique des institutions et des "maisons de correction" voire de la société.

"Il ne s'agit donc pas de méthode, je n'en ai jamais eu. Il s'agit bien, à un moment donné, dans des lieux très réels, dans une conjoncture on ne peut plus concrète, d'une position à tenir. Il ne m'est jamais arrivé de pouvoir la tenir plus de deux ou trois ans. A chaque fois, elle était cernée, investie et je m'en tirais comme je pouvais, sans armes et sans bagages et toujours sans méthode"
Avec cette non-méthode, ces histoires et ces tentatives, se dresse une proposition d'éducation toujours ouverte à la remise en question. Une non-institutionnalisation de l'éducation spécialisée mais une ouverture à la réalité et à l'histoire de chacun.

mercredi 15 août 2018

Tobie Lolness

J'ai découvert cet été les deux tomes de cette œuvre hyper connue de Timothée de Fombelle, La Vie suspendue et Les Yeux d’Elisha. Ce livre jeunesse est un enchantement d'aventures et de rebondissements. Il vise également à faire prendre conscience de problèmes écologiques, économiques, sociaux etc.

La famille de Tobie et tout son peuple habitent un arbre. Ces êtres de quelques milimètres travaillent, jouent, développent une société complexe sur leur arbre. Feuilles et insectes peuvent être des dangers...

Le papa de Tobie est un grand savant. Sauf qu'il refuse de donner les clés de sa dernière invention et trouvaille. Pour cela, il est expulsé des cimes aux basses branches (l'abre fonctionne hierarchiquement). Mais la vie est douce et Tobie rencontre bientôt des amis. Tout change avec la mort de sa grand-mère et l'arrestation de ses parents. Tobie devient un fugitif. Et tous le poursuivent, aux ordres de Jo Mitch...

Cette fuite lui permettra de rencontrer des amis, de découvrir qui sont les "pelés", désignés comme ennemis publics et de tomber amoureux de la curieuse Elisha. Le second tome poursuit dans cette veine avec un nouvel ennemi et de nouveaux défis, cette fois pour sauver Elisha de Léo Blue et ses parents de Jo Mitch.

lundi 30 avril 2018

Foxcraft. Les possédés

J'ai trouvé ce bouquin d'Inbali Iserles un peu par hasard. J'hésitais à le lire. Et puis finalement, je suis entrée dans ce petit roman jeunesse. C'est le début d'une série donc ne vous attendez pas à comprendre le pourquoi du comment à la fin du roman (même si c'est très devinable en fait).

Isla et Pirie sont deux jeunes renardeaux qui grandissent en marge des Terres grises ou La grande rumeur (la ville). Un jour, leur terrier est attaqué et Isla fuit. Aidée de Siffrin, un drôle de renard qui cherche son frère, elle part à la recherche des siens et tente d'échapper à Karka, la renarde qui les poursuit. Isla découvre petit à petit la foxcraft (oui, les renards ont des pouvoirs presque magiques) et apprend à se débrouiller en échappant aux broyeuses (voitures) et aux peaux-nus (les hommes).

Plein de rebondissements et de courses-poursuites, ce roman vise un public jeunesse. Il n'est pas très travaillé, qu'il s'agisse des personnages, du style ou de l'intrigue. N'est pas J.K. Rowling qui veut.


mercredi 20 décembre 2017

Coco

Ah, il est très sympa le dernier Disney. Et très esthétique. Et hispanophone parfois. Bref, plein de qualités !

C'est l'histoire de Miguel, un jeune garçon qui veut être musicien alors que les siens ont banni la musique. Pas très original comme point de départ. Sauf qu'en voulant trouver (ou plutôt voler) une guitare, Miguel se retrouve au pays des morts. Commence une course poursuite entre Miguel et ses ancêtres... qui nous fera découvrir l'univers coloré et merveilleux de ce pays. A la recherche d'Ernesto de la Cruz, le célèbre musicien, Miguel espère lui aussi percer dans la musique. 

Je ne vous en dit pas plus sur l'histoire... Car ce qui m'a fascinée par dessus tout est la culture latino, les éléments du Dia de los muertos, les musiques, les couleurs... et tout cet univers visuel très fouillé, très riche, qui donnait parfois envie de faire des arrêts sur image pour mieux l'admirer.

lundi 18 décembre 2017

Quand pleurent les étoiles

Encore un roman qui trainait sur ma PAL depuis...15 ans ! Je pense d'ailleurs que j'aurais dû le lire quand il m'a été offert, j'aurais eu le même âge que le héros, j'aurais peut-être moins vu venir la fin et les intrigues. Mais soit, c'était tout de même un bon moment de lecture que ce roman de Jean-Luc Angélis.

Jacques a 18 ans, il vient de passer son bac et se voit chargé d'une étrange mission. A la mort de Marc, son parrain, il est invité à l'enterrement et au repas qui suit, en compagnie des amis chers à Marc : le cheikh Abdallah, des veneurs, des marins de Bretagne, des éthiopiens... Des personnes d'ailleurs dont Marc, aventurier et voyageur, a su se faire apprécier. Et chacun raconte un peu de ce qu'il a connu du défunt. Jacques va de surprises en surprises, découvrant un homme bien plus ample que celui qu'il connaissait.
Mais c'est à l'ouverture du testament qu'il est le plus surpris. Marc lui a laissé une mission, un jeu. Une chasse au trésor qui va durer une année et faire voyager Jacques sur tous les continents.

Joli roman d'initiation, plein d'énigmes et de rencontres, ce roman est un hymne à l'ouverture et à l'aventure. Destiné à la jeunesse, il pourra aussi plaire aux grands.


jeudi 7 septembre 2017

Histoire du chat et de la souris qui devinrent amis

Sepulveda est un ami des chats. Après son Histoire de la mouette et du chat qui lui apprit à voler, voici un autre conte avec un chat pour héros. Son nom est Mix. Il vit avec Max à Munich. Ils grandissent ensemble, inséparables.  
Mais Mix vieillit et perd la vue. Pour un chat aventurier, c'est tristoune. Heureusement, une petite souris très bavarde vit dans le coin, et va devenir son amie... et ses yeux !

Un petit conte pour tous les âges, illustré, qui fait plaisir à lire.


mercredi 8 février 2017

Peter Pan

Voici un classique de la littérature enfantine auquel je ne m'étais pas encore frottée. Mais cela faisait pourtant un bout de temps que ce roman de James Matthew Barrie trainait sur ma liseuse. J'avais voulu l'ouvrir l'an dernier pour le mois anglais avant de réaliser que James était écossais ! 
Peter Pan Rackham

L'histoire, j'imagine que beaucoup la connaissent. 
Une nuit, Peter perd son ombre. Et la jeune Wendy la lui recoud. Séduit par ses histoires, il l'invite dans son pays, Neverland avec ses deux frères, John et Michel. Bien entendu, cette fugue n'aurait pas eu lieu si Nana, la chienne et nurse des enfants, n'avait pas été attachée loin de ses protégés. La fratrie découvre donc ce pays imaginaire où se suivent sans discontinuer, dans une ronde éternelle, enfants perdus, pirates, peaux-rouges et bêtes sauvages, dont le fameux crocodile qui a dévoré la main du capitaine Hook... et un réveil. Course sans fin sur une île figée dans le temps. Nos trois londoniens s'intègrent facilement à la bande de Peter, en viennent à oublier leurs parents. Seule Wendy veille, tout en commençant à oublier également, à en maintenir le souvenir. Bien sûr, ils vivent de belles et dangereuses aventures, avec des sirènes, des peaux-rouges et des pirates. Wendy, leur petite maman, est certainement celle qui dérègle ou règle le rythme de la bande. Et Peter reste leur chef à tous, le fascinant enfant qui refuse de grandir, de se compromettre, qui ne vit que pour ses plaisirs, ses jeux, pour lui.

Au delà du conte et des aventures, l'adulte y trouvera une réflexion sur le temps et sur l'enfance subtile et à différents niveaux.


samedi 21 janvier 2017

Ballerina

C'est certainement une de vos dernières chances pour voir ce film sur grand écran. Dépêchez-vous car il vaut le détour !

Félicie et Victor sont orphelins et font les 400 coups dans leur orphelinat breton. Ils rêvent de le fuir pour aller réaliser leurs rêves... à Paris. Victor veut être inventeur et Félicie danseuse. 
Vous avez lu le titre ? Bon, on va bien sûr plus voir Félicie que Victor. 
Je passe sur les péripéties qui font entrer Félicie à l'école de ballet de l'opéra, sachez simplement qu'elle rencontre les bonnes personnes et qu'elle est prête à tout donner pour danser. 

© 2016 MITICO – GAUMONT – M6 FILMS – PCF BALLERINA LE FILM INC

Belle histoire de rêve ou de vocation, Ballerina s'attache à montrer la persévérance de Félicie à travers un charmant film d'apprentissage dans le Paris de la Belle Epoque. C'est très égoïste d'ailleurs quand on y pense ! Seule compte la réussite de l'héroïne, pas de dessein collectif... 

On notera la beauté des décors, l'humour et la légèreté des personnages, le scénario bien bordé qui en font un film d'animation (franco-canadien!) de très bonne qualité. Et puis, on vous laisse pas mal de questions sur l'histoire de Félicie, sur son avenir, sur ce qui a généré la haine de la mère de Camille... Tout n'est pas résolu et c'est tant mieux ! Bref, allez faire un petite pirouette par le cinéma le plus proche !

vendredi 26 août 2016

The cursed child

Bon, je me suis laissée avoir par l'effet de surprise et je n'ai pas bien regardé la couverture de ce livre, je m'imaginais un nouveau Rowling. Sans parler de mon éloignement d'Internet qui ne m'a pas permis de me préparer à ce nouveau volet d'Harry Potter qui n'en n'est pas un. Car si j'ai été ravie de retrouver le monde de notre héros, je reste un peu circonspecte quant à cette histoire... 


La forme est celle d'une pièce de théâtre (ce qui est certainement meilleur qu'un roman vue la qualité de certaines répliques) et l'espace est celui que nous connaissons, Londres et Hogwarts. 
Par contre, le temps est celui des enfants de nos héros préférés, Harry, Hermione, Ron... Et Darco. 
Nos protagonistes ? Les fils de Darco et Harry, les biens nommés Scorpius et Albus, sont les meilleurs amis du monde, ce qui ne cesse d'étonner leurs parents. 
L'intrigue ? Le voyage dans le temps qui peut changer le présent. Et les difficiles relations ado-parents. Qui m'ont un peu agacée. Tout comme les caractères des adultes en général, bien moins fouillés que ceux des enfants. 

Si ce "nouvel Harry Potter" est intéressant pour proposer des alternatives à la réalité que nous connaissons, et pour nous replonger dans le monde magique de J.K.Rowling, il m'a paru faiblard par rapport aux romans de mon enfance. Parce que j'attendais cette pièce comme un tome 8. Et j'avoue que l'écriture de Jack Thorne ne m'a pas convaincue.

Bref, ça vaut le détour pour se replonger dans Hogwarts mais l'ensemble m'a déçue. 

vendredi 19 août 2016

Contes d'une grand mère

Voici un livre de George Sand que je ne connaissais pas et qui m'a étonnée par son parti pris scientifique. En effet, on ne reste pas à se promener dans une campagne romantique et isolée, même si cet aspect existe, on s'amuse aussi de géologie et biologie. Mais bien sûr, à un niveau compréhensible par de jeunes enfants.

Le chêne parlant : Le jeune Emmi fuit la violence de sa famille en se réfugiant dans son chêne. Celui découvre le joli monde de la forêt et passe une année de liberté, se nourrissant des fruits et animaux que la nature lui offre. Mais la compagnie humaine vient à lui manquer... 
Le chien et la fleur sacrée : on parle métempsycose ce soir et deux invités racontent leur dernière incarnation, l'un comme bon toutou, l'autre comme éléphant blanc. 
L'orgue du titan : musicien en herbe, le jeune Angelin accompagne son maître au fin fond des monts dorés. Sur le chemin, il découvre les merveilles géologiques des roches de Sanadoire et Tuilière qui vont lui faire vivre une curieuse expérience. 
Ce que disent les fleurs : comme beaucoup d'enfants, notre narratrice est curieuse du monde des fleurs et va surprendre leur conversation. 
Le marteau rouge : l'histoire d'un bloc de cornaline, de ses origines à nos jours et ses transformations par les hommes (et les fées). 
La fée poussière : où l'on découvre le royaume fantastique de la poussière, qui contient le monde en miniature. La fée y sera notre guide. 
Le gnome des huîtres : amateur d'huîtres, un ami de la maison décide de trouver quelle est la meilleure provenance. Il rencontre un autre passionné... De coquilles d'huîtres. 
La fée aux gros yeux : la gouvernante d'Elsie est très bizarre, elle déteste oiseaux et chauve-
souris. Et puis, elle a de gros yeux qui ne voient rien. Enfin, rien de visible aux autres êtres humains.

Ce recueil de contes pour les enfants est sympathique, il se veut pédagogique et scientifique tout en restant plein d'imagination et de belles créations. Un peu daté parfois mais intéressant aussi pour effleurer la connaissance scientifique populaire de la fin du XIXe siècle.