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jeudi 21 septembre 2017

Portraits de Cézanne

Cezanne, Vieille au chapelet
C'est en juillet dernier que j'ai visité cette expo au musée d'Orsay et, voyant la clôture arriver, je m'empresse de vous en dire quelques mots. Comme son titre l'indique, cette expo est dédiée au genre très classique du portrait, le gagne pain des peintres. Sauf que c'est aussi un moyen d'expérimenter des choses. Et que les portraits exposés appartiennent plutôt à la sphère domestique, avec un nombre de représentations, pas toujours très flatteuses, de sa femme, Hortense.

Dans la première salle, on croise Achille Emperaire, un des portraits les plus connus de Cézanne. En pied, sur son trône ridicule, il nous renvoie à notre vanité ! Puis on s'étonne des portraits au couteau de l'oncle Dominique. C'est plus sculpté que peint, avec des grandes taches colorées, des ombres dans les reliefs. On découvre ensuite des autoportraits, des portraits d'Hortense, d'amis, du jeune garçon à la vieille femme courbée. Les couleurs changent, s'éclaircissent, l'épaisseur aussi. Les formats se stabilisent. 

Parmi les plus marquants de ma visite, je retiens l'oncle Dominique, Hortense, Gustave Geoffroy et la vieille au chapelet. Et cet aspect peut-être moins montré des portraits de Cézanne, qui sont aussi un moyen de simplifier, d'expérimenter, de jouer avec la lumière et les formes. Un voyage dans l'intimité du peintre.

jeudi 13 juillet 2017

Au-delà des étoiles. Le paysage mystique de Monet à Kandinsky

Voilà une expo que j'ai beaucoup apprécié au musée d'Orsay mais dont je n'ai pas pris le temps de vous parler. Mea culpa. Riche et intéressante, elle exposait notamment des artistes canadiens qui m'étaient inconnus. 

Le paysage comme reflet d'une quête mystique et spirituelle, ce n'est pas une idée très nouvelle. Rappelez-vous nos amis Romantiques ! La question soulevée est ici plus tardive, de l'impressionnisme au début du XXe siècle. Et elle s'intéresse parfois plus à la réception par l'oeil du visiteur qu'à l'intention de l'artiste. Cela donne des interprétations un peu ridicules sur des œuvres qui inspireraient ou non un sentiment de transcendance. Et des métaphores simplistes autour du cycle de la vie... Bref, ne vous attardez pas sur les explications de certaines salles, notamment la première, profitez des œuvres. Ensuite, on suit la démarche d'artistes qui veulent mettre du sacré dans l'art, comme Puvis de Chavannes, Maurice Denis et Emile Bernard. Là, c'est moins tordu comme rapprochement. Évidemment, c'est aussi l'espace pour les peintures qui intègrent les saints ou le Christ.



Puis l'on passe au Canada, avec des paysages vides, vierges, lumineux. Des grands espaces. Les artistes se rattachent plus ou moins à des courants théosophiques... Bien, bien. Et vient enfin la nuit du titre. Paysages nocturnes, vivants de lumières éparses ou vides. Comme le ciel ? De nouveau, on se pose la question du rapport au mystique. Et plus encore dans la salle suivante dédiée à la guerre qui transforme les paysages.

Enfin, on aborde l'univers, les étoiles, les planètes, le cosmos tout entier. On nous livre les convictions ou questionnements des artistes. Est-on encore dans le paysage ? C'est un autre débat.

Une exposition dont le sujet m'a semblé mal cadré, ou que j'ai mal compris, avec des rapprochements parfois forcés. Mais des oeuvres très intéressantes, inconnues de moi.

lundi 7 juillet 2014

Carpeaux (1827-1875), un sculpteur pour l'Empire

Si l'expo Van Gogh/Artaud m'a semblé un peu expédiée, je suis charmée par cette rétrospective autour du sculpteur de la Danse de l'Opéra Garnier. A travers un parcours fluide sur 10 salles, nous redécouvrons les créations de Carpeaux, de ses croquis à ses commandes officielles.

Carpeaux, La rieuse, 1873, 

On commence avec la formation du sculpteur dans l'atelier de Rude, ses difficultés à décrocher le prix de Rome, son séjour en Italie où il découvre les sculptures de Michel-Ange. Est déjà en germe cette ambivalence entre sujets plaisants et coquets, comme le Pêcheur à la coquille, et thèmes sombres, comme Ugolin. L'histoire de cette sculpture, qui a hésité entre la ronde bosse et le relief, entre le marbre et le bronze et dont le nombre de figure a beaucoup varié, est documentée par des esquisses nombreuses. C'est moins le cas d'autres projets comme la Danse, la Fontaine de l'observatoire ou le décor du pavillon de Flore au Louvre. On retrouve par contre ces mêmes hésitations pour la statue de Watteau à Valenciennes. 

Carpeaux est un homme très occupé. Outre sa participation à divers concours pour des monuments publics, il produit énormément de portraits et passe du temps à la cour impériale : il saisit à grands traits les séries des Compiègne. Il y réalise notamment le fabuleux portrait en pied du prince impérial : celui-ci y apparaît comme un jeune garçon sympathique, au regard doux et intelligent. Comme son Pêcheur à la coquille ou sa Jeune fille à la coquille, cette statue est destinée à être reproduite et vendue, déclinée dans divers matériaux et à différentes échelles.

Mais c'est véritablement dans l'art du portrait, inspiré du XVIIIe siècle galant, que le sculpteur excelle. D'une grande vivacité, ses bustes sont à la fois fidèles (à tel point qu'une commanditaire refuse son portrait qu'elle juge trop marqué par l'âge) aussi bien dans les traits du visage que dans le détail des vêtements et d'un abord chaleureux et amical. Le portrait d'Amélie de Montfort apparaît sensible et délicat, donnant à la jeune fille un air rêveur. Par contre, dans le genre de l'autoportrait, que pratique régulièrement Carpeaux, le sculpteur est beaucoup moins indulgent avec lui-même qu'avec ses clients. Il y apparaît dur et exigeant. Son côté sombre et romantique, déjà perceptible dans Ugolin est d'ailleurs mis en lumière dans une partie de l'exposition (dessins de têtes coupées, scènes de combats).

Celle-ci se clôt ensuite sur les figures dansantes et souriantes de la Danse et de la Fontaine de l'Observatoire, saluant la liberté et l'équilibre de ses figures (qui choquent). 

C'est une belle rétrospective qui propose des analyses détaillées d’œuvres clés du sculpteur et qui rend bien la diversité de ses activités (figures religieuses, portraits, décor architectural, etc.). Une incursion dans l'intimité du personnage, dans ses rapports avec sa famille et avec ses contemporains, est également bien documentée sans plonger dans l'interprétation psychologique. Il ne manque qu'une partie sur ses suiveurs, la façon dont il a pu ou non inspirer d'autres sculpteurs. Rodin est cité au détour d'un cartel mais qu'en est-il de Dalou (et d'autres ?). Par ailleurs, il serait intéressant de poursuivre cette exposition par "Carpeaux, peintre" puisque le sculpteur a aussi beaucoup barbouillé. Quelques toiles sont présentées mais elles ne montrent pas la variété des sujets retenus par le sculpteur. Mais dans l'ensemble, c'est une expo bien construite qui complète la connaissance de cet artiste.

vendredi 4 juillet 2014

Van Gogh/Artaud, le suicidé de la société

Je me suis rendue à la dernière minute au musée d'Orsay pour enfin aller visiter cette expo "Van Gogh/Artaud, le suicidé de la société" dont on m'a dit le plus grand bien. Attention, il ne vous reste que deux jours pour la voir. 

Pour ma part, je sors déçue de cette exposition. D'abord parce que c'est noir de monde. Et que ça bouscule, ça regarde à peine les œuvres, ça téléphone dans l'expo, ça prend des photos sans arrêt et les gardiens ne cessent de répéter "no picture". Bref, les conditions de visite ne sont pas idéales.
Mais ce qui m'a le plus gênée c'est le propos même de l'exposition. Je m'attendais à ce que le musée utilise réellement le texte d'Artaud, qu'il propose des rapprochements entre les deux artistes, qu'il les fasse dialoguer. Mais c'est très timide... 

L'entrée de l'expo est constitué d'une salle grouillante de mots et de phrases, par terre, sur les murs, écrits et dits. On entre dans l'imaginaire d'Artaud. Et la première salle campe le sujet : la rencontre de Van Gogh (enfin, de son art) par Artaud lors d'une rétrospective au Musée de l'Orangerie. L'écrivain, excédé par les propos de Beer (psychiatre) sur la folie du peintre, décide d'écrire sur Van Gogh qu'il décrit comme une victime de la société. Et là, on découvre d'intéressantes citations sur la condition de l'artiste, sur sa place dans le monde. Une expo qui s'annonce bien à mes yeux.

Malheureusement, désillusion totale dans les salles suivantes. Sur les murs, des citations d'Artaud sous lesquelles des œuvres de Van Gogh sont accrochées. Pourquoi ces tableaux précisément plutôt que d'autres ? Pour quelques uns, c'est évident : Artaud en parle dans son livre et le cartel vient éclairer la peinture de son analyse. C'est le cas du Dr Gachet ou du Fauteuil de Gauguin. Mais pour la majorité des toiles, on peut questionner l'intérêt de les présenter : ont-elles été vues par Artaud à l'Orangerie ? Sont-ce des œuvres qu'il a pu étudier pour son ouvrage ? Sans plus d'explications, on peut supputer qu'elles sont là pour faire nombre, se raccrochant plus ou moins au thème et à la citation la plus proche. Car beaucoup des citations peuvent s'appliquer à des œuvres diverses de Van Gogh, pas uniquement à celles qui sont présentées. C'est d'ailleurs ainsi que le comprend la majorité du public qui se contrefiche d'Artaud et vient simplement se gaver de Van Gogh ; les salles consacrées à Artaud dessinateur et acteur, qui s'attardent sur l'internement de l'artiste, sur sa guérison par l'art (et là, il aurait peut-être été intéressant d'y exposer les toiles de Van Gogh peintes à l’hôpital Saint-Paul ou ses autoportraits, histoire de favoriser le dialogue, plutôt que de les laisser dans une salle uniquement consacrée à Van Gogh), sont étonnamment vides. 

L'oeuvre phare de la démonstration, le Champ de blé aux corbeaux (qui ne peut malheureusement pas bouger d'Amsterdam), est présentée à travers les mots d'Artaud et projetée en haute définition. C'est certainement via ce dispositif que l'on comprend l'intérêt du rapprochement Van Gogh/Artaud. Mais je déplore que ce lien ne soit pas plus mis en évidence pour la majorité des tableaux. Les thèmes traités sont en effet très larges : la couleur, le dessin, la lumière, le paysage, les convulsions, etc. 

Oui, je l'ai vu à Amsterdam ! Van Gogh, Le Champ de blé aux corbeaux, 1890
Je me demande donc si Artaud est un prétexte pour montrer du Van Gogh ou si le rapprochement est réellement pertinent. S'il l'est, je regrette qu'il n'ait pas été plus précis et plus poussé. Certains me diront que c'est déjà chouette de pouvoir admirer tant d’œuvres de Van Gogh et que, Artaud ou pas, la qualité des toiles mérite à elle seule le déplacement. Pour ma part, cela m'agace lorsqu'on me fait des promesses et qu'on les tient à moitié. Après, tout dépend des raisons vous motivent pour aller voir une expo : les œuvres ou la réflexion autour de celles-ci !

lundi 10 mars 2014

Gustave Doré (1832-1883). L'imaginaire au pouvoir

Le musée d'Orsay présente actuellement une très belle exposition sur un illustrateur très présent dans la mémoire collective, Gustave Doré. 

Gustave Doré DOn quichotte

Vous le retrouvez dans vos Fables de la Fontaine, dans vos contes ou votre Bible. Mais ce que l'on sait moins, c'est que Doré s'est essayé à la peinture et à la sculpture. Avec assez peu de succès, il est vrai : « Nous constaterons avec tristesse, que, mauvais dessinateur et mauvais peintre, M. Gustave Doré vient d’ajouter à sa réputation celle de mauvais sculpteur » dit de lui Castagnary. Adhérerait-on aujourd'hui à l'opinion du critique d'art ? Rien n'est moins sûr ! 

Artiste polyvalent, il commence par la caricature, puis s'essaye à la peinture. En illustrant Rabelais, il débute sa carrière d'illustrateur prolixe des grands classiques de la littérature. Les Contes de Perrault, la Divine comédie de Dante et Don Quichotte de Cervantès suivent, puis la Bible et les Fables. Il pratique cependant la peinture toute sa vie et représente la guerre de 1870, en grisaille (et ça ressemble fortement à Yslaire, c'est fou). On le voit aussi s'essayer au genre du paysage, de lac et de montagne. Et à la sculpture. 

L'exposition présente d'une part les grands formats et les sculptures en s'interessant aux thèmes du saltimbanque, de la mort (avec Dante) et du religieux puis (cinq étages plus haut), le visiteur découvre les caricatures, l'illustrateur, la guerre de 1870, la Bible et le paysage (de montagne, où l'homme romantique cherche le sublime). L'exposition se conclut sur les illustrations qui ont inspiré le cinéma. C'est plus ou moins du chrono-thématique. 

Cette exposition permet de découvrir beaucoup d'oeuvres, on regrettera simplement la toute petite taille des écrans où défilent les oeuvres numérisées et leur situation (dans des passages étroits) : il est complexe de les regarder à plus de deux-trois et c'est quasi impossible en cas de forte affluence. Cette visite se révèle riche et passionnante et le catalogue (pas encore acheté) a l'air très bien. Attention cependant à bien viser votre heure de visite : les espaces sont vite combles. 

Pour vous donner un avant goût, un petit site vous permet de mieux voir toutes ces illustrations sans être bousculé ! 

samedi 21 décembre 2013

Allegro Barbaro. Bela Bartok et la modernité hongroise 1905-1920

Je suis allée au musée d'Orsay et je n'ai pas vu les nus. Je me suis dit que mon expérience viennoise des hommes en tenue d'Adam m'avait suffi. Par contre, j'ai été attirée par les vives couleurs de l'affiche d'Allegro Barbaro.

Bela BArtok Orsay musee
Sandor Ziffer, Paysage d'hiver à la barrière, 1910
Dans chaque salle ou presque, Bela Bartok en fond sonore. L'idée ? Faire ressentir au visiteur l'ambiance créative des artistes hongrois du début du XXe siècle. Tout commence par des autoportraits, souvent très expressifs, à la touche et aux couleurs éclatantes. Dezso Czigany nous fige par son sérieux, son usage des couleurs et des contrastes. Puis l'on découvre l'attirance des jeunes artistes pour Paris où ils rencontrent notamment Matisse. De post-impressionnistes, ils basculent dans le fauvisme. Quelques nus peu académiques dans la salle voisine, pourquoi pas ? Puis, une salle sur le régionalisme. Là, c'est rigolo. On plonge dans le cliché et le folklore : habits traditionnels, vaisselle, mobilier, ont des faux airs de Russie tsariste. La salle suivante, qui m'a semblé la plus intéressante, montre les créations de ces jeunes peintres après leur apprentissage parisien, pétris d'influences et de créativité. Cela donne des œuvres plus "hongroises" en termes de sujets, dans un style fauve. J'y ai beaucoup aimé les oeuvres de Sandor Ziffer et de Imre Szobotka. 
La fin de l'exposition parle un peu plus de Bartok, que l'on ne fait que croiser pour ainsi dire. Il joue ses compositions lors de l'exposition du groupe des huit (Róbert Berény, Dezső Czigány, Béla Czóbel, Károly Kernstok, Ödön Márffy, Dezső Orbán, Bertalan Pór et Lajos Tihanyi) et il devient source d'inspiration pour les mouvements politiques radicaux tel l'activisme. Là, on se confronte à quelques peintures de l'avant garde qui plonge dans le cubisme ou l'expressionnisme.

Pour conclure, l'expo m'a fait découvrir des peintres que j'ignorais tout à fait et je suis plutôt heureuse de quelques belles rencontres. Par contre, je n'ai pas eu l'impression de beaucoup rencontrer Bartok. Son nom m'a semblé plus un prétexte qu'autre chose et j'en suis un peu déçue. Dans le même ordre d'idée, je crois que j'avais nettement préféré Mahler

dimanche 24 novembre 2013

Quai d'Orsay

Quai d'Orsay, c'est d'abord une bande dessinée qui nous montre les dessous du ministère des affaires étrangères à l'ère Villepin, et ce à travers les yeux d'un jeune homme fraîchement embauché pour s'occuper des "langages".
Praline et moi ayant apprécié la BD, nous nous sommes donc laissés tenter par le film !

DR

Aux premiers abords, le film a tout l'air d'un Le Diable s'habille en Prada adapté à la diplomatie française. Thierry Lhermitte y campe de façon brillante un ministre hyperactif et monomaniaque des stabilos, qui va malmener notre héros chargé de pondre un important discours à donner devant l'ONU. Autour, les membres du cabinet sont également hauts en couleurs : on retrouve la fille faux-cul-prête à tout pour enfoncer les autres, le vieux directeur de cabinet qui dort sur place à force de trop travailler, le conseiller un peu déjanté qui chante des chansons paillardes dans les couloirs... Bref, du monde, il y en a !

En revanche, on peut reprocher au film l'absence quasiment totale de progression : une fois passée la première demi-heure, les ressorts comiques ne se renouvellent plus tellement. Ni les personnages, ni la situation n'évoluent réellement, et le film se contente d'être une caricature d'un milieu et d'un système, sans proposer de réflexion au-delà. Ça ne m'a pas empêché d'être tordu de rire la plupart du temps, mais a laisse une impression de lassitude à d'autres.

Un bon divertissement que je vous recommande si l'absence de scénario dans un film ne vous rebute pas ! 

lundi 22 juillet 2013

Regards d'artistes. Du pinceau à la plume

Non, je n'ai pas d'actions chez les éditions Palette. Mais j'aime bien ce qu'ils font ! 

Ce livre de Valérie Mettais rassemble des textes d'artistes. Qui concernent un autre artiste ou l'un de ses tableaux. Il se présente (comme l'Oeuvre dévoilée) avec une reproduction face à laquelle sont écrits les petits mots admiratifs, critiques voire odieux des artistes (peintres surtout, mais on croise Le Corbusier). 
Les images choisies proviennent du Louvre, Orsay et Beaubourg. Les textes sont essentiellement du XIXe et du XXe. 

Alors, qu'est-ce que ça apporte ? Un regard artistique sur une peinture. Une histoire des influences. Des batailles rangées. Ingres est particulièrement féroce, c'est délicieux ! 

Une citation pour la route ? Joan Miro à propos de ce portrait du Fayoum : "Ah c'est beau. Comme une petite chatte ! Et ce regard ! ça, c'est un regard vivant et mystérieux : à côté de la Mona Lisa !"

Européenne-Fayoum-Louvre

vendredi 21 juin 2013

L'ange du bizarre. Le romantisme noir de Goya à Max Ernst

Il faut vous presser si vous souhaitez voir cette belle expo du musée d’Orsay avant qu'elle ne se termine. 

L'idée ? Montrer Twilight dès le XVIIIe ! Eh oui, les sorcières, les cauchemars et les fantômes, ce n'est pas nouveau. Dans les arts, c'est le courant du romantisme qui lance les représentations de châteaux hantés et de folles hallucinées. On retrouve avec bonheur Fussli, Delacroix, Goya et Friedrich. Et l'on découvre des gens moins connus : Boulanger, Blechen ou Martin. On a l'impression de rentrer dans un roman de Walpole. Ou dans Diablo signale l'Amoureux, toujours fan de jeux vidéos. 


On parle aussi spiritisme, on observe des photos de fantômes avant de plonger dans le symbolisme qui véhicule des paysages et des personnages inquiétants et ambigus... Enfin, l'expo se clôt par un passage par le XXe siècle. Les surréalistes sont évoqués avec moins de justesse que leurs prédécesseurs. Ça sent le prétexte ! Ou du moins, c'est tellement peu fourni par rapport aux autres parties que c'en est décevant. 

Cette expo est très riche et convoque tous les supports : peintures, dessins, gravures, films, photos etc. Elle est fluide, suffisamment nourrie en termes de discours pour apprendre des choses mais aussi avoir envie d'en savoir plus (et d'acheter le catalogue). La dernière partie reste faiblarde, vous l'avez bien compris mais l'ensemble est plutôt réussi. Âmes sensibles, soyez prévenus : certaines oeuvres sont inquiétantes, effrayantes et peuvent vous mettre mal à l'aise... 


lundi 3 décembre 2012

L'Impressionnisme et la mode


Le titre de cette exposition du musée d'Orsay me faisait envie avant même qu'on ne sache de quoi il retourne. J'avais entouré cette expo comme un des immanquables de ma rentrée. Je crois que j'en attendais beaucoup. Et puis ça me paraissait plutôt novateur comme point de vue.
Si seulement...

Je regrette plusieurs points : l'absence de questionnement. Cette exposition se déroule proprement, depuis les feuillets de mode jusqu'au détail de la garde robe. Elle est très descriptive et ne s'interroge ni sur les femmes (et les hommes puisqu'ils sont un peu présents) qui portent ces robes ni sur l'impressionnisme et cette soi-disant particularité de ce mouvement qui peint la mode.
Le titre racoleur. En fait, il s'agit de la mode à la fin du XIXe. Comme à toutes les époques, les peintres ont saisi de l'esprit du temps et des modes dans leurs oeuvres. Il ne semble pas y avoir une véritable élection de la mode par les impressionnistes. Et d'ailleurs, toutes les oeuvres présentées sont loin d'appartenir à ce courant. 

Les points positifs : les beaux tableaux exposés, les vêtements présentés élégants, charmants voire touchants (la vitrine sur les coiffes ou la lingerie sont adorables) et l'ensemble qui fait renaître des silhouettes féminines bien éloignées de notre quotidien (tiens, ça pouvait être une question à traiter aussi dans cette expo, cette silhouette et sa fonction sociale). 
Il parait que la scénographie gène la compréhension et qu'on voit plus le gazon que les tableaux. Personnellement, j'ai plutôt été gênée par les autres visiteurs que par la scéno. C'est plutôt amusant comme parti pris et ça ne distrait pas vraiment des oeuvres (selon moi). 

Bref, j'étais ravie d'avoir vu des chiffons mais frustrée qu'on m'ait pris pour une simple fashionata. La mode c'est bien plus qu'une histoire de chiffons.

lundi 2 juillet 2012

Degas et le nu mais aussi Akseli Gallen-Kallela

C'est un peu tard pour vous parler de ces expositions d'Orsay car l'une vient de se terminer et j'avais complètement oublié de vous parler de l'autre... Mea culpa.

Commençons par Degas. Malgré un thème qui semble un peu bateau (car après tout, le nu féminin est une banalité dans l'art, n'est-ce pas ?), l'exposition est intéressante. Elle ne m'a pas passionnée pour autant mais je crois que c'est par manque de goût pour le thème.
L'exposition s'ouvre sur les académies, passage obligé de tout peintre, puis s'interroge sur les représentations des corps dans la guerre et dans les maisons closes, avant de se pencher sur les (innombrables) baigneuses. Jeu de répétitions et positions toujours plus acrobatiques de ces dames. Des pastels mais peu de peintures.
A vrai dire, cette rétrospective sans danseuse, est sympathique mais m'a semblé d'un intérêt limité. Est-ce qu'on apprend réellement beaucoup plus sur Degas ? 

Akseli Gallen-Kallela, artiste finlandais du XIXe siècle, était aussi présenté à Orsay dans une rétrospective qui montrait son évolution du naturalisme au symbolisme.
Une belle découverte à travers ses oeuvres majeures. Le genre d'expo d'introduction qui donne envie de creuser le sujet !