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mercredi 26 décembre 2018

La beauté des jours

C'est le genre de romans que je dévore et qui ne me laisse pas beaucoup de souvenirs mais dont j'apprécie, sur le coup, la lecture reposante et douce. Avec ce roman de Claudie Gallay, on accompagne la vie quotidienne d'une postière, qui aime regarder les trains et les renards.

Jeanne mène une vie tranquille, elle vit avec Rémy dans une jolie maison, ils vont refaire la cuisine pendant l'été, leurs filles passeront les week-ends. Mais ce roman débute avec un imprévu, une carte postale qui tombe du mur où elle est accrochée. Une photo de Marina Abramovic, une artiste qui va jusqu'au bout des choses, qui se met en jeu dans son art, qui tente, qui explore. Et elle, Jeanne, qu'est-ce qu'elle explore ? Quand est-ce qu'elle vit ? Quand elle découvre des palindromes, quand elle suit des inconnus, quand elle envoie des mails à un amour de lycée ? C'est une saison avec Jeanne, avec Rémy, avec Suzanne, sa copine, avec sa famille, des gens de la terre.

Gallay nous peint la grâce simple du quotidien, les petits bonheurs simples et invisibles. C'est doux.

lundi 27 janvier 2014

Une part du ciel

Une fratrie se retrouve au Val, le village de montagne qui les a vus grandir. Philippe et Gaby sont restés. Carole est une citadine. Elle les rejoint en décembre sur la mystérieuse injonction de leur père, Curtil. Celui-ci a l'habitude d'envoyer quelques jours voire quelques semaines avant son retour une petite boule à neige de verre. 
Commence alors une attente pour ces trois adultes, mal guéris de leurs peurs et souvenirs d'enfance. Le spectre d'une maison brûlée, d'un père absent, du besoin d'être préféré... Tout cela rejaillit chez Carole. L'héroïne, qui vient de voir s'éloigner son mari et ses enfants, redécouvre au Val l'attente. Elle tente de renouer, progressivement, avec sa soeur, qui vit avec une gamine dans un mobile home, avec la Baronne, qui sauve des chiens abandonnés, avec Jean, Yvon, Philippe et les autres.

lac gele hiver gallay

Cette attente d'un mois, ces activités quotidiennes et répétitives, cette introspection, m'ont lassée. J'ai eu l'impression que je ne finirais jamais ce roman. Ce n'est pas une question de temps de lecture mais plutôt d'étirement du temps du roman. On attend avec l'héroïne. On attend son père, le Godot du livre. Mais aussi sa propre décantation. Et c'est lent. Et c'est long. Et ça ne nous intéresse pas. Heureusement qu'il y a d'autres personnages que cette Carole égocentrique !
Par ailleurs, je n'ai pas retrouvé ce style, très dialogué et haché, aux phrases courtes, que j'appréciais chez Claudie Gallay. Elle n'a pas laissé la place à l'imagination, à la sensation, tout nous est décrit, servi sur un plateau de mots qui disent tout, qui disent trop. Une rencontre qui ne s'est pas faite pour moi.

dimanche 25 août 2013

L'amour est une île

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu Claudie Gallay. Et pourtant ce titre était dans ma PAL depuis sa sortie. Mais Les déferlantes m'avait laissé un peu de marbre, alors j'ai préféré attendre. Et j'ai bien fait car j'ai beaucoup apprécié cet opus, redécouvrant avec plaisir cette écriture. 
Phrases et chapitres courts. Personnages un peu cassés. Sur fond de festival d'Avignon en grève.

Odon, éditeur et directeur de théâtre, monte Nuit rouge de Paul Selliès, un jeune écrivain maudit. La Jogar, une actrice renommée qui s'est formée à Avignon, revient dans sa ville natale, entre vieux fantômes d'une enfance en rébellion et célébrité. Marie, la soeur de Paul Selliès, cherche des traces de son frère et photographie tout ce qui la touche. D'autres êtres évoluent autour d'eux : acteurs, grévistes, Isabelle, Jeff, Odile... Mais au coeur de l'histoire, on trouve un amour perdu mais toujours vivace et un texte perdu mais toujours vivant.

J'ai été complètement happée par cette histoire, dont les ressorts se dévoilent progressivement. Sous des prémices très simples, se dissimule une multitude de petits actes, d'histoires, de mensonges qu'une fille un peu paumée met au jour...

mercredi 18 janvier 2012

Dans l'or du temps

Merci aux éditions J'ai Lu pour l'envoi de ce roman de Claudie Gallay. 

Comme vous le savez, j'aimais le style de cet auteur. Certains le qualifient de simpliste, moi, je le trouve plutôt répétitif. Et j'avoue que je m'en lasse un peu. 

Comme dans les Déferlantes, le cadre est normand. Mais le personnage principal est un homme.
Accompagné de sa petite famille, ses deux fillettes et sa femme, Anna, le narrateur part en vacances. Il rencontre Alice, une vieille dame du coin. Étrangement, il revient la voir. Régulièrement. Il l'aide, sort avec elle, ne lui parle pas beaucoup. Il s'intéresse autant à la femme âgée qu'à ses kachinas, statuettes ramenées d'Amérique. Et les récits s’intercalent : été pluvieux et voyage chez les Hopis avec Breton dans les années 40.
Deux histoires, des séparations, des meurtres, une passion commune pour des objets ethniques, voilà ce qui rapproche nos personnages.
Un roman plaisant qui se dirige vers des révélations morbides, attendues, malsaines, sur lesquelles il n'était pas indispensable de mettre des mots.
Petite déception, donc.

J'avais préféré mon voyage à Venise.

vendredi 19 juin 2009

Les déferlantes


Si j'ai adoré Seule Venise de Claudie Gallay, je suis moins enthousiaste avec ce titre.
Je crois que c'est réellement le style qui, sur 500 pages, m'a épuisée, agacée, fait grogner. L'auteur adore les petites phrases courtes à la "Il va tenir, j'ai dit" ou "-Il était gentil ? -Oui... -Il jouait avec toi ? -Non. -Pourquoi ? Lili a hésité. - J'étais plus grande que lui. -Et sa maman, elle était où ?" et tout à l'avenant ! Bref, j'ai dû faire des pauses tellement je trouvais ça mécanique, répétitif, peu poétique. C'est amusant comme ce qui plaît sur une courte distance lasse sur la longue.
Quant à l'histoire, elle se déroule sur les côtes normandes dans un petit village. La narratrice vit chez un sculpteur et sa sœur, aux tendances incestueuses. Elle est là pour continuer à vivre après un drame (je ne vous dirais pas lequel mais on le sait assez vite) et compte les nids, observe les oiseaux et passe finalement beaucoup de temps à se mêler de ce qui ne la regarde pas. Je comprends, l'ornithologie, c'est vraiment pas funky à mon avis (et pour avoir suivi les pas d'un ornithologue passionné). Bref, elle traîne au bar du coin et ramasse les ragots, surtout ceux qui concernent un dénommé Lambert, dont les parents ont disparu en mer vingt ans plus tôt. Il revient pour trouver le coupable (la mer ne lui suffit pas) et va apprendre bien plus...
J'ai été un peu sévère car je n'ai pas détesté ce livre, loin de là. Mais je l'ai trouvé trop pesant au milieu de ma lecture. Vraiment.

mardi 24 février 2009

Seule Venise


C'est Lune de pluie qui m'a donné envie de lire ce livre de Claudie Gallay. Et je la remercie car ce fut une magnifique découverte.
Notre narratrice est dans le train pour Venise. Seule. Elle a décidé de partir pour le premier endroit venu plutôt que de rester encore dans son appartement à ressasser une rupture, un abandon. Les jours après la blessure sont là, durs, invivables, survécus. Elle ignore combien de temps elle restera sur la lagune mais elle a fait ce pas : une valise, un billet, une pension... La voilà à Venise, c'est l'hiver, c'est humide, c'est glacial. Elle commence par se perdre avant de trouver la maison de Luigi où elle va passer quelques temps. Là elle rencontre le prince, un illustre prince russe exilé de sa terre natale par la révolution, fou amoureux de l'exactitude et d'une prolétaire. Il y a aussi Clara, la jeune danseuse qui coule des jours heureux avec son amant. Heureux jusqu'à la première faille. On peut se quitter pour un ourlet à Venise. Luigi attend sa fille, elle doit venir pour Noël.
Au milieu, notre héroïne bien ordinaire tente de se reconstruire. Elle se promène. Elle raconte ses journées au prince et ses chocolats au Florian. Elle découvre aussi une belle librairie, petite échoppe gardée par une marionnette et son propriétaire, discret, amical, retenu. Venise est elle une ville de guérison ? C'est une ville de renaissance, de temps perdu, de livres lus et finalement d'expériences sans compte à rendre, sans jugements, une ville de solitude. C'est un moment où l'on se reconstruit en pensant aux autres, en oubliant de penser à soi, histoire de faire taire la douleur.
Ce livre se déguste, il n'est pas joyeux mais il est poétique, sensible. A découvrir !