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jeudi 2 juin 2011

Les beaux quartiers

Voilà un roman d'Aragon plutôt prenant. Il appartient en réalité à une trilogie mais je l'ai lu indépendamment. Et ça ne m'a pas empêchée de comprendre l'essentiel.

L'intrigue tourne autour de deux temps, un temps à Sérianne, petite ville française où tout le monde se connaît, où les luttes politiques font rage, où les commérages vont bon train. Là, Armand, fils du docteur, s'épanouit dans une religiosité qui confine au mystique. Sa mère l'encourage fortement dans cette voie. Puis à mesure des rencontres, le jeune homme sage s'interroge, s'inquiète et se reprend. Non, sa voie n'est pas la foi mais le théâtre. Puis la politique...

La seconde partie se déroule à Paris où Armand rejoint son frère Edmont, le beau gosse de la famille. Ici, c'est une autre réalité. Celle des adultères, des étudiants sans le sou. Et les conflits politiques sont plus réels que de simples convictions : les ouvriers sont là pour le rappeler.

Ce roman de formation est bien entendu fort bien mené et écrit, peut être un peu trop politisé pour moi ? Mais il arrive à rendre le sujet intéressant et palpable. Par contre, un peu longuet sur certains passages, notamment la vie à Sérianne.


vendredi 29 juin 2007

Blanche ou l'oubli

Quiconque a lu Aurélien comprendra avec quelle volupté j'ai plongé entre les pages de ce roman d'Aragon. Cet auteur, que l'on étudie que trop peu à l'école, dont on apprend les poèmes, a écrit de belles oeuvres romanesques. Et pour ceux qui hésiteraient encore, voici les derniers mots du livre :"to the unhappy crowd". Vous voyez bien, c'est vous, c'est moi... Et c'est quand même moins snob que La chartreuse... , non ? (Même si le snobisme, ça peut être sympa). Là, il faudrait que je développe sur le snobisme, "sine nobilitas" mais je ressemblerais à un petit hargneux myope qui délire sur l'égotisme. Vous comprendrez donc que je ne troquerai pas ma robe de princesse pour le masque d'un nain grimaçant.

Tout cela pour dire qu'Aragon a des lettres... euh, ça c'est évident... Non... qu'Aragon délire aussi dans Blanche ?! Ce ne serai pas faux. Attendez la suite, vous allez comprendre. Enfin, j'espère.

Le narrateur raconte Marie-Noire. Marie-Noire à la plage, Marie-Noire et ses amants. Il se raconte aussi lui-même et parle de Blanche. Blanche qui l'a quitté, Blanche qu'il essaie de comprendre et de retrouver. Mais est-ce vraiment le narrateur qui parle ? Marie-Noire raconte aussi... elle tente de reconstituer l'histoire de Gaiffier. Et on plonge dans un univers un peu surréaliste où le "je" demeure insaisissable, où les narrateurs entremêlent leurs histoires. Qui imagine qui ? Une fois ce repère faussé, les autres suivent. Le temps est farceur, les personnages fictifs rencontrent les personnages réels. Et leur quête commune est Blanche. Qui est Blanche ? Qu'écrit-elle dans son cahier ?

Ce gros roman est assez déstabilisant, on s'y perd, on s'y égare, on croit avoir compris... et puis finalement, non. Pour commencer avec Aragon, lisez plutôt Aurélien. Familiarisez vous avec son oeuvre, ses thèmes, ses obsessions avant de vous jeter sur Blanche.