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samedi 16 août 2014

La Chorale des maîtres bouchers

Ma première rencontre avec Louise Erdrich s'est soldée par un échec, il faut bien le dire. C'est sans doute pour cela que ce titre traînait dans ma PAL depuis des lustres. Il me fallait au moins une LC avec Métaphore pour le sortir de là. Et non sans appréhension !

Et pourtant, quel plaisir de lecture que ce roman ! C'est une saga familiale au début du XXe siècle. Tous les membres en sont attachants, malgré leurs défauts, leurs silences, leurs trahisons. Au cœur de ce roman, Fidelis, un ancien soldat allemand qui s'exile en Amérique pour faire fortune après l'armistice. Pour cela, il débarque avec des saucisses et des couteaux. Et va s'installer comme boucher dans la ville d'Argus. Sa femme, Eva, le rejoint rapidement avec ses enfants. Une nouvelle vie commence pour cette famille dans cette petite bourgade dans laquelle Fidelis lance une chorale.

L'autre figure de ce roman, c'est Delphine. Originaire d'Argus, elle monte un numéro d'équilibriste avec Cyprian, son compagnon. Inquiète pour son père, un alcoolique invétéré, elle finit par regagner Argus pour découvrir des cadavres dans la cave de son père. La voilà donc obligée de rester à Argus comme témoin. Elle s'installe avec Cyprian et devient très amie avec Eva... 

Plat d'amandes et d'olives

L'histoire d'Argus et de ses habitants nous est racontée par L. Erdrich le temps d'une génération. Elle se clôt après la Seconde Guerre mondiale. Ces trente années sont rythmées par des occupations répétitives et simples (bêtises des enfants, préparation des repas, entretien des maisons et des boutiques) mais aussi marquées par des tragédies (maladies, accidents, guerre). 

Ce qui rend ce roman véritablement prenant, ce sont ses personnages nuancés, aux caractères susceptibles d'évoluer, et les relations qui les lient les uns aux autres. Il n'y a rien d'exceptionnel dans leurs histoires, et il n'y a pas beaucoup d'"Histoire" dans leurs vies. Le récit des faits de cette petite communauté américaine pourrait être profondément ennuyeux. Après tout, pas de chercheurs d'or, d'inventeurs ou de grands hommes. C'est la campagne profonde avec ses émigrés, ses WASP et ses indiens. Les hommes et les femmes travaillent, se marient et meurent. Mais la vivacité de la plume de L. Erdrich, sa narration déliée, font de ces histoires anecdotiques des moments forts. Bref, c'était un très bon moment de lecture !

Pour voir le billet de Métaphore, ma partenaire de LC ! 




samedi 1 septembre 2012

La malédiction des colombes

Republication à l'occasion du blogoclub de Sylire et Lisa de mon billet du 21 octobre 2010 : 

Suis-je la seule à avoir eu des difficultés à entrer dans ce livre de Louise Erdrich ? Si sa jolie couverture et les critiques souvent dithyrambiques m'ont attirée, je me suis vite sentie en total décalage. 
Histoire qui se déroule sur plusieurs générations, entre le début du XXe siècle et les années 60, histoire de peuples différents qui se rencontrent, se mêlent, s'évitent ou se haïssent. Sur une terre rude, colonisée par les "blancs", vit une communauté indienne. 


Le drame : Pluto (ville infernale comme l'indique son nom). 1911. Une famille assassinée. Des boucs émissaires : 4 indiens ou plutôt 3 puisque Moshum échappe mystérieusement à la corde. Une culpabilité toujours palpable bien après le drame. Et une malédiction : des colombes qui s'abattent sur les champs.  
Les narrateurs : une jeune fille Evelina entre histoire personnelle et histoire locale ; le juge Coutts et ses différentes vocations ; Cordélia voix discrète et contradictoire ; Marn Wolde et l'incroyable secte de Billy.

Que dire ? Ce roman joue sur différentes cordes, chaque narrateur rejoint l'autre car tout est inextricablement mêlé à Pluto. Le style est agréable, plein d'humour. Les drames et le cocasse affleurent sans cesse : l'épisode Billy est certainement ce qui m'a le plus marquée ou choquée par ce flirt permanent. 

Mais je n'ai pas non plus été embarquée par ces personnages, par ce métissage, par ces aventures...