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vendredi 18 août 2017

Guide des égarés

J'ai l'impression que, d'années en années, Jean d'Ormesson écrit toujours le même livre. Un livre qui se veut un essai, qui flirte avec la philo, la littérature, l'histoire, les sciences mais toujours comme un amateur éclairé, sans rien fouiller vraiment. Et j'ai l'impression qu'il ressasse toujours les mêmes exemples. On est loin du souffle romanesque de l'Histoire du Juif errant ou de la Douane de mer

En toute simplicité, notre auteur tente de répondre à la question de l'existence : que fait-on là ? D'où venons-nous? Où allons-nous ? Et cela en 29 points ! Les voici : l'étonnement, la disparition, l'angoisse, le secret, l'énigme, le mystère, les nombres, la science, l'espace, la matière, l'air, l'eau, la lumière, le temps, la pensée, le mal, la liberté, la vie, la mort, le plaisir, le bonheur, la joie, l'histoire, le progrès, la justice, la beauté, la vérité, l'amour, Dieu.

Ce n'est pas désagréable à lire mais un peu fade, un peu remâché, sans rien qui fait trembler ou s'interroger...


mercredi 3 septembre 2014

Comme un chant d'espérance

Jean d'Ormesson et moi, c'est une histoire d'amour. J'ai rencontré sa plume avec La Douane de mer et Histoire du juif errant. Et j'ai tout de suite accroché aux histoires de cet amoureux de Chateaubriand, de Venise et de l'amour. C'est donc avec plaisir que j'ai plongé dans ce roman sur le rien, sur ce qu'il y a derrière le mur de Planck, sur le néant et l'éternité. Ce néant, ne pourrait-on pas l'appeler Dieu ?

En remontant à l'origine, de manière plus littéraire et philosophique que scientifique, Jean d'Ormesson examine l’avènement du temps et de l'espace, du hasard et de la nécessité. Il y voit Dieu, à la fois esprit et volonté. Un Dieu inconnaissable et inconcevable pour nos esprits humains. Il ne s'interroge pas vraiment sur le "comment" mais surtout sur le "pourquoi" de la vie, de l'univers et de la pensée humaine. Bref, on s'y interroge sur nos origines mais aussi sur nos qualités d'êtres humains. Sur notre liberté, celle de faire le bien ou le mal, celle de croire ou non. Et l'auteur termine par une louange au monde : sa lumière, ses paysages, ses livres, ses musiques... et cite ce magnifique petit texte : 
"Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte, et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence.
Sans aliénation, vivez autant que possible en bons termes avec toutes les personnes.
Dites doucement et clairement votre vérité.
Écoutez les autres, même les simples d’esprit et les ignorants, ils ont eux aussi leur histoire.
Évitez les individus bruyants et agressifs, ils sont une vexation pour l’esprit.
Ne vous comparez avec personne : vous risqueriez de devenir vain ou vaniteux. Il y a toujours plus grands et plus petits que vous.
Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements.
Soyez toujours intéressés à votre carrière, si modeste soit-elle ; c’est une véritable possession dans les prospérités changeantes du temps.
Mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe ; plusieurs individus recherchent les grands idéaux ; et partout la vie est remplie d’héroïsme.
Soyez vous-même.
Surtout n’affectez pas l’amitié.
Non plus ne soyez pas cynique en amour car il est en face de tout désenchantement aussi éternel que l’herbe.
Prenez avec bonté le conseil des années, en renonçant avec grâce à votre jeunesse.
Fortifiez-vous une puissance d’esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude.
Au-delà d’une discipline saine, soyez doux avec vous-même.
Vous êtes un enfant de l’univers, pas moins que les arbres et les étoiles, vous avez le droit d’être ici.
Et qu’il vous soit clair ou non, l’univers se déroule sans doute comme il le devrait.
Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre conception de lui, quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez dans le désarroi bruyant de la vie, la paix dans votre âme.
Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau."

Poecile, villa Hadriana

Très court et divisé en de nombreux chapitres d'une page, ce livre se dévore très vite. Mais il n'est pas pour autant fini une fois la dernière page tournée car l'on y revient, pour relire un passage, un paragraphe ou une page. Lumineux et simple, il s'appuie sur des philosophes (antiques et modernes) avec légèreté et clarté. Il propose une philosophie de vie qui est de la goûter, de la savourer et de l'aimer. Et d'aimer Dieu et les hommes. Voilà qui me touche et me parle, qui me rappelle de prendre le temps, de choisir plutôt que de subir, bref d'empoigner la vie ! 

mardi 9 septembre 2008

Odeur du temps


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Un livre de d’Ormesson bien différent du précédent. Ici sont rassemblés des articles, chroniques, éditoriaux, bref, tout un matériel journalistique.

L’écrivain tire ces courts écrits du Figaro pour lequel il a longtemps travaillé. L’ensemble est divisé en thèmes : littérature, histoire, philosophie, voyages, langue française, cinéma… Ces chroniques se lisent sans difficulté, certaines sont anciennes mais toujours actuelles, elles sont souvent touchantes, belles, classes. Bien sûr, on retrouve des dadas : Chateaubriand, l’Académie, Venise... mais on découvre aussi beaucoup de livres à feuilleter, à relire, des auteurs à considérer, des idées à cogiter. Et puis on se délasse et l’on se réjouit devant tant de beautés à venir. La curiosité s’éveille. Et encore une fois, on admire cet esprit vif, ses connaissances rares sur des sujets divers. Décidément, j’aime Jean d’Ormesson.

Et pour ceux qui trouvaient prétentieux de réunir ses propres articles (et certainement pas les plus mauvais), je réponds qu’il est bien pratique de ne pas avoir à se perdre dans des archives (même si cela a un charme certain) et qu’il aurait été dommage de ne pas pouvoir se mettre ces beaux textes sous la dent.