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jeudi 17 septembre 2020

Croc-blanc

 Avec cette lecture, je renoue avec une grande émotion de jeune lectrice. Je me souviens de la tension avec laquelle je suivais les combats de chiens, de la rudesse des hommes. J'avais oublié les débuts, avant la naissance du jeune chien-loup. Cette relecture m'a emballée !

Dans le grand nord, des chiens, un traîneau, un cercueil, des hommes, des loups et la faim. Voilà comment s'ouvre cet ouvrage, sur des steppes gelées, avec une course de fond entre deux mondes. La grande leçon de Croc-blanc, celle qu'il n'oubliera jamais, la loi fondamentale de la nature, c'est manger ou être mangé. Et dès les scènes inaugurales, le thème est lancé. 

On suit ensuite les loups, et notamment une louve, avec ses prétendants. Elle est remportée par le Borgne et donne naissance quelques mois plus tard à une nichée de louveteaux dont notre héros est le seul rescapé. C'est l'enfance, l'apprentissage de la curiosité, de la force de vie, et de la peur. C'est aussi le moment de la rencontre des hommes, que Croc-Blanc surnommera dieux. Nouveaux apprentissages, notamment celui du combat. Maltraité par les chiens, le jeune loup devient rapide, précis, bref, redoutable. Il ne répond qu'à son maître, Castor-Gris. Vendu à Beauty Smith pour du whisky, Croc-Blanc devient un tueur avant d'être tiré de l'arène par Weedon Scott et de découvrir l'amitié et la douceur.

A part la fin, qui est so "happy end", c'est un roman d'apprentissage extraordinaire et puissant que nous offre Jack London ! Suivre ce jeune loup à chaque pas, s'étonner avec lui de la lumière, de l'eau, des êtres vivants ou non : c'est le tour de maître déployé lors de la première sortie de Croc-Blanc. Et ça continue sur ce mode, ancré dans les sensations et les ressentis du héros, tout en gardant son animalité, sans chercher à en faire un homme. C'est manichéen, notamment dans les types d'hommes rencontrés par Croc-Blanc. On peut trouver ça limitant, l'animal est moins intelligent que l'homme nous dit l'auteur, mais c'est aussi très riche. 

Parmi les questions sous-jacentes, on retiendra celle de la liberté versus la fidélité ; la faim ou le confort ; l'animalité de l'homme et la possibilité de la dépasser ; la capacité d'apprentissage ; la résilience... Bref, des thèmes que l'on retrouve chez Jack London, notamment dans le merveilleux Martin Eden. Une magnifique redécouverte !


jeudi 23 avril 2020

The scarlet plague

Ce sont les billets d'une lecture commune qui ont attiré mes yeux sur ce titre, que j'avais sur ma liseuse. J'ai hésité, me disant que la période n'était pas très propice aux récits de pestes et de disparition de l'humanité. Et finalement, j'ai craqué pour ce roman de Jack London que j'ignorais comme auteur de science fiction. 

Avec ce roman, nous entrons dans un récit d'anticipation, qui rappelle pourtant les temps préhistoriques : les personnes sont vêtues de peaux, on pêche, on fait du feu... C'est que, comme va l'expliquer le sénile James à trois jeunes, l'humanité a presque disparu suite à une maladie très contagieuse et mortelle : la peste écarlate. Et qu'est-ce qu'il peine à se faire comprendre ! Il semble que la vocabulaire de ses petits-enfants se soit appauvri, qu'ils ne savent ni lire, ni écrire, qu'ils ignorent tout d'un monde disparu, qui leur semble mythique. 
Un monde de 2013 où les avions volaient, où l'université était à la pointe... ainsi que les inégalités criantes entre les hommes. Ce monde-là est balayé en quelques mois par une maladie qui tue en quelques minutes voire quelques heures après avoir couvert de plaques rouges ses victimes. C'est l'évolution de la maladie que conte James Smith, la disparition de ses proches, la fuite des plus riches, les chaos collectifs, la victoire inéluctable de la maladie, qui le laisse seul dans un monde où la nature reprend ses droits. Toute ressemblance avec la situation actuelle n'est pas fortuite ! Heureusement, James n'est pas le seul survivant... Mais la loi du plus fort est de retour et c'est elle qui guide la survie plus que les intellectuels comme James.


Un ouvrage qui me confirme ma joie à lire London et à découvrir ou redécouvrir ses œuvres... Ce qui fait que je rejoins le challenge en cours chez Claudialucia !

samedi 17 septembre 2016

La petite dame de la grande maison

Jack London m'a encore enchantée avec ce titre. Je ne renoue pas avec les aventures de mon enfance mais je découvre les romans plus adultes de cet écrivain et aventurier. 

L'histoire commence avec la jeunesse de Dick Forrest, héritier d'une immense fortune, qui n'a qu'une envie, vivre. Il abandonne ses richesses et part faire la route, travaillant ici et là, sur terre ou en mer. Il revient à la veille de sa majorité et décide de se former dans tous les domaines qui l'intéressent, recherchant toujours l'excellence. Tiens, tiens, ça ne vous rappelle pas Martin Eden qui se gave de science ?


À la quarantaine, maître d'un joli domaine pour lequel il travaille comme un fou mais avec une discipline surprenante, il est heureux. Pas pour ses chevaux hors du commun, ses mines, ou ses troupeaux, mais pour son bonheur domestique. Il vit avec son aventurière et insomniaque d'épouse, la surprenante et sexy Paula. Dans cette maison toujours pleine d'invités, on se divertit, on joue, on danse... Et tout le monde n'a d'yeux que pour Paula. Les hommes en sont amoureux et les femmes l'admirent, voire la jalousent. Quand Evan Graham, grand ami de Dick, vient passer un peu de bon temps, il tombe fou amoureux de son hôtesse. Et elle ? Elle reste mystérieuse...

Une histoire d'amour dans un monde très années 30, façon Fitzgerald, où l'on aime à oublier la mort et la tristesse. Bien sûr, on est dans un triangle amoureux classique et l'intrigue n'est pas très poussée. Mais certainement très choquante pour l'époque de sa publication car Paula est une femme libre, que Dick laisse vivre, penser, flirter... prendre ses responsabilités. L'ambiance du roman est à la fois légère (pour la manière de vivre) et pesante (pour la psychologie des personnages et le monde extérieur qui nous parvient à travers des courriers de Dick) et ses personnages hyper attachants.


vendredi 18 décembre 2015

Martin Eden

Je crois que je n'avais pas lu Jack London depuis le Croc Blanc de mon enfance. J'ai pourtant d'excellents souvenirs d'aventures dans la neige et le froid, d'hommes courageux et de bêtes très humaines. Mais je crois que depuis mes 12 ans, je n'ai pas rouvert d'ouvrages de cet auteur... Et heureusement que je n'ai pas lu Martin Eden à cet âge car je crois qu'il ne m'aurait pas plu.

Martin est un marin. Il est fort, il est beau, il est intelligent. Mais il a appris la vie en mer plus que les bonnes manières. Alors lorsqu'il tombe amoureux de Ruth, bourgeoise bien élevée et étudiante en littérature anglaise, il décide de tout faire pour atteindre son niveau. Il dévore tous les livres qui lui tombent sous la main, cesse presque de dormir... Et prend quelques cours particuliers avec sa belle. Travaillant comme un forcené pour pouvoir se payer le luxe d'apprendre, Martin découvre un monde inconnu et fascinant, celui de la connaissance. Il en devient insatiable. Et il décide de gagner sa vie en écrivant. Sans relâche, il s'essaie à tous les genres en rêvant de percer un jour. Il sacrifie sa nourriture, son sommeil, ses amis, à tenter de devenir écrivain afin d'être digne de Ruth.


Je ne vous dévoilerai pas les suites des amours de Martin et de son apprentissage mais sachez que c'est un roman captivant, plein de force et d'images évocatrices. La personnalité de Martin est belle, ses évolutions et réflexions également, notamment sur la carrière d'écrivain, la gestion des refus et des succès... On sent le vécu là-dedans, c'est clairement d'inspiration autobiographique. Plongez sans hésiter !