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lundi 22 septembre 2014

Illusions perdues

Oui, c'est le plein boom de la rentrée littéraire et je relis des classiques. Lassitude ? Incapacité à faire un choix dans l'offre pléthorique ? Je crois qu'il y a un peu des deux.

Challenge classique Stephie
Alors, que dire de ce Balzac ? Cet auteur qui me laisse souvent mitigée et que je persiste à lire m'a paru dans ce roman d'une grande modernité. Sachez qu'il y explore les dessous de l'édition et de la presse de son époque et que certaines considérations restent tout à fait actuelles. 

Nous sommes à Angoulême, sous Louis XVIII. David Séchard et Lucien Chardon ou de Rubempré ont étudié ensemble et restent très amis. Le premier est fils d'imprimeur, le second de pharmacien. 
David sera imprimeur, comme son père, un avare illettré qui vend à son fils son entreprise en le ruinant. Et ce qui risque d’accélérer sa ruine est le goût de David pour l'invention. Il veut produire du papier pour moitié moins cher. 
Lucien est un joli garçon, poète et plein d'espoirs. Il rêve de gloire. Épris de Mme de Bargenton, il fuit à Paris avec elle. Et se fait larguer ! Dévoré d'ambition, notre homme vit d'abord comme un poète maudit qui économise le moindre sou avant de se lancer dans le journalisme pamphlétaire, acquis au plus offrant. Mais, comme l'indique le titre, on ne devient pas maître de Paris sans quelques compromis et compromissions... 

Ces illusions perdues sont celles de Lucien sur le monde, bien entendu, à Paris comme en province, mais aussi celles de sa famille sur sa faiblesse et sa lâcheté. C'est enfin la douloureuse lucidité de Lucien sur son caractère et ses aspirations. 

Pourquoi est-ce que je quitte ce roman un peu mitigée
D'abord pour la rencontre finale improbable avec un jésuite (forcément cynique et opportuniste). Ensuite pour ses personnages, souvent très beaux et attachants mais dont l'éternelle naïveté m'a agacée (David mérite une palme) ou très très méchants (les frères Cointet sont d’infâmes manipulateurs) : Balzac est ici très manichéen. J'ai également regretté quelques longueurs (les passages sur la justice sont un peu longs) et les effets d'annonce dont Balzac saupoudre ce livre (la faute au roman feuilleton ?). 

Mais je suis éblouie par la richesse de ce roman, son côté universel et indémodable. J'ai beaucoup aimé le personnage d’Ève, la sœur de Lucien et femme de David. Les écrivains du Cénacle, groupe littéraire auquel Lucien appartient un temps, sont des personnages d'une pureté magnifique dans ce cloaque qu'est le Paris littéraire. Et puis même si l'on s'attend à la suite de ses aventures, les déchirements de Lucien entre pureté et gloire, entre travail et oisiveté, sont toujours étonnants. Il est d'une richesse, ce Lucien !

Rodin, Balzac nu

jeudi 17 juin 2010

La Rabouilleuse


Ce titre sera ma première participation au challenge au bon roman dans la catégorie auteurs !

Balzac a le don de donner à ses livres des titres étonnants. La Rabouilleuse n'y échappe pas et l'on voit ce personnage apparaitre au milieu du livre. Les 200 premières pages, on s'interroge. Qui est cette rabouilleuse et que vient-elle faire ici ?
A ce propos, savez-vous ce qu'est une rabouilleuse ?
Avant de lire le roman, j'ai travaillé sur des pêcheries de l'Oise et j'avais pu découvrir le sens de ce mot. Sinon, Balzac l'explique quand il nous présente son personnage : elle trouble l'eau avec un bâton pour faire bouger les écrevisses qui se réfugient alors droit dans des filets.

Mais le cœur de l'histoire n'est pas là. Agathe Bridau, fille du docteur Rouget, a deux enfants qu'elle élève à Paris, seule après la mort de son époux : Philippe à la belle figure et au comportement militaire et Joseph, plus rêveur et laid. Si le premier est d'abord la fierté de la maison, il est vite accro à l'alcool et au jeu après la chute de Napoléon. Quant à Joseph, il effraie sa mère car il souhaite devenir peintre. La première partie joue donc sur l'histoire parallèle des deux enfants et de leur mère qui préfère nettement Philippe et est incapable de cerner sa vraie nature.

La seconde partie est celle de la captation de l'héritage de Rouget. La famille parisienne ruinée par Philippe va tenter de se l'approprier et de l'ôter des mains de la Rabouilleuse, la jolie Flore Brazier.

Une histoire de Balzac comme on les aime avec des caractères, des situations complexe et des ruses retorses. Une belle lecture !

jeudi 24 septembre 2009

Béatrix


Je vous parlais lors d'une précédente lecture de Balzac de mon dégoût facile pour cet auteur. Une overdose est vite arrivée en sa compagnie. C'est pourquoi je distille mes lectures de son œuvre et tache de ne pas m'infliger le Balzac de trop. Parce qu'à petites doses, tout va bien.

Béatrix est l'histoire de Calyste du Guénic, jeune noble Guérandais. Béatrix, personnage important et éponyme n’apparaît paradoxalement qu'à la moitié du livre.

Autant vous prévenir tout de suite, la partie introductive, vous savez, celle où Balzac se sent obligé de nous décrire chaque pièce de la maison, chaque âge du personnage et les variantes climatiques de la région dure ici une bonne centaine de pages. Il ne faut pas se décourager, la suite en vaut la chandelle mais ne soupirez pas devant ces descriptions, elles sont (presque toutes) utiles. Et puis le pays guérandais est superbe (j'y passais mes vacances), ne nous plaignons pas. Par contre, la Bretagne passe un peu pour un pays sous développé... ou primitif. Ce n'est pas négatif ici, c'est plus l'idée de pureté, de rudesse et d'absence de coquetterie, bref, pas ce Paris décadent !

Le cœur de l'histoire : Calyste est beau comme un ange, épris de sa voisine, Mlle Félicité des Touches. Celle ci est une Georges Sand, un peu homme, savante, amoureuse. Il parait (dixit les notes) que Balzac s'est inspiré de Sand et de Liszt. Elle présente à Calyste Béatrix de Rochefide (la perfide). Aussi blonde que Félicité est brune, plus jeune, plus fragile, plus parisienne, plus femme somme toute, elle séduit l'ardent breton. Voilà le début d'une histoire à épisodes où le héros est un niais amoureux qui fait son éducation sentimentale. Béatrix est un personnage assez peu présent dans ce roman, elle n’apparaît qu'à deux moments pour détruire l'existence de ceux qu'elle croise. Une bombe !
Et la troisième partie, que je ne dévoilerai pas, est incroyable de subtilité parisienne et de manipulations aristocratiques ! J'adore !

vendredi 11 avril 2008

Le chef-d'oeuvre inconnu

Bon, je continue ma mise à jour des billets !

C'est peut être le Balzac le plus court ! En tout cas, en une demi-heure maximum, c'est lu. Et c'est encore un Balzac qui traite de peinture et de peintres, de couleur et de ligne.

Devant nous, trois hommes dans un atelier : le grand Pourbus, portraitiste sous Henri IV, un jeune homme qui s'avère être le grand Poussin et Frenhofer, un virtuose du pinceau. Frenhofer donne vie aux œuvres, il arrive à faire circuler l'air dans la peinture par quelques touches bien disposées. Il confie aux autres artistes impressionnés qu'il travaille à la plus incroyable des toiles, la belle noiseuse, qui fera de lui un nouveau Pygmalion. Il lui manque simplement un modèle capable de l'inspirer. Poussin, très curieux de voir ce tableau bien gardé, propose sa propre amie comme modèle. Découvrira-t-il ainsi le secret du peintre ?

mardi 25 mars 2008

La maison du chat qui pelote, Le bal de Sceaux, La Vendetta, La Bourse


Heureusement qu'il y a Balzac pour apporter un peu de plaisir à son lecteur, luttant pour s'intéresser aux histoires de Denis Sérignac.

J'ai commencé ce recueil de quatre courts romans de Balzac pour ne pas trimbaler Giroud et pour me changer les idées. Bien m'en a pris !
La maison du chat qui pelote conte les amours d'un jeune peintre et d'une fille de drapier. De façon assez légère, Balzac narre la naissance de la passion du jeune peintre pour une beauté, le mariage précipité : la demoiselle s'est amourachée du peintre depuis qu'il a réalisé et exposé son portrait tandis que le peintre ne s'attache qu'à la pureté du beau et à la passion, puis la passion retombe et les différences se creusent entre les deux amants.

Le bal de Sceaux présente la famille Fontaine qui profite de la Restauration pour faire de beaux mariages, forte de sa fidélité à la monarchie. Seule la cadette n'est pas mariée. Belle et brillante, l'orgueilleuse Emilie attend qu'un homme tel qu'elle le rêve se présente. En attendant, elle joue avec ses soupirants. Quand le prince charmant arrivera près d'elle, saura-t-elle le reconnaître ?

La Vendetta commence sur une scène sombre : une famille corse, les Piombo, vient demander de l'aide à son vieil ami Bonaparte après avoir mené une vendetta contre les Porta. Leur fille, Ginevra devient une séduisante et talentueuse jeune femme au caractère bien affirmé. Elle peint dans l'atelier de Servin où elle rencontre un officier blessé et caché après Waterloo.

La Bourse se passe aussi après d'un peintre, Hippolyte, qui tombe amoureux de sa voisine, la belle Adélaïde. Celle-ci vit avec sa mère dans un étage miteux. De quoi vivent-elles ? Sont-elles si vertueuses qu'elles en ont l'air ?

Des femmes bien différentes, entre l'Empire et la Restauration, des caractères et des milieux divers qui n'en font pas moins des images fascinantes.

samedi 16 décembre 2006

Un Balzac de trop

Pour continuer sur ma lancée, j'ai lu La fille aux yeux d'or... 

Ce livre très court m'a dépité par sa fin précipitée. Le sujet principal en est l'intrigue amoureuse et le crime passionnel mais semble plus un prétexte à une description de la société parisienne. Rien d'étonnant pour Balzac, mais un peu décevant.


samedi 9 décembre 2006

La duchesse de Langeais

Ah un petit Balzac, c'est bien agréable ! Je n'en lis pas très souvent, environ une fois par an, car je ne suis pas une inconditionnelle. Toutefois, ce dernier roman m'a réconcilié avec l'auteur du pénible Père Goriot.

L'histoire est simple. Un général entend dans une église la voix d'une nonne, voix qu'il reconnait comme celle d'une connaissance. Celle-ci n'est autre que la duchesse de Langeais, une très belle coquette du faubourg Saint-Germain. Par un long retour sur les origines de cette rencontre, on découvre les deux personnages et les relations qu'ils entretiennent. Le général de Montriveau s'est épris de la belle tandis qu'elle se moquait de son amour. Vient l'éternel refrain du "tel est pris qui croyait prendre", la duchesse tombe amoureuse dès l'instant où le général se détourne d'elle. Ce roman tragique ressemble à un drame classique, il montre des êtres aristocratiques, beaux et courageux, déchirés par la passion et l'indifférence.

Ce fut une lecture très précieuse, sous la couette, une soirée. Une lecture qui a remué mes souvenirs de contes de fées et de Corneille.