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lundi 17 décembre 2018

Les voies de la vengeance

Ce titre de Karen Blixen trainait sur le haut de ma PAL et sa couverture me déplaisait au plus haut point. Heureusement, la couverture ne fait pas le livre et j'ai passé un bon moment de lecture en compagnie de Lucan et Zozine.

Lucan est orpheline, elle gagne sa vie comme préceptrice d'un petit garçon. Quand le père de ce dernier lui confie avoir des vues sur elle, sans même lui proposer le mariage, elle décampe illico. Elle se tourne vers Zozine, une bonne amie de pension. Elle arrive lors d'une fête prestigieuse, à la veille de la faillite du père de Zozine. Bientôt seules au monde, elles gagnent Londres et tentent de trouver du travail à travers un bureau de placement. Un couple âgé, le pasteur Pennhallow et son épouse s'intéressent à elles et les emmènent dans leur propriété du Languedoc. Isolé, le couple vit simplement et partage une morale austère. Les filles s'y sentent un peu mal à l'aise. D'autant plus lorsque l'on vient leur demander des informations sur d'autres jeunes femmes qui auraient vécu là avant elles.

Un roman dont la scène finale chez le pasteur est stupéfiante, après une montée en puissance et en tension progressive. J'ai aimé cette lecture, mais je l'ai trouvée très classique. Les personnages sont caricaturaux (la brune, la blonde, leurs amoureux, la prostitution, etc.), l'écriture manque de caractère, les rebondissements et le deus ex machina arrivent à point nommé...



mardi 8 mars 2011

Sept contes gothiques

Karen Blixen est un auteur que je souhaitais lire depuis des années. Vous allez me trouver paresseuse mais la somme de la ferme africaine ne m'encourageais pas. J'ai donc choisis un accès plus 'facile', celui du conte. 

Ces sept nouvelles ou contes se déroulent au XIXe siècle. Et le gothique qui qualifie le titre est tout à fait approprié puisque chacun flirte avec la mort, les fantômes, les situations à la lisière. L'atmosphère en est parfois pesante, inquiétante, romantique au sens premier du mot.

Le raz de marée de Norderney est une situation catastrophique. Une ville est noyée. Ses habitants, encouragés par le cardinal Hamilcar von Sehestedt, tentent de sauver le plus de malheureux possible. Un soir, une alternative se pose. Laisser périr une famille ou décharger la barque. Le cardinal, Melle Natog-Dag ainsi que deux jeunes gens proposent de remplacer la famille et d'attendre le retour de la barque. Pour passer la nuit, chacun raconte son histoire.
Le vieux chevalier errant : Un vieil homme raconte ses jeunes amours. Jouet autrefois d'une femme qui cherchait à rendre son époux jaloux, il est particulièrement malmené et se fait renvoyer par la belle. Ce même soir, il rencontre la plus ravissante des créatures.
Le singe : histoire d'une mère supérieure qui élève un petit singe et impose ses décisions à son entourage, particulièrement son neveu.
Sur la route de Pise : un jeune danois a quitté sa maison. Il est en Italie et découvre le sang chaud du pays. Amour, enlèvement, mariages rompus, ruses... Le brave homme est le spectateur d'une bien étrange affaire.
La soirée d'Elseneur : Deux soeurs et un frère, leur excellence, leur destin divergent (beau pirate dans l'histoire) et leurs retrouvailles tardives.
Les rêveurs : Superbe histoire qui joue sur la mise en abyme. Sur un bateau, un conte. Un jeune garçon au destin tragique, amoureux d'une arlésienne. Certainement la plus travaillée, la plus belle, la plus onirique. Chaque tableau ressemble à un opéra !
Le poète : ou comment un artiste devient l'ennemi de son protecteur pour la possession d'une femme.
Tous ces contes m'ont semblé ciselés parfaitement. Si j'ai à chaque début de nouvelle eu quelques difficultés à y entrer, je m'y suis ensuite sentie si bien qu'il m'était pénible d'en abandonner les personnages.