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lundi 27 juin 2022

Comptines assassines

Sortie de LAL pour cet ouvrage de Pierre Dubois, noté il y a une éternité sur mon carnet magique !  

Au programmes des histoires de crimes liés à des contes de fées. Ne vous attendez pas à croiser princesses et princes charmants, les personnages sont plutôt cruels et dépravés. Ils aiment la torture et susciter la peur. 

Le lecteur découvre d'abord un chat botté qui aime assassiner des personnes infirmes. Puis un Sherlock Holmes mort d'ennui découvrant les joies du spiritisme. Et ce pauvre vieux et sa pauvre vieille victimes des superstitions locales au sujet de la dame blanche. Ou maître Boutonnet découvrant le monde des contes de fées, sans les méchants, dans un coin de forêt féérique. Enfin, jusqu'à ce qu'il devienne diabolique. Ou un homme pouvant tuer trois fois sans être poursuivi, prenant gout au meurtre. Ou encore ce Barbe-Bleue contemporain, qui ramasse des filles paumées tous les ans pour son anniversaire. Ou cette femme marquée du nom de Dracula. Ou enfin cette série de meurtres autour d'Alice au pays des merveilles...

Histoires criminelles et fantastiques, elles sont écrites avec précision et d'une belle langue, élégante et parfois précieuse. 



lundi 27 décembre 2021

Les contes de l'Alhambra

J'ai noté ce titre de Washington Irving lorsque j'ai visité ce magnifique monument de Grenade. Croisé au hasard d'une boite à livre (eh oui, parfois il y a des petits trésors là-dedans), je l'ai finalement lu récemment. Notre auteur, américain, se met en scène lors d'un voyage en Espagne. Il vantera fortement le caractère des espagnols, fiers, honnêtes, un peu rustres, et de la terre qui les porte. A mesure de son récit de voyage et de son installation dans l'Alhambra - on peut faire ça au XIXe, c'est dingue, non ?-, il collecte des contes. Ceux-ci se passent souvent à l'époque médiévale, sous le règne des Maures ou à la Reconquista. Il est question de trésor, de fantômes, de femmes... C'est charmant !



mercredi 24 mars 2021

Les chats de l'écrivaine

C'est un petit livre, presque un album que cette histoire contée par Muriel Barbery et illustrée par Maria Guitart. 

Dans une maison où tout est gris et orange, quatre chats assortis nous livrent leur quotidien. Les chartreux Ocha, Mizu, Petrus et Kirin nous parlent de leurs caractères respectifs mais surtout de leur maîtresse. Elle est écrivaine et ce n'est pas toujours simple d'habiter avec elle. Certes, ils peuvent lui tenir compagnie, se laisser caresser, s'installer sur les papiers. Mais ceux-là ont poussé l'amour plus loin en apprenant à lire. Ce faisant, ils peuvent désormais guider leur maîtresse, en lui faisant comprendre quelles pages conserver - ou non.

Un livre sympathique, aux chouettes illustrations des chats facétieux et de l'intérieur japonisant de l'écrivaine. 



mercredi 21 octobre 2020

La Princesse de Babylone

 Relecture d'un ouvrage de Voltaire lu en terminale... Oups, ça date ! On n'est pas très loin de Candide.

Le roi de Babylone organise un concours dont le prix est sa fille, la magnifique Formosante. Trois rois et un berger se présentent. C'est le berger, monté sur une licorne, qui remporte toutes les épreuves et disparait après avoir laissé un phénix à la belle Formosante, qui s'amourache de lui. Pour le roi, c'est plus compliqué, aucun des prétendants ne convient et un oracle lui annonce que sa fille doit faire le tour du monde. 

Qu'à cela ne tienne, Formosante commence un voyage à destination du pays des Gangarides, pays de cocagne où vit Amazan, le fameux berger. Embrassée par le roi d'Egypte qu'elle voulait leurrer, elle est prise à son propre piège : Amazan entame un tour du monde pour fuir l'infidèle. C'est l'occasion pour elle de faire un tour du monde et de découvrir de curieuses contrées : Chine, Russie, Pays-Bas, Angleterre, France, Espagne... Ce roman d'amour est bien sûr l'occasion de souligner les traits de l'un ou l'autre peuple, avec burlesque ou ironie, mais surtout d'en critiquer le système politique ou religieux. 

Sous ses airs exotiques et drôles, c'est un parfait petit conte des Lumières, qui joue avec les codes du roman courtois. 

lundi 5 octobre 2020

Contes initiatiques peuls

Je suis tombée sur ce livre d'Amadou Hampâté Bâ dans les bureaux du boulot. Vous savez combien j'aime les contes et j'avoue que ma connaissance des contes africains est très faible. Deux bonnes raisons pour le lire !

L'ouvrage contient deux contes : Njeddo Dewal, mère de calamité et Kaïdara. Ce sont des contes initiatiques pour leurs personnages mais aussi pour celui qui écoute. En effet, ces aventures sont pleines de symboles qui visent à initier spirituellement les hommes. Heureusement, les notes sont abondantes, ainsi que la postface et la préface pour décoder ces significations. L'auteur le dit : 
"Ce sont les êtres mêmes de la nature qui fournissent les symboles de leur enseignement, et le monde environnant devient comme un grand livre qu'il faut apprendre à déchiffrer"
"Pour nous, tout est école... Rien n'est simplement récréatif. (...) Que ce soit par contes, par chants, par parole, rien, en Afrique, n'est vraiment une distraction simple. Je peux dire ainsi que le profane n'existe pas en Afrique. Dans la vieille Afrique, il n'y a pas de profane : tout est religieux, tout a un but, tout a un motif"
Je résumerai bien mal chacun des contes mais en voilà les tenants et aboutissants. Je ne peux que vous conseiller de les lire pour en goûter toute la saveur. 

Njeddo Dewal, mère de calamité : être monstrueux et maléfique, créé pour punir les Peuls de leur orgueil, Njeddo Dewal est magicienne. Elle prend les atours du beau, notamment à travers ses 7 filles, pour perdre les hommes. A la femme de Bâ-Wâm'ndé, un songe est envoyé qui donne les clés pour éliminer Njeddo Dewal. Mais cela va demander à Bâ-Wâm'ndé d'affaiblir la magicienne à travers une aventure improbable, où il sera aidé par une reine scorpion, un être difforme, un mouton et plein d'animaux auxquels il avait pu rendre service auparavant. Et ce n'est que son petit-fils, le taurillon blanc, qui pourra mettre fin au règne de Njeddo Dewal avec ses oncles.

 Kaïdara est l'histoire de trois hommes partis en voyage au pays des nains, un pays caché, où toutes les rencontres sont symboliques. Il n'empêche qu'il y a des défis à y relever, par la persévérance, la force, la patience... Nos trois hommes sont confrontés à des phénomènes qu'ils ne comprennent pas avant de rencontrer Kaïdara, le dieu. Ils en reçoivent des dons. Mais comment les utiliseront-ils ? C'est celui qui cherchera la sagesse qui en sortira vivant !


mercredi 26 août 2020

Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède

 Encore un classique qui dormait sur ma PAL. De Selma Lagerlöf, je n'ai jamais rien lu et pourtant, ses titres sont bien présents sur ma LAL. Avec ce titre, j'ai l'impression d'avoir lu Le tour de la France par deux enfants en Suède !

Nils Holgersson est un sale gosse, paresseux et cruel. Alors qu'il sèche la messe, il est transformé par un tomte (un lutin suédois) en tomte. Minuscule, il ne peut plus faire grand chose pour embêter les bêtes de sa ferme mais il comprend leur langage. En essayant d’empêcher un jars de s'enfuir, il est emporté par un vol d'oies sauvages. Et le voilà parti pour un tour de la Suède, suivant la migration et les pérégrinations des oies d'abord pour l'été puis pour la période automnale. Outre la relation du garnement aux oies, à qui il devra vitre prouver son utilité s'il veut voyager, cet épais roman décrit les diverses régions de la Suède avec son relief et sa géographie, ses industries et son économie, son histoire et ses légendes. 

Roman d'apprentissage destiné à des écoliers, c'est bien sûr très moral et rempli d'anecdotes et d'adjuvants sympathiques, humais ou bêtes. Le seul ennemi, Smirre, est un renard banni par les siens qui mettra tout en oeuvre pour tuer Poucet - Nils est surnommé ainsi par les oies - et Akka, l'oie qui guide les autres. 

L'ensemble est agréable à lire, bien écrit ; il manquait peut-être une carte à mon édition pour suivre le périple et localier les lieux mais même ainsi, on se laisse porter par les histoires sur chaque région. Je me suis amusée des contes communs à d'autres pays comme la ville engloutie, les rats ensorcelés ou les géants qui modèlent le pays. Et j'ai apprécié de croiser l'auteure elle-même dans son manoir avec Nils. Seul bémol : les longueurs et les répétitions de certains motifs. 


samedi 13 juin 2020

Le Livre de la jungle

Kipling est un mystère pour moi. Soit je trouve ses écrits inintéressants, soit j'apprécie beaucoup ! Et j'ai eu beaucoup de joie à lire ses nouvelles dans la jungle ou en Alaska dans ce recueil, un peu moins d'intérêt sur la dernière nouvelle. C'est bien sûr là que l'on rencontre Mowgli à travers plusieurs aventures, mais aussi d'autres personnages, humains ou animaux.

Les Frères de Mowgli : la découverte d'un petit d'homme et comment Raksha décide de l'adopter, avec l'accord de la meute.
La Chasse de Kaa : Après une leçon avec Baloo et Bagheera, Mowgli est enlevé par des singes. Les deux compères, ours et panthère, appellent un serpent, Kaa, à leur aide. Ce qui est plutôt terrifiant.
Au tigre ! Au tigre ! Comment Mowgli, hébergé par les hommes et chassé par les loups, tue son ennemi Shere Khan. 
Le Phoque blanc : En Alaska, un phoque aperçoit les chasseurs et ce qu'ils font subir aux siens. Il imagine trouver une terre protégée pour les phoques et écume les mers à sa recherche.
Rikki-tikki-tavi : une mangouste s'installe dans une maison, ce qui ne fait pas très plaisir aux serpents du coin. Bataille épique en perspective.
Toomai des Éléphants : Le père de Toomai est cornac et lui-même est appelé à ce métier. Une nuit, il a la chance d'assister à un spectacle unique, la danse des éléphants. 
Service de la Reine : A la veille de l'événement, les animaux d'une parade parlent de leur rôle à la guerre.

Chaque conte comporte un poème et une histoire, qui contient des animaux anthropomorphiques. C'est très moral, très axé loi de la jungle ou loi du plus fort mais c'est aussi sensible et drôle. J'ai plutôt aimé cet ensemble mais je ne suis pas sûre qu'il me marquera beaucoup !


mercredi 27 mai 2020

Contes et légendes inachevées. Le second âge

Sortie de PAL pour ce petit volume de Tolkien qui ne vaut pas le Seigneur des anneaux mais raconte des temps antérieurs avec des personnages entre l'humain et l'elfe. 

On y découvre l'ile de Numenor, une île en forme d'étoile, donnée aux hommes. Cette île prospère, riche en forêts, accueille un peuple de cavaliers et de marins. C'est l'histoire d'un des rois marins que nous découvrons dans Aldarion et Erendis, l'histoire la plus longue du recueil. Aldarion aime la mer et il aime Erendis mais toujours l'une bataille avec l'autre. On découvre ensuite la généalogie des rois d'Elros, le premier roi de Numénor, jusqu'à la submersion de l'île. Chaque roi ou reine vit moins longuement que son prédécesseur, leurs passions les poussent vers plus de pouvoir et de richesses, jusqu'à leur ruine. 

On retrouve aussi des éléments sur Galadriel et Celeborn, sur leurs rencontres - il y a plusieurs versions. Et surtout, il est question des elfes, de leur parenté, des conflits, des déplacements qu'ils doivent faire mais aussi de Celebrimor, l'artisan qui forge les anneaux de pouvoir. 
Les appendices décrivent quelques lieux, éléments de langage ou noms des personnages. 

Comme l'indique le titre, ces récits sont composés des notes de Tolkien, relues par son fils, qui dénonce des incohérences ou comble les trous. A moins de très bien connaître le reste de son oeuvre, on est un peu perdu par les dates, les personnages, les lieux. Mais cela n'enlève nullement leur saveur aux récits proposés !

samedi 23 mai 2020

Contes à Ninon

Je préfère Zola dans les Rougon-Macquart ! Ces contes, quoi que sympathiques, ne m'ont pas emballée plus que ça. L'auteur se cherche entre réalisme et fantastique, entre histoires d'amour, de guerre et de pauvreté. 

Simplice : un jeune prince délaisse ce qui intéresse les rois : à la gloire et au combat, il préfère la forêt. C'est là qu'il apprend le langage des animaux et des arbres jusqu'à croiser une nymphe.
Le Carnet de Danse. L'objet est coquet, qui permet aux jeunes gens d'inviter une jeune femme. C'est aussi source de souvenirs ou de projections !
Celle qui m’aime : Dans une fête foraine, chacun et chacune peut payer quelques sous pour découvrir "celle qui m'aime" - et peut-être se trouver un peu moins seul.
La Fée Amoureuse : une jeune femme vit enfermée dans un château avec son oncle. Un jour, Lois s'y arrête et Odette tombe amoureuse grâce à une petite fée. 
Le Sang : A la nuit tombante, des soldats s'endorment près du champ de bataille où ils ont dispersé l'ennemi. Leur nuit est peuplée de cauchemars. 
Les Voleurs et l’Âne : Léon se moque des femmes, c'est un misogyne patenté. Et pourtant, lors d'une promenade, il croise Antoinette... le fera-t-elle changer d'avis ? 
Sœur-des-Pauvres : Elle est généreuse et reçoit un cadeau : une pièce qui en donne d'autres. Elle les distribue sans fin dans la contrée.
Aventures du grand Sidoine et du petit Médéric : Il est géant mais un peu bête, il est minuscule mais intelligent et beau parleur. A eux deux, ils sont un être parfait. Quand Médéric propose de se mettre en quête du pays des heureux, c'est le début d'un tour du monde ! - Une nouvelle un peu plus longue et beaucoup trop bavarde à mon goût.

Voilà qui ne donne pas très envie de découvrir les autres contes de Zola, je crois que je préfère largement ses romans. Il fait partie des auteurs que je relirai bien un jour, juste pour voir si je l'aime autant qu'adolescente. 

mardi 24 mars 2020

Le Prince à la petite tasse

Ouvrage d'Emilie de Turckheim prêté par une collègue, il se lit vite et il est plein de bons sentiments. 

La poétesse raconte l'accueil de Reza, réfugié afghan, dans sa famille. Fabrice, Emilie, Noé et Marius font de la place pour laisser une chambre à Reza dans leur appartement parisien. C'est la découverte de la vie ensemble : on s'amuse de la quantité d'huile et de sel dans les repas, du peu de bruit en se levant le matin, de qui est un maniaque du ménage... On assiste aussi à des confidences, entre deux poèmes, sur une vie jeune et déjà blessée ; aux crises de générosité de Reza, qui distribue son salaire en tentes pour les migrants. Et on suit la routine de l'écrivain, qui se raconte à mi-mot. 

C'est plein d'émotions, de belles émotions. C'est une expérience d'accueil réussie, dans un milieu aisé, où tout le monde se réjouit autour de Reza, qui a très envie de s'intégrer.

C'est plutôt chouette en cette période de repli de partager une expérience d'hospitalité, mais j'ai trouvé que tout été trop facile, que les difficultés étaient gommées. Peut-être pour encourager d'autres à faire de même - ce qui part d'une bonne intention - mais peut engendrer des frustrations. Il n'y est pas question des difficultés et de l'attente pour obtenir des papiers (normal, Reza est déjà réfugié), un logement (voilà, il vit chez Emilie), apprendre la langue dans une capitale inhospitalière (Heureusement, là aussi, il y a Emilie et sa famille). Il n'y est pas question du racisme ordinaire entre ethnies afghanes, voire entre migrants, voire avec les français. C'est un peu trop parfait à mon goût, un peu de nuance n'aurait pas fait de mal... Si c'est un conte, pourquoi pas, si ce n'en est pas un, c'est trop manichéen et moralisateur ! 


jeudi 27 février 2020

La plus précieuse des marchandises

C'est un joli conte que nous offre Jean-Claude Grumberg, qui m'a plus plu que son théâtre. Un conte sur fond de Shoah mais un conte quand même.

Cette histoire commence dans un bois, une forêt profonde où vit un bûcheron et sa bûcheronne. Un couple sans enfant, bien pauvre, la faim au ventre. Pas beaucoup de distractions dans cette foret sinon un train de marchandises, qui passe régulièrement. Un train qui fait rêver la bûcheronne qui imagine des trésors ! Alors quand elle reçoit un don du train, une petite marchandise, elle se réjouit. Mais ce n'est pas évident de sauver une petite marchandise alors que partout autour on en veut aux sans-cœur et que le pauvre bûcheron se méfie de la marchandise. Mais c'est une marchandise qui met de la poésie et de la beauté dans la vie, même celle des ermites. Des épreuves, des rencontres et beaucoup de poésie pour cette histoire initiatique.

Très court, volontairement joyeux, même s'il laisse transparaître une réalité plus noire derrière le conte, il se dévore ! Cette forme convient parfaitement pour s'exprimer sur l'indicible de notre humanité et de notre histoire sans être dans le témoignage ou le roman historique. 


lundi 20 janvier 2020

Mythologies d'hiver

Joli recueil que celui de Pierre Michon. Que je n'avais pas lu depuis des années ! Au programme, des prodiges en Irlande puis dans les Causses, contés par une belle plume, qui fait ou non des liens entre les différentes histoires.

Ferveur de Brigid : une jeune convertie qui veut voir le Christ.
Tristesse de Columbkill : comment un moine militaire déclenche la guerre pour gagner un livre magnifique, celui des psaumes.
Legerete de Suibhne : un roi simple, qui part en guerre contre frère de son abbé, Fin Barr. Qui le tue et est maudit.

Barthélémy Prunières : anthropologue, c'est sa dernière nuit.
Saint Hilère : Un ermite, à la recherche de Dieu et du diable.
Enimie : Fille de Clotaire, On lui adjuge un prieuré près du Tarn.
Simon : il réinstalle une communauté à Burle, il découvre un squelette avec une chevelure noire et veut savoir qui c'est. Il faut chercher son nom ! C'est Enimie
Santa Enimia : Récit de la vie de cette sainte par Simon, peut-être, une lépreuse soignée par Dieu.
Bertran : gardien des sceaux de l'évêque de Mende, il traduit la vie de la sainte pour récupérer les terres de Burle.
Seguin : Un capitaine qui ravage le pays
Antoine Persegol : il est ivre, il défend le roi à une époque où la république manie bien le fer.
Edouard Martel : il découvre des grottes, le spéléologue nomme la dernière, gigantesque.


samedi 11 janvier 2020

Contes

Cet ouvrage d’Alfred de Musset réunit certains de ses contes ainsi que des lettres satiriques. Ce sont des contes des XVIIIe et XIXe siècles, souvent dans des milieux aristocratiques, où l'on parle amour et honneur. 

La Mouche. Un amoureux disgracié par le roi tente tout pour épouser mademoiselle d’Annebault. Il monte à Versailles et rencontre la Pompadour. Bonne ou mauvaise chance ?

Pierre et Camille. Camille aurait pu être heureuse. Ses parents s'aiment tendrement. Elle est riche et bien née. Hélas, elle est sourde et muette, ce qui signifie alors être moins humaine. Ne pouvant exprimer sa pensée, peut-être n'en n'a-t-elle pas ? Sa mère ne la chérit que plus alors que son père s'éloigne d'elle.

Mademoiselle Mimi Pinson. Les grisettes peuvent elles être bonnes et belles ? Rien n'est moins sûr. Frivoles et joueuses, on ne peut pas compter sur elles. Sauf Mimi Pinson ?

Le merle blanc. Seul parmi les siens, notre héros les fuit. Il explore le monde entier sans trouver son semblable. Pauvre artiste incompris.

Le secret de Javotte. Quand un femme se joue de l'honneur d'un gentilhomme, cela peut mener loin. 

Lettres sur la littérature de Dupuis et Cotonet. Quatre lettres qui partagent le même ton humoristique et satirique de bourgeois qui tentent de comprendre leur temps. Ils décortiquent le Romantisme sans jamais parvenir à le définir, puis l'humanitarisme, s'intéressent au journalisme et à des personnages caricaturaux.

J'avoue que je préfère Musset au théâtre que dans cet ouvrage même si j'apprécie le ton badin, jamais très loin chez cet auteur.

jeudi 15 août 2019

Salina

Zéro esprit critique quand je lis Laurent Gaudé. C'est comme si je retrouvais un univers dans lequel tout est à sa place. Pourtant, ses ouvrages sont tout sauf reposants ou doux. C'est âpre, c'est violent. Je crois que c'est surtout la voix de l'auteur qui me plait, son côté épique, comme dans les contes et légendes. C'est d'autant plus vrai avec ce titre qui est véritablement pensé comme un conte.

Avec Salina, plongée dans l'Afrique des sables et du désert, il fait chaud, on marche sous le soleil, loin des hommes. 
Un bébé est abandonné par un cavalier, pleurant et criant, sous un soleil de plomb, devant la tribu des Djimba. Le face à face dure toute la journée. Au crépuscule, les hyènes approchent mais ne touchent pas l'enfant. Une femme se précipite pour le recueillir. 
Ce bébé, c'est Salina, que l'on retrouve à quelques jours de sa mort, marchant dans le désert. Et ce sont les seuls moments où on la verra vivante. Le reste de sa vie, c'est son fils Malaka qui la dira lors de trois soirées vers un cimetière qui n'ouvre ses portes qu'aux morts qu'il choisit. Trois nuits sur des barques remplies de citadins qui aiment les histoires et où Malaka se fait conteur d'une histoire de violence, d'amour, de vengeance et de mort. Une histoire de trois enfants, comme trois moments de la vie d'une femme bannie et mystérieuse. Une histoire de femme luttant pour sa vie dans une tribu patriarcale où elle reste étrangère. Splendide !


lundi 22 juillet 2019

Contes bizarres

C'est l'un des premiers titres de ma LAL. Il doit être dans ce carnet depuis plus de dix ans et je ne suis pas certaine qu'il ait été nécessaire de le découvrir. Le recueil contient trois contes d'Achim d'Arnim, un poète et romancier romantique allemand. Après la préface assez indigeste de Breton, je m'attendais à des écrits méconnus mais incomparables. Ce n'est pas exactement ça.

Isabelle d'Egypte : une jeune femme vit dans une maison présumée hantée, avec une vieille bohémienne. Son père vient d'être pendu. Elle s’amourache du jeune prince Charles -futur Quint- et veut le séduire en utilisant une mandragore. Évidemment, tout ne se passe pas comme prévu : la racine devient un petit être malfaisant, on croise un golem, les amoureux sont joués... C'est à la fois trop long dans le développement et trop court sur certains passages clés. Décevant.

Marie Melück-Blainville : Une jeune inconnue, venant de l'Orient, est baptisée Marie Melück. Elle entre d'abord au couvent puis se fait actrice avant de tomber amoureuse du fidèle comte Saintrée, qui se languit de sa Mathilde. Mais les femmes, un peu sorcières, ont des charmes auxquels nul ne résiste. Une histoire qui se poursuit jusqu'à la Révolution.

Les héritiers du Majorat : Un jeune héritier revient dans sa contrée natale où un cousin l'accueille. Il vit pauvrement, espérant un jour récupérer un peu des biens de la famille. L'héritier du Majorat s'installe chez son cousin, où il découvre la belle Esther, beauté triste et malade comme lui. Il assiste à des scènes curieuses et magiques avant de voir s'effacer la belle. 

lundi 19 novembre 2018

Le livre de Perle

Ce titre de Timothée de Fombelle patientait également sur ma LAL. Livre jeunesse aux allures de conte de fées, il est enchanteur.

Tout commence avec une fée qui a renoncé à ses pouvoirs pour rejoindre celui qu'elle aime. Et qui arrive trop tard. C'est l'histoire d'un prince devenu cruel suite à la perte de sa mère. Un prince jaloux de son frère ou de sa soeur inconnu. C'est l'histoire d'un jeune homme, arrivé sans nom chez les Perle, fabricants de guimauves et qui prend la place de leur fils, Joshua. C'est l'histoire d'un jeune homme amoureux, hébergé par un vieil homme aux mille malles. Ce sont des histoires qui se croisent entre deux mondes, celui de la féérie et celui des hommes. Deux mondes finalement bien liés puisqu'on y rencontre des bottes de sept lieux et autres objets magiques.

Histoire d'amour et de magie, ce roman m'a paru bien mené et très poétique. Il garde une part de mystère dans la narration, joue du temps et des espaces... Un joli moment.

lundi 28 mai 2018

Le chat, l'Ankou et le maori

Un chat breton, Jules Joseph Chamsou, amateur de galettes et de crêpes, vivant depuis toujours dans une crêperie, décide d'aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs. Il parait que tous les lieux se valent, mais est-ce le cas ? Il engage donc un voyage vers la mer pour vérifier cette théorie. En chemin, il rencontre bien des ennemis, du chat huant au fermier géant, en passant par la mort elle-même, l'Ankou et son grand chien noir, Ki Du. Il noue aussi de plus agréables amitiés avec les korrigans ou un maori de passage.
Courageux, intelligent et déterminé, notre chat mène sa barque - enfin, celle de l'Ankou - jusqu'à la mer.

Un joli conte breton de Michel Rio aux personnages sympathiques et au héros attachant qui n'a pas sa langue dans sa poche ! Joliment illustré par Marie Belorgey.


mercredi 16 mai 2018

Quand la lune descendit sur terre

Merci aux éditions Borélia pour cette proposition de lecture de contes mansis (des forêts de Sibérie occidentale) traduits et introduits par Charlotte Boucault et illustrés par Jüri Mildeberg. C'est un joli ouvrage, aux contes courts et nombreux, dont les illustrations aux allures de tarots étranges et symboliques nourrissent l'imagination.

Avec cette vingtaine de contes, nous partons dans le grand nord, un pays de neige, de rennes et d'ours. Voici le sommaire :
Comment la lune arriva sur la terre : en répondant aux provocations d'enfants à la sage grand mère.
A propos du vent du nord : qui refroidit un peu trop les hommes.
Comment le corbeau arpenta la terre : et comment celle-ci s'étendit.
Pourquoi le lièvre a de longues oreilles : au lieu des grands bois qu'il espérait.
L'élan : qui cherche un ami.
L'ours et l'écureuil rayé : font un pari...
La corneille et la pie : règlent leurs comptes.
La chouette intelligente : Topal-Oïka, Esprit du Monde d'en Haut, veut se construire une nouvelle demeure en os. Ou comment une chouette sauve les animaux de la destruction.
Le petit lièvre peureux : ou pourquoi les lièvres ont une courte queue.
Se punir soi-même : ou comment un lièvre au mauvais caractère se retrouve puni.
Le chien qui se cherchait un compagnon : mais que ses aboiements indispose.
Le souriceau voyageur : bien prudent sur son radeau.
Le renne fier : qui aide les hommes et en reçoit un bien joli présent.
Moss-Nê et le grand duc : ou comment une femme épouse un hiboux.
Mari et femme : trois soeurs vont chercher à se marier.
La petite femme : une louche père de famille et un bébé élevé par un ours dans ce conte étrange.
La grand mère juste : où chacune reçoit un mari à la hauteur de ses mérites.
Le petit pain : histoire d'une femme gourmande et d'un pain malin.

Voici des contes qui nous font entrer dans une mythologie étonnante, où l'animal est très présent ainsi que toutes les forces de la nature. On visualise très bien le monde de ces populations de chasseurs et éleveurs de rennes, qui vivent en harmonie avec les autres êtres vivants auxquels ils prêtent le don du langage et l'intelligence. On croise aussi dans ces contes quelques esprits, des grands mères aux allures de sorcières et des éléments magiques. Simples, moraux et sans fioriture, à la fin parfois abrupte, ils sont destinés à être racontés les soirs d'hiver (uniquement, car les autres saisons sont destinées au travail plus qu'aux contes) dans des communautés qui favorisent la transmission de ses mythes et légendes à l'oral. Très jolie découverte que ce recueil !

jeudi 12 octobre 2017

L'ensorceleuse

Ce roman d'Elizabeth Hand traîne depuis des années lumières dans ma PAL ! J'avais peur de retrouver un nouveau Possession, et je n'étais pas prête à affronter un tel ennui. Et puis, le titre me faisait peur : Mortal love ou L'ensorceleuse, dans quelque langue que ce soit, ça peut annoncer un truc très très moyen. En fait, rien à voir !
Avec ce roman, c'est la féérie qui entre dans le monde, en prenant son temps.

A travers divers personnages masculins, entre le XIXe siècle et nos jours, nous croisons une femme, les cheveux auburn, l'apparence un peu masculine, les yeux verts irisés, aux senteurs de pomme. Tous en sont toqués. Attachés de près ou de loin aux préraphaélites, ces artistes célèbrent et peignent éternellement cette même femme. 

Parmi les personnages que nous rencontrons, certains prennent plus d'importance que d'autres. Comme Daniel, ce journaliste qui étudie l'histoire de Tristan et Iseult, et rencontre Larkin, une femme qui ressemble furieusement à celle décrite plus haut. Ou Radborne, un dessinateur américain.
Jouant avec les contes de fées, les liens entre les mondes et l'univers de préraphaélites, Hand tisse une histoire d'amour et de désir. Mais reste toujours à la limite du féérique. Il y a des éblouissements, des hallucinations, bref, des éléments qui nous plongent dans un autre monde. Il y a aussi des références à des poèmes, à des contes, à des tableaux. Mais tout reste un peu flou et obscur, à double sens. C'est à la fois agréable et un peu frustrant. Que sait-on finalement, de cette femme et de son monde une fois la dernière page tournée ? Il nous reste des livres, des tableaux... 

Un roman parfois brouillon, qui explore beaucoup de pistes qu'il n'exploite peut-être pas assez, qui compte un peu plus de pages que nécessaire, mais qui entraîne malgré tout son lecteur, qui l'intrigue (et le frustre un peu). Bref, une promenade auprès d'une fée insaisissable, pour les amateurs de contes, d'Angleterre et de XIXe siècle.
 

lundi 20 mars 2017

Le Puits

J'avais lu pas mal d'avis sur Le Puits d'Ivan Repila sur les blogs. J'ai notamment souvenir d'un billet d'Yspaddaden. De la tête de gondole dans ma bibliothèque, il a rejoint mon sac à main. Et il a été lu en une soirée.

Pour ceux qui auraient raté les autres billets, c'est l'histoire de deux frères, le Grand et le Petit. On les rencontre au fond d'un puits. On est à la fois dans la caverne ou dans la grotte. On ignore comment les frères sont arrivés là. Ils élaborent des stratégies pour tenter d'en sortir. C'est surtout le Grand qui bosse. Il se muscle, il gère la nourriture, il réchauffe le Petit. Mais la tension s'installe vite. Le Petit a des idées bizarres, n'a pas envie de respecter les règles, est faible, malade, sombre dans la folie, dans le mutisme... Et les idées de cannibalisme, de violence, de sacrifice, de suicide et de trahison couvent. Sans parler des loups qui veulent dévorer les prisonniers, des personnes qui observent les frères dans la nuit.

Brr, ça fait froid dans le dos.

Aux allures de conte cruel, ce court roman à la fois très réaliste et hautement symbolique m'a laissée perplexe. Que veut on nous dire avec cette histoire ? Quel symbole voir dans ce puits, dans cette mère absente ? Et dans les deux frères avec leurs rapports de force ? Certes, je reconnais Grimm, Platon et la Genèse, mais après ? 

Source de la Douix