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lundi 25 juillet 2022

La montagne de minuit

Je poursuis ma découverte des romans de Jean-Marie Blas de Roblès avec ce titre. Au programme, un voyage au Tibet.

Bastien, gardien dans une école mis à la retraite, est passionné du Tibet. Sa voisine, Rose, intriguée par cette passion peu commune, l'invite et découvre un érudit dont le seul rêve est d'aller au Tibet. Voyage qu'ils font ensemble et sur lequel le fils de Rose revient, par lettres interposées. Comment a-t-il pu se former et connaitre tant d'éléments sur le Tibet, c'est un des mystères que Rose va élucider pendant le voyage. 

Un joli roman initiatique qui s'interroge sur la place de la vérité, de l'histoire, qui fait voyager !  



jeudi 26 mars 2020

La mémoire de riz

Jean-Marie Blas de Roblès, dont j'ai beaucoup aimé les romans, m'a encore enchantée avec son écriture plaisante et érudite. Cette fois-ci place à des nouvelles variées, qui brassent des thématiques nombreuses, souvent nimbées d'une petite touche de fantastique ou d'irréel dans contextes historiques et géographiques très variés. L'ensemble mené tambour battant, comme don bat un jeu de cartes... de tarot. Bonne lecture ! 

L’Illusionniste : il propose des spectacles de magie un peu trop sanglants.
Charles Boquet : artiste peintre parti pour accomplir son destin d'artiste raté.
Le Même et l'Autre : discussion avec un autre, qui se révèle n'être qu'un reflet.
Colloque à Tripoli : dans un colloque d'archéologie, on parle des mœurs observées par Hérodote.
La Mémoire de riz : toute la sagesse du monde tient sur des grains de riz, savamment associés, mais support livresque fragile.
La faute de monsieur Lucien : Il a une collection d'images de femmes. Mais quand il choisit la réalité plutôt que la soirée avec ses amies imaginaires, c'est la déconvenue.
La Loi Cioran : Tout conserver ou non, sur le rapport aux livres et aux bibliothèques.
Le Reliquaire de Santorin : il a peur des femmes, qu'il voit comme le démon et assemble les os de toutes les saintes martyres pour les sauver. Mais tout ne se passe pas comme prévu.
Le Quartette d'Alexandrie : dans un café, l'Alexandrie romanesque défile.
Échiquier de Saint Louis : une partie d'échecs fantastique, sur un jeu très orné, entre deux rois.
Le Capitaine du port : crime ou accident ce soir de tempête ?
Une néphile nommée Martin... : Un perroquet raconte l'étrange sort de son maître, qui a lancé un pari dangereux.
Lettre à mademoiselle Eames : Départ à Belle-Ile-en-Mer où contes et mythes rejoignent la vie quotidienne.
Farid : jeune pécheur, il chasse une grosse proie.
Le Pat ou l'Enfer du décor : promenade cauchemardesque au Père Lachaise.
L’Âne empaillé : nuit d'ivresse dionysiaque.
L’Offrande lyrique : un histoire comme un mythe, avec un amant et sa princesse transformés.
Rempart du Rouge : Dans un pays en guerre, une bibliothèque.
Sur l'envers d'une épreuve : Cette photo de mariage conte toute une histoire de fantômes et d'amour.
Souraya : Elle veut aller danser et son père va mourir, qui va prendre le dessus ?
L'Établissement du docteur Auzoux : Il empaille toutes les bêtes du monde, pour un projet divin.
L’Oncle Félix : un pécheur tranquille, qui a un instant d’inattention.


lundi 18 mars 2019

Là où les tigres sont chez eux

Est un bon gros pavé aux multiples personnages et histoires de Jean-Marie Blas de Roblès. 
Attention, il faut aimer les personnages qui se croisent et se font signe, entre les lieux et les siècles. Et peut-être les biographies. Car notre fil conducteur est une biographie du jésuite Athanase Kircher, un savant du XVIIe siècle qui a cru déchiffrer les hiéroglyphes, inventer mille et une machines, s'intéresser à tout ce qui faisait son siècle, surtout dans le domaine des sciences et des langues. C'est un esprit encyclopédique, qui démontre tout par la Bible : origine des hommes, des langues et même Dieu unique dissimulé dans les polythéismes. Cette biographie est entre les mains de notre héros, Eleazard von Wogau, qui la commente depuis le fond du Brésil, qui lui est plus agréable que la France. Cet Eleazard a une famille, en pleine explosion : sa femme Elaine l'a quitté, sa fille Moéma aussi. Il a heureusement quelques amis, une gouvernante et un affreux perroquet. Et puis, il y a une italienne de passage qui l'occupera un petit temps. Et Elaine, sa femme, est paléontologue, en mission. Avec Mauro, fils de la comtesse Carlotta et de l'homme d'affaire et gouverneur Moreira, que l'on verra aussi avec Eleazard. Quant à Moéma, elle étudie (peu), baise et se drogue (beaucoup). En outre, on rencontre Nelson, handicapé et l'oncle Zé qui vivent dans les favélas. Ils ont croisé et croiseront aussi certains personnages. Et autant vous le dire, dans ce Brésil hostile et corrompu, tout va de mal en pis. 

Ouvrage et histoires aussi baroques que le fourmillement de Kircher et son cabinet de curiosité, ce livre est un plaisir de lecture, avec une belle langue et des aventures picaresques. Il est toutefois fondé sur le faux et l'échec, à l'image de Kircher, ce qui donne une fin frustrante et déprimante : on ne sait pas exactement ce qu'il advient de chacun mais aux dernières nouvelles, c'est pas du tout l'extase. Et jamais je n'ai réellement réussi à m'attacher aux différents personnages.

Bref, si vous aimez les romans à la Umberto Eco, foncez, c'est le même genre !

mardi 14 octobre 2014

L'Île du point Némo

J'ai lu beaucoup de critiques élogieuses sur ce roman de Jean-Marie Blas de Roblès. Mes attentes étaient élevées. Et elles n'ont pas été déçues ! Ce roman est mon premier coup de cœur de cette rentrée littéraire. 

ombrelleTout commence pour le lecteur comme un roman de Conan Doyle : John Shylock Holmes débarque chez le dandy Martial Canterel pour une curieuse affaire. Celle d'un diamant disparu. Voilà qui les entraîne en Ecosse puis à travers l'Europe et l'Asie (ah, le transsibérien) et au-delà de toute terre connue. 
En parallèle de cette aventure palpitante, pleine de rebondissements, de références littéraires et de personnages plus étonnants les uns que les autres, se joue une autre histoire. Le monde de Canterel, très typé fin de XIXe siècle alterne, un chapitre sur deux, avec un univers plus proche du notre où un chinois reprend une entreprise et entreprend de fabriquer des liseuses, un homme souffre d'impuissance, une femme fabrique des cigares en écoutant la lecture des plus grands textes de la littérature, etc. Bref, une seconde galerie de personnages farfelus, haute en couleurs, se dessine. Et les fils, en apparence si distincts, forment une trame unique et solide, tissée par une imagination foisonnante et d'habiles mises en abymes. 

Entre le roman feuilleton style Jules Verne mâtiné de Dumas et le roman contemporain, ce livre ne se contente pas d'être un délicieux pastiche à l'écriture protéiforme et riche. Il interroge non seulement la littérature mais aussi le livre et la lecture comme moyen d'accéder à une conscience politique, comme objet en voie de disparition voire disparu dans le monde de Canterel (merveilleux passage sur la découverte d'une bibliothèque). C'est le genre de roman qui donne envie de lire, toujours plus lire et relire. 
Et loin d'être un simple roman d'aventures, un divertissement, c'est également un roman qui pose des questions politiques, écologiques, éthiques, etc. sur notre monde

Un roman que j'ai trouvé palpitant et intelligent, d'une imagination riche et féconde et d'une écriture vive et belle. A découvrir !