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lundi 14 septembre 2020

Chronique d'hiver

Décidément, j'aime l'écriture de Paul Auster ! Dans ce récit autobiographique, il se raconte, à soixante-quatre ans. 
Il revient sur des moments de sa vie en les contemplant par le prisme du corps et de ses mouvements. Corps respirant, corps blessé, corps bougeant. Il parle des lieux où il a vécu, des femmes qu'il a rencontrées, des accidents qui ont failli lui coûter la vie, de sa relation à la mort, à celle de ses parents, de sa mère surtout. Il raconte les corps qui souffrent ou qui jouissent, l'urgence de l'amour à 18 ans, le calme du corps à soixante. Mais à travers son corps, c'est toute son âme qui s'exprime. Il le montre bien à travers les crises de panique : le corps a son langage. 
Il parle aussi d'écriture et de livres, et bien des éléments de sa vie font penser à ses romans. On y croise la belle Siri et sa première femme. On découvre son goût pour la danse et l'expression des corps. 


C'est un ouvrage un peu fouillis, où l'on suit l'écrivain sans qu'il nous accorde la pause des chapitres. Tout file et se lie par des associations d'idées. C'est un voyage intime auquel nous convie l'écrivain, sans qu'on y sente d'exhibitionnisme ou de voyeurisme. 



mercredi 21 août 2019

4321

Voilà un joli pavé lu en quelques jours seulement - quelques jours de vacances. Retrouvailles heureuses avec Paul Auster, beaucoup lu ado. Retrouvailles autour d'un jeu enfantin et très humain : "que se passerait-il si ?". Jeu décliné quatre fois avec les quatre vies d'Archie Ferguson, héros de ce roman.

Premier chapitre, tout va bien. La famille d'Archie arrive aux USA en 1900, et la seconde génération y demeure, les parents d'Archie se rencontrent - Rose et Stanley. Ensuite, c'est plus Archie que ses parents que l'on suit. Archie qui, au fil des chapitres, va vivre quatre vies différentes. Différences et choix qui semblent mineurs au départ, mais qui très vite entrainent des vies assez éloignées. Et à travers la vie d'Archie, une bonne page de la vie de l'Amérique s'écrit : guerre du Vietnam, assassinat de JFK, chasse aux sorcières du communisme, racisme, révoltes étudiantes. C'est aussi l'histoire culturelle et sportive à travers les films (de Laurel et Hardy mais aussi une quantité astronomique d'autres) et les matchs de base-ball ou de basket. Bref, c'est un livre planté dans son temps.
Mais ce n'est pas ce qui m'a le plus intéressée. J'ai plutôt chassé les différences et les similitudes de la comédie humaine, les personnages qui jouaient dans les vies d'Archie, à commencer par l'immanquable Amy, l'amie, la soeur, l'amour. Mais aussi Rose, la mère, Gil, beau-père ou ami de la famille… Et les personnages secondaires.
J'ai aimé aussi l'apprentissage de l'écriture, journalistique ou littéraire. On retrouve là aussi des clins d'oeil à des oeuvres antérieures, des petites musiques ou anecdotes qui résonnent.
"Comme ton cher ami Edgar Poe l’a conseillé un jour à un écrivain en herbe : Soyez audacieux - lisez beaucoup - écrivez beaucoup - publiez peu - tenez-vous à l’écart des petits esprits - et n’ayez peur de rien."

Jeu littéraire qui me fait penser à Perec ou à Balzac - la langue en moins, jeu semi autobiographique certainement - relation à la France, écriture, base ball, yiddish, etc., jeu pour le lecteur qui se laisse entrainer dans ce drôle de puzzle (à moins qu'il ne choisisse de prendre des notes pour s'y retrouver, ce qui perdrait du charme de la lecture), jeu mené d'une main de maître par Auster qui nous livre la clé de son oeuvre avant de la clore :
"Il suivait toujours les deux routes qu’il avait imaginées quand il avait quatorze ans, il marchait sur les trois chemins en compagnie de Lazlo Flute et tout du long depuis le commencement de sa vie consciente il avait le sentiment persistant que les embranchements et les routes parallèles que l’on a pris ou pas étaient tous empruntés par les mêmes personnes au même moment, les gens visibles et invisibles et que le monde réel ne pouvait jamais être davantage qu’un simple fragment du monde car le réel se composait aussi de ce qui aurait pu arriver mais ne s’était pas produit, qu’une route n’était ni pire ni meilleure mais le tourment de vivre dans un corps singulier faisait qu’à tout moment on ne pouvait se trouver que sur une seule route même si on aurait aussi bien pu se trouver sur une autre, en train de se diriger vers un but complètement différent"

mercredi 26 septembre 2012

Le diable par la queue suivi de Pourquoi écrire ?


J'avais ce petit Auster sur ma PAL depuis un bout de temps. Et je n'avais toujours pas pris la peine de l'ouvrir.


Le premier texte est une autobiographie d'Auster. 

La période choisie est celle de la trentaine. Pendant plusieurs années, l'écrivain va vivre de petits boulots divers, aux Etats-Unis et en France. Ces moments, vécus toujours dans la crainte du lendemain, montrent un homme qui cherche désespérément à gagner un peu d'argent pour subvenir à ses besoins. Il est d'abord question de son enfance entre une mère dépensière et un papa radin, puis de ses années étudiantes et de galères. Figurez-vous que l'écrivain a travaillé, notamment, sur un pétrolier, qu'il a écrit des articles, des scénarios, des articles, qu'il s'est mis en tête de créer un jeu de société... avant d'écrire des livres et de se voir publié. 

Le second texte est fait de très courtes histoires : l'une concerne une femme avant son accouchement, l'autre le vol plané d'une fillette, l'autre un mort foudroyé, la suivante un prisonnier et son gardien et la dernière un autographe raté. 

Si les petits textes m'ont beaucoup plu et m'ont rappelé Je pensais que mon père était dieu, l'autobiographie en elle-même ne m'a pas vraiment touchée. Je voyais l'écrivain se débattre, j'appréciais le style Auster etc. Mais je pense que je ne retiendrai pas grand chose de cette lecture. Dommage.

mercredi 6 juin 2012

Lulu on the bridge

J'ai lu un livre d'un format un peu habituel : un scénario. Je crois que c'est la première fois que cela arrive ici alors je voulais vous le signaler. C'est un scénario de Paul Auster qui a ensuite tourné le film. 
L'édition que j'ai lu comporte en outre des interviews de Paul ainsi que des personnes ayant participé à la réalisation du film : costumière, décoratrice etc.  

L'intrigue : un saxophoniste se fait tirer dessus pendant son concert. Il survit à sa blessure mais ne peut plus jouer. Pourtant, cette métamorphose lui convient : il se dessine une nouvelle vie aux cotés de Célia qu'il a rencontré de la manière la plus étrange qu'il soit. 
Scénario plein de magie, intrication et imbrication des histoires, film dans le film, (en gros, vive la mise en abyme) l'histoire se présente comme quelque chose d'onirique, rempli d'espoir.
Même si jamais je ne me suis sentie proche des personnages, si j'ai eu plutôt du mal à rentrer dans le livre, j'en ai aimé les derniers moments. Et j'ai trouvé sympa de lire un scénario. Les annotations concernant les lieux et les atmosphères sont particulièrement intéressantes.
Et cela concentre (bien évidemment) l'action et l'intensité des émotions. Une expérience singulière mais plaisante.

Et la Lulu du titre me direz-vous ? C'est le personnage principal du film que tourne Célia. Une femme fatale qui a été créée par Frank Wedekind, mise en musique par Berg et filmée par Pabst. 

Quant aux interviews, elles éclairent certainement le film, elles accumulent les anecdotes... Mouaif.

mardi 6 septembre 2011

Sunset Park


Bon ou mauvais cru ? La question se pose régulièrement pour les productions de mon cher Paul Auster. Sceptique lors de ma lecture de Dans le Scriptorium, un peu déçue par Invisible, je suis très peu convaincue par le dernier opus : Sunset Park.

Prenez une série de personnages qui ont du mal à grandir, des culpabilités, des chocs qui créent autant de traumatismes, pas de psy disponible ; mélangez tout cela dans une ambiance un peu hors du temps ; voilà le dernier Auster. Bon j'exagère un peu, c'est la déception qui parle.


Miles Heller, quand nous le rencontrons, prend des photos. C'est un peu son passe-temps, ces photos d'objets abandonnés par la population américaine trop endettée pour conserver ses logements. Mais sa véritable passion, c'est Pilar, son adorable amoureuse qu'il doit abandonner sous peine d'être accusé de détournement de mineure. Et la littérature. Mais il l'exprime peu. Et les joueurs de base ball, surtout quand ils ont des noms étranges et des destins hors du commun. 
Miles, sous ses airs de normalité, cache une blessure. Il a quitté ses parents depuis sept ans suite à un accident...

Quittant la Floride pour New York, notre héros va devoir renouer avec son passé. Il retrouve tout d'abord Bing, son seul correspondant depuis sept ans, et va cohabiter avec lui dans une maison délaissée. 
Tout est un peu moribond dans ce livre : un lieu où Bing répare les objets que l'on ne fabrique plus, un film sur la guerre, un cimetière, des livres et leurs éditeurs, des maisons et des objets oubliés, des gens cassés...
Heureusement, nous découvrons les filles du squat, Ellen et Alice, qui m'ont plutôt séduite : l'une bosse sur sa thèse comme une forcenée, l'autre dessine des images érotiques. Et puis, il y a les écrivains que fréquente de père de Miles, éditeur.

Mais ces petites touches ne parviennent pas à rendre ce roman incontournable. Pour moi, c'est, hélas, un mauvais cru, qui se complaît dans la culpabilité et les regrets

jeudi 12 mai 2011

Je pensais que mon père était dieu

Paul Auster est extra. Il n'écrit rien là dedans. Ce livre n'est nullement un de ses romans. Il me faut vous mettre en garde !

Mais c'est tout de même une de mes meilleures découvertes littéraires de ces dernières semaines. Et le concept initial est très chouette.
Laissez-moi vous expliquer.

Paul Auster a eu l'idée de diffuser à la radio des histoires ordinaires qui sont néanmoins marquantes et importantes pour qui les a livrées. Ses auditeurs se prêtent volontiers au jeu et lui envoient qui quelques pages, qui un paragraphe. Et au final, on découvre un joli panorama de la réalité américaine, une étude presque ethnologique d'une société. 
Bien entendu, je ne peux détailler les milles et une histoires de ce livre. Mais je peux vous parler de celles qui m'ont marquée. Qu'il s'agisse des coups du sort, des histoires d'amour, de mort ou de guerre, toutes ces narrations sont assez courtes et percutantes.
Il y a l'histoire de l'homme qui croise des pneus, des fantômes, des rencontres amoureuses, des animaux perdus, de déménagements, de fêtes familiales... 

C'est tout un monde que ce livre et il allie poésie, recherche de vérité et d'extraordinaire. Des petites historiettes qui ne laissent pas indifférent.


lundi 15 février 2010

Invisible

Je viens de terminer le dernier Paul Auster. Je suis à la fois ravie et très sceptique. Ce livre est divisé en quatre parties. Et le jeu principal est la mise en abyme.

Le personnage principal, Jim, est écrivain et éditeur. Mais il est finalement peu présent, il fait pourtant un boulot de fond puisqu’il donne sa cohérence au roman. En effet, nous entrons avec les premières pages dans le vif du sujet : Adam Walker nous raconte à la première personne sa rencontre avec Margot et Rudolf, deux français à New York. Cet étudiant de Columbia écrit des poèmes et en traduit. Il s’ennuie terriblement à cette soirée avant que les deux français viennent bavarder avec lui. Et là, discussions et débats intellectuellement stimulants, questions littéraires… Walker imagine qu’il n’en entendra plus jamais parler. Mais quelques jours plus tard, il recroise Rudolf et celui-ci lui propose de devenir rédacteur d’un journal qu’ils créeraient ensemble ! S’ensuit une histoire complexe entre amitié avortée avec Rudolf et relation épisodique avec Margot. Je ne poursuivrai pas plus loin ce résumé mais sachez que les deux parties suivantes sont encore composées de l’histoire de Walker à la deuxième puis troisième personne. Histoire intimement liée à New York puis à Paris. La dernière partie s’intéresse à Rudolf.

Ce qui est amusant, c'est qu'on retrouve les questions littéraires chères à Paul Auster. Mais il reste finalement très centré sur son personnage et les événements politiques mondiaux ne sont que des repères, un simple arrière plan... J'avais préféré son engagement de Man in the Dark !

samedi 13 décembre 2008

Le voyage d'Anna Blume


Merci Virginie pour ce Paul Auster que je rêvais de découvrir !

Ce livre a été dévoré en quelques heures, on ne peut pas le lâcher avant la fin. Il s'agit d'une longue lettre écrite par Anna à l'un de ses proches, un "tu" dont on ignore tout si ce n'est qu'il vit dans un cadre bourgeois. Anna est partie à l'étranger pour retrouver son frère, journaliste, dont personne n'a plus de nouvelles. Elle découvre un pays en crise dont elle ne peut pas fuir. Cette lettre raconte son adaptation à ce monde en déconfiture.
Anna devient d'abord ramasseuse d'objets qui sont ensuite recyclés. Elle erre dans la ville à la recherche d'ordures utiles en veillant à conserver son chariot. Il s'agit de détrousser les nombreux cadavres, d'échapper aux voleurs et aux fanatiques plus ou moins suicidaires ou meurtriers. Un jour, son chemin croise celui d'Isabelle. Une nouvelle socialisation s'amorce pour la jeune fille qui ne faisait que se survivre. A mesure de rencontres et de ramassage d'objets, Anna nous dévoile un peu plus sur le "pays des choses dernières" (titre en VO) sans jamais donner de réponse à toutes les incertitudes que provoque cette lecture.

Ce qui est fascinant, c'est ce monde kafkaïen où rien n'a vraiment de sens, ni de début ni de fin. Les règles ne sont pas vraiment édictées, mais il faut les suivre. La ville ou le pays sont des labyrinthes où Anna perd son lecteur et se perd. Comment se fournit-on de la nourriture ? Qui produit ce qui se vend ? Pourquoi les conditions de vies se sont-elles tellement dégradées ? Comme tout semble avoir basculé rapidement... L'atmosphère est quasi apocalyptique. Et toutes les questions restent en suspens...
Un roman superbement mené, marquant, à lire !

mercredi 12 novembre 2008

Trilogie New Yorkaise


Je dois être dans ma période Paul Auster revival. J'en ai dévoré un certain nombre dans mon (plus) jeune temps. Mais je fais mal le lien entre les titres et les souvenirs que j'en ai. Pour celui ci, j'avais des doutes. Lu ? Pas Lu ? En fait, pas lu.

Le premier volet s'intitule la Cité de verre (merci pour le prêt Ikastor). Quinn écrit des romans policiers depuis la mort de sa femme et de son fils. Un soir, il reçoit un curieux appel. On demande le détective Paul Auster. Lorsque le phénomène se réitère, il choisit de se faire passer pour Auster. Il doit protéger Peter Stillman de son père. Commence alors une filature étrange.

Les revenants, Re-Merci Ikastor, garde les mêmes ingrédients et les mêle autrement (idem pour le dernier tome) : Bleu doit espionner Noir pour Blanc et envoie à ce dernier des rapports. Mais rien ne se passe, Noir écrit. Mais n'observe-t-on pas Bleu ? Un schéma proche de Beckett.

Dans la chambre dérobée, on croise Quinn et Stillman, on retrouve l'absurdité de Bleu. Le personnage principal est un ami de Fanshawe. Sa veuve, Sophie, lui propose d'éditer les écrits du défunt. Ou prétendu tel. Car Fanshawe a disparu mais semble encore contrôler la vie de ses proches. Finalement, tout tourne encore et toujours autour de lui. Son ami se donne pour but d'enquêter à son propos, de le retrouver et de se débarrasser de son absence trop pesante.

En filigrane, beaucoup de jeux sur les mots, sur les personnages qui se répondent d'un livre à l'autre, les objets que l'on retrouve (comme le fameux carnet rouge), l'auteur qui joue à cache-cache. L'ensemble, toujours à la frontière de l'absurde. Réjouissant !

samedi 1 novembre 2008

Dans le scriptorium


Ayant lu Brooklyn Follies il y a quelques années, je me suis procuré un autre Paul Auster pour le club de lecture (à l'origine, je comptais lire Man in the dark mais je l'ai dévoré trop vite... oui ça fait beaucoup d'Auster d'un coup mais ils sont si courts). Autant le dire tout de suite, j'ai préféré Brooklyn Follies à cette histoire de scriptorium.

Ici Le personnage principal, Mr Blank, est un vieil homme qui ne se souvient de rien. Il est dans une pièce qui comporte un lit, un bureau, une chaise, lesquels sont étiquetés à leur nom "lit", "bureau" et "chaise". Il est observé et écouté mais il l'ignore. Sur le bureau, il trouve une pile de photos, un bloc note et des manuscrits. Il dispose également d'un téléphone. Différents personnages viennent lui rendre visite. D'abord Anna, qui l'habille et le rassure. Puis un ex-policier, Sophie, un médecin... Tous ces personnages lui disent vaguement quelque chose. Il pense les avoir envoyé en mission et être maintenant prisonnier. Or, on comprend assez vite que Mr Blank n'est autre qu'une projection de Paul Auster comme écrivain et qu'il voit défiler devant lui les personnages de ses romans.

Livre intéressant du point de vue de l'idée mais mal exploitée selon moi.

vendredi 24 octobre 2008

Man in the dark


J'ai profité de mon séjour américain pour passer dans les librairies, histoire de changer un peu de Smith. Bien entendu, quand j'ai croisé le dernier Paul Auster, je n'ai pas résisté une seule seconde.

August Brill est un vieil homme, critique littéraire handicapé depuis un accident de voiture. Il vit désormais chez sa fille, Miriam, avec sa petite fille, Katya. Le jour, il regarde des films avec Katya. Le soir, il s'invente des histoires pour ne pas penser, pour se bercer, pour s'endormir. Tout le livre tient sur une nuit. August imagine une Amérique sans 11 septembre, une Amérique qui ne serait pas en guerre contre l'Irak. Son héros, Owen Brick, se retrouve catapulté dans la nuit, vêtu comme un militaire. On lui confie une mission, tuer un homme. Or, il découvre vite que son pays est en guerre contre lui-même. Une seconde guerre civile ravage les Etats-Unis car certains états ont déclaré leur indépendance, poussés par Georges W. Bush (qui en prend pour son grade). August se conte cette histoire, l'entrecoupant de quelques souvenirs. Puis les souvenirs et la réalité empiètent sur l'imaginaire, de façon abrupte. On découvre qu'il a perdu sa femme récemment et que cette perte lui est d'autant plus insupportable qu'il n'a pas toujours été très aimant, que Miriam est divorcée, que Katya a perdu son amant, Titus, d'une façon atroce qu'August cherche à occulter.

Très beau roman sur les inquiétudes actuelles de l'Amérique, sur les rapports entre le créateur et sa créature (eh, oui, encore et toujours)... et puis toujours, le nazisme, New York, les livres, les artistes... ça faisait bien longtemps que je n'avais pas lu Auster (depuis Brooklyn follies je crois) et je replonge avec plaisir dans son univers. Promis, j'en lis un autre pour le club de lecture, don't worry !